La ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, est le théâtre de la plus longue et la plus sanglante bataille depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022. L'issue de cette bataille est devenue une question symbolique, alors que le premier anniversaire de l'invasion russe approche.
18h09 TU. Des soldats ukrainiens formés sur des chars Leopard en Pologne.
Arrivés droit du front en Ukraine, 105 soldats ukrainiens suivent en Pologne, dans une base spécialisée, une formation intense sur des chars Leopard, sous l'oeil d'instructeurs polonais, canadiens et norvégiens, expliquent les organisateurs et les participants à ce stage exceptionnel.
L'Allemagne compte pouvoir former avec ses alliés et fournir à l'Ukraine un premier bataillon de ces chars modernes de fabrication allemande d'ici avril, a déclaré la semaine dernière le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
"Ce sont des tankistes très expérimentés, qui sont venus ici droit du front" en Ukraine qui se défend contre l'invasion russe, a indiqué le président polonais Andrzej Duda qui leur a rendu visite lundi à Swietoszow, dans le sud-ouest de la Pologne.
"Il suffit de voir leurs visages, on comprend qu'on a devant nous des gens qui ont connu des choses horribles mais ils sont absolument déterminés à défendre leur patrie", a déclaré Andrzej Duda.
En temps normal, la formation dure deux mois, mais celle des soldats ukrainiens est plus intense, concentrée à un mois.
Les Ukrainiens travaillent
"environ 10 à 12 heures par jour, de lundi à samedi", a indiqué à la presse l'instructeur polonais Krzysztof Sieradzki.
Selon lui, 21 équipages composés de quatre personnes chacun participent à cette formation, plus le personnel technique, soit au total 105 soldats qui montent sur des chars fournis par la Pologne et le Canada.
"Les soldats ukrainiens sont éblouis par la simplicité de la construction et par l'ergonomie des compartiments de l'équipage", indique Krzysztof Sieradzki. Et "
on n'a pas besoin de les motiver, on doit plutôt les freiner un peu", ajoute-t-il.
Selon le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, un des grands enjeux est de trouver des pièces de rechange pour ces chars. Une question qu'il souhaite aborder lors d'une rencontre avec Boris Pistorius, demain à Bruxelles.
17h57 TU. Reportage à Koupiansk, ville libérée qui craint le retour des Russes.Face à la menace d'une nouvelle occupation russe de Koupiansk, dans l'est de l'Ukraine, Galéna a décidé de partir : elle a fourré sa vie dans deux gros sacs plastiques et attend le bus pour rejoindre sa fille à Kharkiv, au nord-ouest de là.
"C'est à trois heures de bus. Je veux y aller pour être en sécurité", dit à l'AFP cette femme de 62 ans devant un arrêt de bus situé en face d'une église au dôme doré.
"J'ai vécu ici sous l'occupation russe. J'ai peur d'une nouvelle attaque".
Koupiansk, qui comptait avant la guerre près de 30.000 habitants, a été prise par les Russes dans les premiers jours de l'invasion, il y a un an. Les Ukrainiens ont repris la ville en septembre après une contre-offensive éclair.
Mais depuis plusieurs jours, les forces de Moscou, étoffées par la mobilisation de centaines de milliers de réservistes en Russie, sont repassées à l'attaque dans ce secteur, suscitant la crainte de nombreux habitants.
Avec l'armée russe à une quinzaine de kilomètres à peine au nord-est de là, les forces ukrainiennes sont en état d'alerte. Des chars traversent la ville dans un grondement métallique, pendant que des soldats ont érigé des points de contrôle et scrutent les passagers de chaque véhicule qui approche.
Des drapeaux ukrainiens sont suspendus à des lampadaires le long de l'axe principal de la ville. Partout, des signes des combats passés: immeubles détruits ou criblés de balles, épaves carbonisées de véhicules gisant çà et là.
"Tout le monde parle d'une nouvelle attaque russe", indique Olga, 62 ans, en décrivant les frappes russes qui continuent de toucher fréquemment la ville.
"Il y a eu des bombardements en face de ma maison, qui ont brisé toutes les fenêtres. Il y a des explosions tous les jours, c'est très effrayant", témoigne-t-elle.
