Deuxième mandat de Trump : les États-Unis quittent à nouveau l'accord de Paris pour le climat

Au lendemain de l'investiture de Donald Trump, le désormais 47e président des États-Unis a annoncé en grande pompe la sortie de son pays de l'accord de Paris. Les Nations unies n'ont pas manqué de rappeler que les effets nocifs du dérèglement climatique resteront, malgré un changement de cap politique de la nouvelle administration américaine. 

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Donald Trump quittant la Trump Tower pour aller au tribunal
Donald Trump quittant la Trump Tower pour aller au tribunal ce 4 avril 2023, New York.
© AP Photo/Bryan Woolston
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Les canicules s’enchaînent, inondations et incendies ravagent sans faire de distinction. L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850. Ainsi, la température moyenne des deux dernières années a dépassé pour la première fois le seuil de 1,5° de réchauffement climatique comparée à l’ère préindustrielle, rapportait début janvier le bilan annuel de Copernicus. 

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Les scènes apocalyptiques des incendies à Los Angeles n'auront pas suffi à convaincre Donald Trump. Il demeure climatosceptique. À peine remis de son extravagante soirée d'investiture, le président américain a annoncé, entre autres, la sortie de Washington de l'accord de Paris. 
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"Drill, baby, drill"

"Je me retire immédiatement de l'accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale", a lancé Donald Trump devant des milliers de personnes réunies dans un stade de Washington, avant de signer devant eux les documents. Cette mesure, venant du deuxième pollueur mondial derrière la Chine, met en péril les efforts mondiaux face au dérèglement climatique. Elle devrait être effective dans un an. "Les États-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité", s'est-il justifié. 
 
  • Signé sous l'égide des Nations unies en 2015, l'accord de Paris rassemble la quasi-totalité des États du monde et vise à maintenir le réchauffement climatique sous un certain seuil en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
  • Le texte fixe un objectif collectif et laisse chaque pays s'engager sur une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, avec l'obligation de revoir régulièrement ses engagements.
  • Les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, l'avaient déjà quitté brièvement sous le premier mandat du président républicain, avant que Joe Biden n'acte leur retour. Ce nouveau retrait, hautement symbolique, devrait entrer en vigueur dans un an.
Cette sortie vient en duo avec un "état d'urgence énergétique" pour doper la production d'hydrocarbures aux États-Unis. "Nous allons forer à tout-va", a promis le président en rappelant le célèbre slogan de sa campagne - Drill, baby, drill. 
 

"La science du climat n'a pas changé"

La réalité du changement climatique, hélas, demeure malgré les changements de cap politique, a réagi mardi le chef de l'ONU Climat. "La science du climat n'a pas changé, indépendamment des changements de vent géopolitiques. En réalité les impacts (climatiques) ont changé dans le sens qu'ils deviennent de pire en pire", a déclaré Simon Stiell au Forum économique mondiale de Davos, en Suisse.

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"La science est bien plus significative que les quelques voix qui la remettent en cause", a jugé M. Stiell, regrettant que la science ait été "transformée en arme", sans se référer directement à Donald Trump. Le secrétaire exécutif de la CCNUCC a rappelé que "nous sommes déjà passés par là" et a qualifié le mouvement de transition verte d'"inarrêtable". 

Dans l'espoir que la lutte contre le dérèglement climatique ne s'éteigne, il a prévenu que "quiconque se met en retrait de cette dynamique crée un vide qui sera comblé par d'autres, qui en tireront profit."

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"Nous qui sommes dans la bulle climatique, nous devons revoir le récit et ne pas seulement parler des choses négatives et des problèmes, qui sont bien réels", a-t-il aussi plaidé. "Il faut souligner les opportunités et parler un langage qui trouve écho dans les cœurs et les esprits des gens ordinaires à travers le monde". Reste que le climat est une lutte qui ne semble pas trouver de la place auprès des plus gros pollueurs.