DIRECT - Guerre en Ukraine : Moscou et Kiev procèdent à un échange de prisonniers

L'Ukraine et la Russie ont échangé cent prisonniers de chaque côté ce lundi. C'est le premier échange du genre en plus d'un mois. Pendant ce temps, la guerre fait rage à Bakhmout alors qu'un document du Pentagone datant de février estime que l'Ukraine pourrait manquer de missiles et de munitions d'ici le 2 mai.
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Un soldat ukrainien fait décoller un drone sur le champ de bataille de Bakhmout.
Un soldat ukrainien fait décoller un drone sur le champ de bataille de Bakhmout, 9 avril 2023.
© Libkos/AP Photo
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20h13 TU. Washington exige un accès consulaire au journaliste détenu en Russie.
 

Les États-Unis ont à nouveau exigé ce lundi un accès consulaire pour le journaliste américain détenu en Russie sur des accusations d'espionnage, laquelle détention a été formellement notifiée aux autorités américaines.

Interrogé sur cette notification lors d'un point de presse, le porte-parole du département d'État, Vedant Patel, a répondu: "cela s'est produit au cours du weekend dernier, je crois".

"Le ministère (russe) a fourni une notification de détention mais toujours pas un accès consulaire en violation de ses obligations", a-t-il affirmé, en pressant les autorités russes à le faire.

Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie fin mars, a été officiellement inculpé d'"espionnage" vendredi dernier, une accusation que lui et son employeur, le Wall Street Journal, ont rejeté avec force.

Voir : Russie : un journaliste américain en détention pour "espionnage"
 

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Cette inculpation ouvre la voie à un procès dont la date n'a pas encore été annoncée.



14h50 TU. L'Ukraine et la Russie procèdent à un échange de prisonniers.

L'Ukraine et la Russie ont annoncé avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers de guerre concernant plus de 100 militaires de chaque côté, le premier échange du genre en plus d'un mois.

Le ministère russe de la Défense a rapporté dans un communiqué le rapatriement de 106 soldats russes, qui étaient selon lui "en danger de mort" lors de leur détention.

Les militaires seront transportés par avion à Moscou pour recevoir des soins médicaux et une assistance psychologique, a-t-il ajouté.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a lui annoncé le retour de 100 militaires en Ukraine.
 


"Nous rapatrions 100 de nos hommes - ce sont des soldats, des marins, des gardes-frontières et des membres de la Garde nationale", a-t-il indiqué, évoquant un échange "difficile".

"Certaines personnes ont été grièvement blessées et souffrent de maladies. Nous ferons tout le nécessaire pour que chacune d'elles reçoive toute l'aide nécessaire", a-t-il ajouté sur Telegram.

Le dernier échange de prisonniers entre Kiev et Moscou date du 7 mars, lorsque l'Ukraine avait récupéré 130 de ses militaires et la Russie 90.

10h09 TU. C'est grâce aux dronistes, que Bakhmout tient encore - récit

Dans un camp d'entraînement ukrainien près de Bakhmout, au milieu des soldats pliant sous le poids de leur équipement et s'entraînant avec des armes assourdissantes, un homme traverse le champ d’un pas allègre, lunettes sur le nez.
 

Un soldat ukrainien manoeuvre un drone, près de Bakhmout, 9 avril 2023.
Un soldat ukrainien manoeuvre un drone, près de Bakhmout, 9 avril 2023.
© AP Photo/Libkos

Oleksandre, casquette couleur camouflage sur la tête et petite barbe soignée, ne porte lui qu’une pochette anthracite. 

"Mon arme est beaucoup plus discrète", sourit-il. "Là-dedans, il y a les yeux de l’armée"

Le militaire d'une trentaine d'années est le commandant d'une unité de soutien aérien pour la cinquième brigade des forces armées ukrainiennes. 

Sa mission, piloter des drones au-dessus de Bakhmout, épicentre des combats entre forces ukrainiennes et russes dans l'est du pays et bataille la plus longue et sanglante de la guerre.

Quand il n'est pas en mission, Oleksandre s'entraîne ou bricole ses appareils. 

"Nous effectuons à la fois de la reconnaissance et de la surveillance, on identifie l'ennemi et on peut escorter les groupes d’assaut" explique-t-il, dégageant, du bout du pied, les branches de la zone de décollage.

Le recours aux drones est devenu essentiel au point que les jours de mauvaise visibilité, les pièces d’artillerie restent largement silencieuses pour ne pas gâcher de munitions.