Si elle est en encore ici, c'est parce qu'elle n'a pas le choix: son fils Andriï, 37 ans, est handicapé et a besoin de soins spécialisés.
"On doit se cacher dans la cave. Il y a eu une grosse explosion ce matin à 06H00 (04H00 TU)", poursuit Olga.
En plus des violences et de la peur d'un retour des occupants russes, les habitants qui se trouvent toujours à Koupiansk doivent composer avec des tracasseries quotidiennes.
Ainsi, les terminaux de paiement ne fonctionnent plus dans les commerces, ce qui contraint les habitants à retirer de l'argent liquide dans des distributeurs automatiques. Or, seuls deux d'entre eux fonctionnent encore dans la ville. Résultat: de longues files d'attente se forment.
Oleksandre Timochenko, un agent des douanes de 47 ans, se souvient de l'occupation russe:
"Il y avait des points de contrôle partout, ils ne vous laissaient pas sortir".
Il explique que des tensions existent entre les habitants qui ne veulent pas d'un retour des Russes et ceux qui ne seraient pas contre. A Koupiansk,
"beaucoup de gens soutiennent la Russie", selon lui. Malgré tout, il se dit confiant dans la capacité des forces ukrainiennes à repousser tout assaut russe en direction de la ville.
"J'ai parlé aux soldats et ils disent qu'ils ne sont pas inquiets. La situation est sous contrôle", dit-il.
"Il y a des bombardements de temps à autre, mais ça ira", ajoute-t-il avec optimisme.
Mais Victoria Garnaïa, 45 ans, ne compte pas prendre de risque. Elle a déjà quitté Koupiansk pour s'installer à Kharkiv avec son fils de 13 ans. Si elle est revenue, c'est parce que sa mère est morte deux jours plus tôt. Retenant ses larmes, elle explique que son mari et son père âgé vivent toujours à Koupiansk. Mais ils ont préparé leurs sacs et son prêts à quitter la ville si les Russes venaient à se rapprocher.
"Ce n'est pas une vie", dit-elle.
"Quand on construit un foyer, on amasse beaucoup de choses. Et après, on doit s'en aller en emportant seulement deux sacs".
16h00 TU. Selon le quotidien britannique The Guardian, l'Iran a introduit des drones en Russie par voie maritime et par voie aérienne avec des avions de ligne nationaux.
L'Iran a utilisé des navires et un avion d'une compagnie aérienne d'état pour introduire, malgré les sanctions, de nouveaux type de drones armés à longue portée en Russie révèle le quotidien britannique The
Guardian s'appuyant sur des sources iraniennes.
Au moins 18 drones ont été livrés à la marine russe après une visite d'un panel d'officiers et techniciens russes à Téhéran en novembre dernier explique le Guardian. Lors de cette visite, la délégation russe a choisi six Mohajer-6, des drones ayant un rayon d'action de 200 km et peuvant transporter deux missiles sous chaque aile ainsi que 12 Shahed 191 et 129, qui ont une capacité de frappes air-sol.
À la différence du Shahed 131 et 136, qui ont été massivement utilisés par la Russie dans des raids kamikazes contre des cibles ukrainiennes, ces drones de longue portée sont conçus pour porter des bombes et rentrer à la base intacts.
En manque de missiles pour poursuivre son offensive en Ukraine, la Russie s'est tournée vers l'Iran et la Corée du Nord pour remplir ses stocks.
Les drones Shahed 129 peuvent transporter une charge de 60 kilos mais ne peuvent voler que 4 heures alors que le Shahed 191 a une autonomie de 5 heures en vol et porter une charge de 70 kilos.
14h55 TU. Kiev a besoin de "milliers de générateurs" supplémentaires, selon son maire.Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, déclare avoir besoin de
"milliers" de générateurs supplémentaires, trois jours après une nouvelle attaque russe massive ayant visé des sites énergétiques en Ukraine.
"Il nous en faut plus, des milliers en plus. On en a reçu presque un millier mais nous avons 500 garderies, 500 écoles" dans la capitale ukrainienne, a-t-il affirmé à l'AFP.
