Dette argentine : délai prolongé jusqu'au 22 mai pour trouver un accord

Sur fond de crise économique et désormais sanitaire, l'Argentine ne peut plus rembourser sa dette. Pour éviter le défaut de paiement, le gouvernement a jusqu'au 22 mai pour trouver un accord avec le FMI (Fonds monétaire international). 
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Dette argentine
Manifestants portant une pancarte en espagnol : "La dette est avec le peuple, pas avec le FMI", à Buenos Aires, Argentine, le mercredi, 12 février 2020. 
(Photo AP / Gustavo Garello)
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"Cette prolongation est considérée comme nécessaire dans le cadre des négociations conduites en toute bonne foi par l'Argentine avec ses créanciers, afin de rétablir la viabilité de la dette publique émise sous juridiction internationale", indique le Journal Officiel argentin.

Le gouvernement de centre-gauche du président Alberto Fernandez s'est déclaré "ouvert à toutes les contributions visant à aider l'Argentine et en même temps à améliorer les recouvrements des créanciers", dans un communiqué publié par le ministère de l'Economie.

L'Argentine avait manqué le 22 avril une échéance de 500 millions de dollars liée à sa dette, invoquant un délai de grâce d'un mois dont elle s'est prévalue en attendant une réponse du FMI à son offre de restructuration. La date du 22 mai correspondra donc à cette double échéance - la fin de la négociation et la date limite de paiement de ces intérêts.

En théorie, si Buenos Aires n'honore pas ce paiement de 500 millions de dollars d'intérêts, le pays pourrait être considéré en défaut. Mais le gouvernement argentin n'écarte pas la possibilité de parvenir à un accord avec les détenteurs d'obligations "de manière anticipée".

(Re)voir : l'Argentine est-elle en faillite ?

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L'Argentine ouvre également la porte à "un prolongement du délai" au-delà du 22 mai, dans le cadre des négociations, étant donné que ni le gouvernement ni les créanciers ne souhaitent un nouveau défaut de paiement de la troisième économie d'Amérique latine.
 

Contre-proposition 

 

L'offre de Buenos Aires au FMI comporte une réduction de 62% sur les intérêts, soit 37,9 milliards de dollars, et de 5,4% sur le capital, soit 3,6 milliards. L'Argentine demande également un moratoire de trois ans, ce qui impliquerait qu'elle n'effectue aucun paiement jusqu'en 2023.

Trois groupes majeurs de détenteurs de titres argentins ont d'ores et déjà rejeté cette proposition, estimant qu'elle impliquait "des pertes disproportionnées qui ne sont ni justifiées ni nécessaires".

Malgré ce rejet, le gouvernement a maintenu son offre, mais le ministre de l'Economie, Martin Guzman, s'est montré vendredi ouvert à toute contre-proposition, à condition qu'elle respecte "les limites de ce qui est considéré comme viable".

Le président Fernandez a réitéré l'offre dans des déclarations à la chaîne de télévision Canal C5N. "Ce que nous voulons, c'est rechercher un accord et que l'Argentine ne tombe pas de nouveau en défaut", a-t-il dit. "Je ne sais pas ce qu'est la contre-proposition des créanciers, mais si elle existe, nous verrons de quoi il s'agit".

Le gouvernement devrait rendre public le résultat des négociations le 25 mai 2020. 

Le pays sud-américain avait connu en 2001 le plus grand défaut de paiement de l'histoire, portant sur 100 milliards de dollars. Sa dette totale s'élève à présent à 323 milliards de dollars, soit plus de 90% du PIB (Produit intérieur brut).

(Re)voir : Argentine, des mesures d'urgence contre la crise

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