 

Sur le front à Bakhmout, un soldat ukrainien observe l'écran de contrôle de son drone, le 15 mars 2023.
Sur le front à Bakhmout, un soldat ukrainien observe l'écran de contrôle de son drone, le 15 mars 2023.
© AP Photo/Roman Chop

"Avant, pour ajuster un tir de mortier, il fallait un géomètre posté sur une colline, avec un trépied, des jumelles… Il devait donner les angles de correction à l’artilleur, maintenant, grâce au drone, la personne qui dirige le tir l'ajuste en temps réel", explique Oleksandre.

Une vérité valable aussi pour l'autre camp, si bien que les dronistes travaillent aussi à neutraliser les drones russes.

Viktor utilise ainsi grosse mallette contenant un intercepteur. Il montre son écran d'un sourire carnassier : "Regarde, on les voit tous ! Les Mavic et les autres ! Tous les drones".

Il se réjouit d'autant plus que l'appareil qu'il utilise est un  "cadeau des Russes". C'est "une prise de guerre ! En Ukraine, on ne fabrique pas de telle machine, on l'a piquée à l’ennemi".

Oleksandre insiste qu'il n'y a rien de facile dans ces unités de dronistes où il faut faire preuve d’ingéniosité, bidouiller pour réussir sa mission.

"C’est un gros travail, l'opérateur doit tout savoir. Comment maximiser la portée de son appareil, comment créer un point de décollage sur un terrain compliqué, creuser sa tranchée, masquer sa présence...", énumère l'officier. 

Et "on ne peut pas être droniste par accident. Il faut avoir l'esprit bricoleur", ajoute-t-il.

En effet, les drones de l'armée ukrainienne sont bien souvent des modèles issus du commerce. Il faut donc d'abord hacker leur logiciel pour les "rendre invisible à la radio-surveillance" russe, explique le droniste, montrant son appareil d'une vingtaine de centimètres qui tient dans la poche. 

 

 Zakhar fait décoller son drone à Bakhmout, le 3 mars 2023.
Zakhar fait décoller son drone à Bakhmout, le 3 mars 2023.
© AP Photo/Evgeniy Maloletka

Le jeune trentenaire modifie aussi ses appareils pour qu'ils puissent larguer des grenades ou des explosifs improvisés. 

Pour cela, des pinces imprimées en 3D sont fixées "à la cellule photovoltaïque du drone, on l’active depuis la manette, le moteur retire la goupille par laquelle tient la grenade. Elle tombe et c'est tout !".

Si la technique est acquise aujourd'hui, cela n'a pas toujours été le cas. Au départ "on tâtonnait, on utilisait la batterie de vapoteuses de soldats pour alimenter le système de pince pour les grenades", raconte Oleksandre.

Il se souvient de sa première réussite. Trois mois après avoir saisi la télécommande pour la première fois, il est parvenu à détruire un canon antichar MT-12 Rapira en larguant une grenade. 

Les pertes restent cependant élevées, dit le militaire, estimant à une centaine le nombre de drones perdus sur le champ de bataille. 

Celui qu'il tient là est affublé du mot "Kamikaze" en kanji, du nom des pilotes japonais effectuant des missions suicides durant la Seconde Guerre mondiale.

Selon lui, c'est notamment grâce aux dronistes, que Bakhmout tient encore. 

"Les attaques du (groupe paramilitaire) Wagner sur Bakhmout ont été repoussées surtout grâce aux drones larguant des grenades", explique Oleksandre d'un vague mouvement vers la ligne de front, où les Ukrainiens, en infériorité numériques, résistent depuis des mois à des vagues humaines. 

"C'est un peu la revanche des geeks", dit-il.

09h59 TU. Ukraine: le chef de l'occupation russe de Donetsk en visite à Bakhmout

Le chef de l'occupation russe de la région ukrainienne de Donetsk, Denis Pouchiline, s'est rendu dans le centre de Bakhmout, épicentre depuis des mois des combats en Ukraine et où les Russes semblent avancer, selon une vidéo publiée lundi.

M. Pouchiline a publié ces images sur Telegram dans lesquelles on le voit en tenue de combat sur une place recouverte de débris qui, d'après les bâtiments visibles, paraît être la place de la Liberté, dans le centre de Bakhmout.

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Vidéo postée sur Telegram de Denis Pouchiline à Bakhmout, lundi 10 avril 2023

"Voici notre Artiomovsk (nom russe de Bakhmout) en train d'être libérée par (le groupe paramilitaire russe) Wagner. L'ennemi n'épargne pas la ville, ni les siens, les poussant dans un hachoir à viande", dit-il dans cette courte vidéo non datée.