Selon lui, Kiev est aujourd'hui
"mieux préparée contre les attaques russes, contre les missiles russes et les drones qu'il y a quelques mois", mais il se dit
"toujours inquiet pour l'électricité et le chauffage".Depuis octobre dernier et après de multiples revers sur le terrain, Moscou vise fréquemment des sites ukrainiens dits
"essentiels", plongeant des millions d'habitants dans le froid et le noir, en pleine période hivernale.
Selon les autorités ukrainiennes, la dernière attaque massive en date, vendredi, a consisté en une salve de 71 missiles de croisière et des drones kamikazes ayant notamment visé Zaporijjia (sud), Kharkiv (nord-est) et Khmelnytskyï (ouest).
Au-dessus de Kiev,
"10 missiles ont été abattus" selon Vitali Klitschko, qui a évoqué
"des dégâts sur le réseau électrique".
"Je suis fier de nos employés. Ils travaillent 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Ce n'est pas une tâche facile mais nos services communaux fonctionnent plutôt bien", a-t-il déclaré à l'AFP, en rendant aussi hommage à la résilience des Ukrainiens.
"Il y a la résistance sur la ligne de front et la résistance à l'intérieur, spécialement à Kiev, la capitale (...). Au lieu d'être déprimés, les gens disent 'C'est mieux sans électricité et sans eau qu'avec des soldats russes'".
14h40 TU. Visite surprise au Bélarus du ministre hongrois des Affaires étrangères.Le ministre hongrois des Affaires étrangères est à Minsk pour discuter d'une solution pacifique entre la Russie et l'Ukraine, une visite surprise en pleine vague de répression dans ce pays allié de Moscou.
"La Hongrie attend de tous les membres de la communauté internationale qu'ils agissent en faveur de la paix le plus rapidement possible et qu'ils évitent les actions qui risquent de prolonger ou d'intensifier la guerre", écrit sur Facebook Peter Szijjarto, un des rares dirigeants occidentaux à faire un tel déplacement.
"De nombreuses personnes vont attaquer cette initiative, c'est certain, mais les canaux de communication doivent rester ouverts", s'est-il justifié dans un texte accompagnant sa poignée de main avec son homologue Sergueï Aleïnik.
Membre de l'Otan et de l'Union européenne (UE), la Hongrie agit depuis le début de l'offensive russe en Ukraine à contre-courant de ses partenaires de l'UE.
Si elle a condamné l'invasion et a voté les sanctions contre Moscou, son dirigeant Viktor Orban n'a pas coupé les ponts avec le président russe Vladimir Poutine. Il refuse d'envoyer des armes en Ukraine, appelant régulièrement à un cessez-le-feu et à des pourparlers.
"Sans canaux de communication, il n'y a pas de négociations, et sans négociations, il n'y a pas de paix", a insisté Peter Szijjarto. Le ministère hongrois des Affaires étrangères n'a pas répondu à une demande de l'AFP sur le programme précis de la visite.
14h23 TU. Le renseignement norvégien s'attend à un durcissement de l'État russe dans les années à venir.L'État russe est appelé à devenir
"plus autoritaire et militarisé" dans les années à venir, estiment les services de renseignement norvégiens, pour qui la Russie et la Chine demeurent les principales menaces à l'égard du pays nordique.
"Il n'y a pas de retour en arrière" possible, a martelé le numéro deux du renseignement militaire norvégien, Lars Nordrum, lors de la présentation d'une évaluation annuelle des risques pesant sur la Norvège, pays membre de l'Otan frontalier de la Russie.
"L'État russe sera plus autoritaire et militarisé", déclare-t-il en évoquant une opinion publique russe manipulée par la propagande et un resserrement des liens de Moscou avec d'autres régimes autoritaires.
"Les intérêts russes ne seront pas compatibles avec ceux de l'Occident".Cette évaluation annuelle des risques, la première depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, conclut, comme les précédentes, que la Russie et la Chine sont les principales menaces pour la sécurité et les intérêts de la Norvège.
