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Interview de Mohamed Kaci
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Deux ans après, Chloé Verlhac fait vivre l'esprit Charlie Hebdo

Il y a deux ans jour pour jour, la rédaction de Charlie Hebdo était décimée par les frères Kouachi. Le dessinateur Tignous, alias Bernard Verlhac, comptait parmi les victimes. Sa veuve publie aujourd’hui une sélection de ses dessins autour du fanatisme religieux ou sectaire. Entretien avec Chloé Verlhac.
 
Au 10 rue Nicolas-Appert, dans le 11ème arrondissement de Paris, une plaque porte les noms des onze victimes de l'attentat qui, dans ce bâtiment, décima la rédaction du journal Charlie Hebdo. Ce 7 janvier 2015, à 11h20, disparaissaient de grandes figures du dessin satirique, dont Cabu et Wolinski, emblématiques depuis les années 1970 d'un humour "trash", irrévérencieux et iconoclaste qui n'épargnait ni homme ni Dieu. Ni même le prophète des musulmans, que deux frères fanatiques ont voulu venger en éliminant Charlie.

► Lire notre article Charlie Hebdo à feu et à sang

Depuis, il y a eu le Bataclan, Orlando, Bruxelles, Istanbul... Autant de massacres qui, à chaque fois, ont font monter d'un cran l'échelle de l'horreur. Mais ce 7 janvier 2015, la France était pour la première fois touchée dans sa chair et son âme par un attentat inimaginable.

► Les événements du 7 janvier 2014 minute par minute avec la rédaction de TV5MONDE

Pour la première fois depuis longtemps, les Français accusaient un coup très dur. Le lendemain des attentats, ils se réveillaient avec le goût amer de la vulnérabilité qu'ils avaient oublié. Pendant quelques jours, ils se sont tenus les coudes. Une vague de solidarité et de fraternité qui a culminé les 10 et 11 janvier lors de rassemblements dans tout le pays. A Paris, près de 3 millions de personnes sont descendues dans la rue. 

► Revivez la marche "Je suis Charlie" du 11 janvier 2015 à Paris avec la rédaction de TV5MONDE.

 
Une Charlie janvier 2017
La Une du numéro de janvier 2017 de Charlie Hebdo. Un dessin signé Foolz, dessinateur de la nouvelle génération qui anime les pages du journal.

Depuis, Charlie Hebdo continue sous l'égide de Riss, l'un des "anciens" qui, désormais, a pris le relais à la tête de la publication installée dans des locaux ultrasécurisé. Il est entouré d'une nouvel génération de dessinateur qui perpétuent "l'esprit Charlie."

J'ai parfois l'impression que depuis deux ans les gens s'intéressent à Charlie Hebdo uniquement sous l'angle de l'émotion, du drame, plutôt que de voir les problèmes politiques très difficiles que posent tous ces attentats. C'est toujours la même histoire : l'intolérance religieuse, etc. Ce sont des sujets qui s'effacent du débat public. Est-ce qu'on n'a pas un peu oublié les raisons pour lesquelles ils se sont faits tuer le 7 janvier ?" dit-il dans une interview à l'AFP.