La guerre a été
"une catastrophe pour la Russie", affirme Lars Nordrum, évoquant les effets des sanctions commerciales prises par les pays occidentaux, l'isolement international de Moscou et les
"plus de 100.000 soldats russes (...) tués ou blessés" en Ukraine.
Le conflit, relève-t-il, a accru l'importance géopolitique de la Norvège, notamment parce qu'il en a fait le premier fournisseur de gaz du continent européen à la place de la Russie.
"Les pays européens vont être dépendants des livraisons énergétiques norvégiennes pendant de nombreuses années", a-t-il ajouté.
Les services de renseignement intérieurs (PST) estiment par conséquent que la Russie, qui a essayé d'
"exercer une pression sur la sécurité énergétique" l'an dernier,
"tentera de collecter le plus de renseignements possibles" sur le secteur du pétrole, du gaz et de l'électricité en Norvège cette année.
Un sabotage d'infrastructures énergétiques norvégiennes par la Russie est
"peu probable" en 2023, a cependant jugé la cheffe du PST, Beate Gangås.
"Des actes de sabotage peuvent néanmoins devenir un scénario d'actualité si la Russie veut encore faire monter le conflit avec l'Otan et l'Occident", précise le rapport du PST, expurgé des informations les plus confidentielles.
Le sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2 l'an dernier en mer Baltique voisine, un acte dont la Russie et les États-Unis s'accusent mutuellement, avait conduit la Norvège à renforcer la sécurité autour de ses sites stratégiques, notamment ses installations énergétiques.
14h16 TU. Les exportations de gaz russe sont en baisse de 25,1 % et celle de pétrole en hausse de 7,6%.Les exportations de gaz russe se sont écroulées de 25,1% en 2022, plombées par les sanctions internationales, tandis que celles de pétrole ont, elles, augmenté de 7,6% sur la même période, annonce le vice-Premier ministre russe en charge de l'Énergie.
L'effondrement des exportations de gaz est dû
"au refus des pays européens d'acheter du gaz russe, ainsi qu'au sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2", a indiqué Alexandre Novak dans un article publié sur le site russe spécialisé
"Politique Energétique".
Cette annonce intervient après près d'un an de conflit en Ukraine et une pluie de sanctions internationales qui ont visé le secteur énergétique russe pour limiter les revenus de Moscou destinés à financer son offensive militaire.
L'Union européenne, autrefois premier client du gaz russe, a drastiquement réduit ses importations au cours de l'année 2022. Au total, les exportations de gaz russe
"ont diminué de 25,1% à 184,4 milliards de mètres cubes" pour une production totale
"de 673,8 milliards de m3", a précisé Alexandre Novak.
Le vice-Premier ministre russe s'est toutefois réjoui
"de voir le potentiel de croissance de l'approvisionnement en gaz de la région Asie-Pacifique", avec la Chine en tête, vers qui les livraisons de gaz via le gazoduc
"Force de Sibérie" dans l'Extrême-Orient russe
"ont augmenté de 48% et ont atteint un maximum historique de 15,4 milliards de m3" en 2022.
Si les Européens ont quasiment arrêté d'importer du gaz russe par gazoduc, ils continuent d'acheter en moindre quantité du gaz naturel liquéfié (GNL), issu des nombreuses réserves russes et transporté par voie maritime sur des méthaniers.
Ses exportations dans le monde entier
"ont augmenté de 7,9% l'an dernier", à 45,7 milliards de m3, a relevé Alexandre Novak.
Du côté de l'or noir, la Russie a augmenté de 7,6% ses exportations de pétrole en 2022, à 242 millions de tonnes, malgré l'embargo européen et le prix plafond à l'exportation imposé depuis début décembre par l'Union européenne, le G7 et l'Australie.
Pays particulièrement consommateurs en énergie, l'Inde et la Chine ont largement augmenté leur demande de pétrole brut russe l'an passé - bénéficiant de rabais importants et de la réorientation de la stratégie russe vers l'Asie - tout comme la Turquie par exemple.
"Cette année, il est prévu de livrer plus de 80% des exportations de pétrole et 75% des produits pétroliers vers des pays amicaux", indique Alexandre Novak.
13h36 TU. Volodymry Zelensky nomme un nouveau chef à la tête des services de renseignement ainsi qu'un nouveau ministre de l'Intérieur.Volodymyr Zelensky a nommé un nouveau chef des services de sécurité ukrainiens (SBU), Vassyl Maliouk, un officier de combat, et un nouveau ministre de l'Intérieur, Igor Klymenko, dont la tâche sera de former de nouvelles brigades d'assaut.
Le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, fragilisé par un scandale de corruption, a lui fixé les objectifs de la prochaine rencontre avec les alliés occidentaux de Kiev prévue mardi à Bruxelles.
Il a cité sur Facebook la défense antiaérienne face aux missiles russes, la livraison de chars modernes et de munitions à l'Ukraine, l'entraînement des soldats et la logistique.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a toutefois averti lundi que Kiev utilisait plus de munitions que l'Alliance atlantique n'en produisait actuellement.
"Cela met nos industries de défense sous pression", a-t-il ajouté.
L'Ukraine a engrangé ces dernières semaines les promesses de livraisons d'armes, cruciales pour son effort de guerre. Mais Kiev exhorte les Occidentaux à lui fournir des armes à longue portée et des avions de combats pour faire face à Moscou.
13h23 TU. Faut-il craindre un coup d'État russe en Moldavie ?
"Violentes attaques" et "prises d'otages" : la présidente moldave Maia Sandu détaille lundi les projets présumés de Moscou pour renverser le pouvoir pro-européen en place à Chisinau, et annonce un renforcement des mesures de sécurité. "Le plan prévoit des attaques d'édifices étatiques et des prises d'otages par des saboteurs au passé militaire camouflés en civil", déclare Maia Sandu devant la presse.
Evoquées par le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles la semaine dernière, ces informations proviennent de documents interceptés par les services secrets ukrainiens. Les renseignements moldaves avaient alors confirmé l'information sans donner de détails, disant avoir "identifié des activités visant à affaiblir et déstabiliser" cette ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants située entre la Roumanie et l'Ukraine.
"L'objectif est de renverser l'ordre constitutionnel et de remplacer le pouvoir légitime de Chisinau par un pouvoir illégitime", ajoute la cheffe d'Etat, en poste depuis décembre 2020. D'après elle, le Kremlin compte sur "l'implication de forces internes" comme le parti de l'oligarque prorusse en fuite Ilan Sor, mais aussi de possibles ressortissants russes, bélarusses, serbes et monténégrins.
13h03 TU. Quelle quantité de munitions consomme l'Ukraine ? Les force ukrainiennes consomment une quantité de munitions largement supérieure à la production des alliés de l'Otan qui doivent impérativement augmenter leurs capacités, avertit le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
"Le rythme actuel d'utilisation de munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production", déclare-t-il au cours d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres de la défense de l'Otan. "Cela met nos industries de défense sous pression", ajoute-t-il.
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan - 13/02/2023
12h11 TU. Que pense le chef d'État-major de l'Armée de terre française de Wagner ?
Le groupe de mercenaires russes Wagner, déployé dans plusieurs pays d'Afrique et sur le front en Ukraine, est "un adversaire redoutable" et un modèle qui va "se développer", estime le chef d'état-major de l'Armée de terre française.
"Regardons la milice Wagner, la démonstration qu'ils sont en train de faire", observe le général Pierre Schill lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de Défense (AJD).
Ils nous envoient un message en nous disant (que) lorsque nous aurons à faire face à ces milices ailleurs, ils sont capables de payer le prix du sang très cher pour atteindre leurs objectifs et ce sera un adversaire redoutable.Général Pierre Schill, chef d'État-major de l'Armée de terre
Selon le général Schill, Wagner, comme les autres sociétés privées du monde entier, sont amenées à
"se développer" dans le cadre de conflits dits
"hybrides", où l'affrontement militaire classique se conjugue notamment avec la guerre cyber, la lutte informationnelle ou l'impact psychologique sur les opinions publiques.
"Est-ce que toutes les sociétés militaires privées se valent ou se vaudront ? Probablement non, il y a un degré de soutien étatique derrière", précise-t-il, en allusion aux liens forts entre Evguéni Prigojine et le président russe Vladimir Poutine.
Nous sommes probablement à un changement d'ère de la même ampleur que celle de la chute du mur de Berlin.
Général Pierre Schill, chef d'État-major de l'Armée de terre
"Wagner, parce qu'il est en train de lutter pour obtenir sa place au Kremlin d'une façon ou d'une autre, en payant un prix énorme, nous pose question et nous dit que c'est un adversaire redoutable", souligne-t-il.
À l'échelle planétaire, selon le général Schill, l'invasion russe en Ukraine n'a pas fini de livrer ses conséquences géostratégiques.
"Nous sommes probablement à un changement d'ère de la même ampleur que celle de la chute du mur de Berlin", affirme-t-il, évoquant des changements
"qui ont mis plusieurs années pour se matérialiser"."Nous avons vu monter l'emploi de la force par un certain nombre d'États", note-t-il, évoquant la Chine et l'Iran.
"Il y a une remise en cause du droit international tel qu'il a été cristallisé depuis la Seconde Guerre mondiale. Un certain nombre de pays nous disent: votre droit est contingent, occidental, nous le contestons".
S'agissant de la stratégie de la France, qui discute de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM, 2024-2030), la guerre en Ukraine conduit à des ajustements de besoins mais pas à une remise en cause des choix opérés par l'armée de Terre, selon le général Schill.
Selon lui, il s'agit de ne
"pas bâtir pour 2030 une armée de Terre nécessaire pour 2022" mais il faut davantage de moyens de
"commandement, d'appui et de soutien".
L'objectif de disposer en 2030 de 1.872 blindés Griffon, de 978 blindés légers Serval, de 300 Jaguar et de 200 chars Leclerc rénovés dans le cadre du programme Scorpion demeure donc.
Mais
"un certain nombre de Serval ou Griffon, au lieu d'être des véhicules d'infanterie, seront des véhicules d'accompagnement d'appui et de soutien", notamment équipés de systèmes de défense sol-air, a-t-il expliqué.
11h26 TU. Au nord de Bakhmout, une situation "compliquée"
La présidence ukrainienne fait état d'une situation "compliquée" au nord de la ville de Bakhmout, région la plus disputée dans l'est de l'Ukraine, au lendemain de la capture d'une localité dans cette zone revendiquée par le groupe russe Wagner.
Cité de quelque 70.000 habitants avant la guerre, Bakhmout a été en grande partie détruite par plus de six mois de combats qui ont provoqué de lourdes pertes dans les deux camps. Si son importance stratégique est contestée, la ville a acquis un statut de symbole de la lutte entre Moscou et Kiev pour le contrôle de cette région industrielle de l'Est.
"La situation près de Soledar est compliquée: le village de Paraskoviïvka fait face à des bombardements et à des assauts intenses", indique la présidence dans son rapport quotidien.
Soledar, ville prise par les Russes en janvier, est située au nord de Bakhmout, qu'ils tentent de capturer depuis l'été au prix de lourdes pertes dans les deux camps et de grandes destructions.
La localité de Paraskoviïvka est la suivante sur la route descendant vers Bakhmout, à proximité immédiate de celle de Krasna Gora dont la capture a été revendiquée dimanche par le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine. Les hommes du groupe paramilitaire russe sont en première ligne dans cette bataille.
L'état-major ukrainien a indiqué dans son propre rapport quotidien que les troupes russes avaient bombardé seize localités près de Bakhmout au cours de la journée écoulée avec des chars, des mortiers et de l'artillerie.
Dimanche 12 février , le porte-parole du commandement "Est" de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, avait déclaré que "le secteur de Bakhmout est toujours la zone principale des attaques de l'ennemi" avec 167 bombardements et 41 affrontements armés rapportés au cours des 24 heures précédentes.
Un responsable de l'occupation russe dans l'est de l'Ukraine, le dirigeant séparatiste Denis Pouchiline, avait affirmé vendredi que les troupes de Moscou avaient désormais sous leur contrôle trois des quatre voies d'approvisionnement ukrainiennes vers Bakhmout.
Serguïï Tcherevaty a également fait état d'un "nombre de bombardements record" près de Lyman, plus au nord, ville qui avait été abandonnée par les Russes en octobre face à une puissante contre-offensive ukrainienne et où ils avaient échappé de peu à un encerclement.
Dans la ville de Koupiansk, au nord de la ligne de front, des journalistes de l'AFP ont constaté lundi des immeubles détruits et criblés de balles et des rues jonchées de voitures calcinées et renversées. Après une forte explosion qui a secoué la ville au petit matin, les habitants ont dit redouter un assaut russe imminent.
"Il y a eu des bombardements en face de ma maison, qui ont brisé toutes les fenêtres. Il y a des explosions tous les jours, c'est très effrayant", a témoigné Olga, une habitante de 62 ans.
La présidence ukrainienne a aussi rapporté une situation "tendue" près de Vougledar, plus au sud, où les troupes russes sont à l'assaut.
À Kherson, dans le sud de l'Ukraine, trois personnes ont été tuées et une blessée dans des bombardements ces dernières 24 heures, selon la même source.
9h23 TU. L'Europe prévoit une inflation moins importante en 2023
L'économie européenne devrait afficher cette année une inflation moins forte et une croissance meilleure que prévu, après avoir évité une récession cet hiver malgré la guerre en Ukraine, annonce la Commission européenne. L'exécutif européen annonce qu'il révise à la hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023 à 0,9% (+0,6 point) et estimé qu'elle devrait "éviter de peu" une récession cet hiver.
Même tendance pour l'ensemble de l'UE, dont la croissance est désormais annoncée à 0,8% (+0,5 point). Ces chiffres marquent un fort ralentissement par rapport aux 3,5% de croissance enregistrés l'an dernier tant dans l'UE que la zone euro.
6h56 TU. Les États-Unis déconseillent de se rendre en RussieL'ambassade des États-Unis à Moscou
publie un communiqué déconseillant aux américains de se rendre en Russie. "
Les citoyens américains résidant ou voyageant en Russie doivent partir immédiatement", écrit l'ambassade.
Elle explique que cette recommandation est liée "
aux conséquences imprévisibles de l'invasion de l'Ukraine par les forces militaires russes, au risque de harcèlement et de mise en détention de citoyens américains par des agents de sécurité du gouvernement russe, à l'application arbitraire de la loi locale, au nombre limité de vols vers et depuis la Russie, à la capacité limitée de l'ambassade à aider les citoyens américains en Russie, et à la possibilité de terrorisme."
4h00 TU. La Berlinale affiche son soutien à l'Ukraine Troisième manifestation européenne par son ampleur et première du calendrier avant Cannes en mai et Venise en septembre, la 73e édition de la Berlinale (du 16 au 26 février) se déroule un an après le début de l'offensive russe en Ukraine.
"Cette année, plus que jamais, faire partie de la Berlinale signifie soutenir ceux qui se battent pour exprimer leurs idées, et ceux qui refusent de se soumettre à une version conformiste de la réalité qui dicte ce qui peut et doit être dit", affirme l'Italien Carlo Chatrian, co-directeur du festival. Au programme notamment, neuf films, principalement des documentaires, sur la vie des Ukrainiens en temps de guerre, dont "Superpower" de l'acteur et réalisateur Sean Penn.
3h30 TU. En Ukraine, la bataille de Bakhmout au point de basculeMoscou veut obtenir sa première victoire significative après des mois de revers, mais Kiev est déterminé à tenir bon. À mesure que les deux camps se retranchent, le coût humain, pour les troupes comme pour les civils, a éclipsé l'importance stratégique de contrôler Bakhmout, une ancienne ville industrielle de l'est de l'Ukraine réduite en ruine dans ses quartiers est, nord et sud.
"
Il y a beaucoup de symbolisme donc s'ils capturent Bakhmout, ils feront comme si c'était important, mais ça ne l'est pas", estime Mark Cancian, un analyste du groupe de réflexion américain CSIS (Center for Strategic and International Studies). Il concède que les options ukrainiennes sont limitées.