09h44 TU. Deux Russes condamnés à 19 ans de prison pour une action contre la mobilisation militaire

Un tribunal russe a condamné lundi à 19 ans de prison un ancien militaire et un ex-secouriste qui avaient lancé des cocktails Molotov contre une mairie pour protester contre la mobilisation pour combattre en Ukraine.

Il s'agit de la plus lourde peine prononcée jusqu'à présent pour ce type d'attaques contre des bâtiments officiels, qui se sont multipliées à travers la Russie depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine.

Les deux hommes, Roman Nasryev et Alexeï Nouriev, ont été condamnés par un tribunal militaire d'Ekaterinbourg (Oural), notamment pour "acte de terrorisme" en bande organisée, a indiqué l'agence de presse d'Etat TASS.

07h48 TU. Une mère de famille survit à un bombardement russe sur Zaporijjia. 

Dimanche 9 mars, un bombardement russe a frappé une maison de Zaporijjia, une ville située au sud-est de l'Ukraine. Dans les décombres de l'habitation, les secours ukrainiens ont pu sauver une femme, grièvement blessée et traumatisée. Son époux et sa fille de 11 ans, eux, sont morts sur le coup. 

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06h47 TU. La Russie continue de cibler la frontière avec le Donbass, selon le ministère britannique de la Défense.

Selon une note publiée par le ministère britannique de la défense lundi 10 mars, la Russie a multiplié les assauts autour de la région de Donetsk dans le Donbass ces sept derniers jours. La ville de Marinka, située à 20 kilomètres au sud-ouest de Donestk, a été particulièrement visée par des frappes, rapporte le gouvernement britannique ce lundi. La ville aurait été “largement détruite” au cours des affrontements. 

Toujours selon les informations du ministère britannique de la Défense, les forces russes “donne une grande priorité aux opérations menées à la frontière avec Donetsk, précisément dans les zones de Marinka et Avdiivka".
03h30 TU. Ce que l'on sait de la fuite de documents confidentiels sur la guerre en Ukraine qui inquiète Washington. 

Une fuite de documents secrets a été révélée la semaine dernière par le New York Times. Elle concerne notamment des évaluations et des rapports des services de renseignement américains liés à la guerre en Ukraine, mais aussi aux alliés des États-Unis.

Comme le relate le quotidien britannique The Guardian, un des documents daté du 23 février et marqué "Secret" détaille comment les systèmes de défense anti-aérienne S-300 datant de l'ère soviétique viendraient à manquer de munitions dès le 2 mai s'ils continuent à être utilisés au même rythme.

Le quotidien américain the New York Times, quant à lui, rapporte que le système ukrainien de défense anti-aérienne Buk pourrait avoir des difficultés dès avril et que les défenses aériennes protegeant les troupes sur le front pourraient être "complètement réduites" d'ici le 23 mai.

Le colonel Yuri Ihnat, porte-parole de l'aviation ukrainienne dans un entretien au Wall Street Journal n'a pas commenté la fuite de documents mais a confié que l'Ukraine était confrontée à de graves difficutés pour trouver les munitions soviétiques pour ses S-300 et ses canons Buk. "Si nous perdons la bataille du ciel, les conséquences pour l'Ukraine seront très sérieuses" a-t-il dit au quotidien économique WSJ.

Ces documents qui ont été diffusés sur les réseaux sociaux pourraient s'avérer précieux pour Moscou, révélant à quel point les services de renseignement américains ont pénétré des parties de l'appareil militaire russe, analysent les médias américains.

Selon le Washington Post, citant des responsables américains, certains semblent avoir été falsifiés. Mais la plupart correspondent aux rapports de la CIA qui circulent à la Maison Blanche, au Pentagone ou encore au département d'Etat, avance cette même source.
 
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02h58 TU. Les États-Unis évaluent les risques liés à la fuite de documents confidentiels sur la guerre en Ukraine. 

Les États-Unis tentent d'évaluer les risques liés à la fuite de documents classifiés, qui concernent notamment l'invasion russe en Ukraine, pour leur sécurité nationale, a déclaré dimanche le Pentagone. "Une coopération inter-agence a été lancée pour évaluer l'impact que (la fuite de) ces documents photographiés pourrait avoir sur la sécurité nationale et sur nos alliés et partenaires", a déclaré une porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh.

D'autant que certains documents contiennent des informations relatives aux pays alliés des États-Unis. L'un d'entre eux a par exemple mis en évidence les discussions gouvernementales en Corée du Sud sur la possibilité de fournir des obus d'artillerie américains à l'Ukraine, selon le New York Times. Le ministère américain  de la Justice, qui a ouvert une enquête samedi, tente d'identifier la source des fuites et examine encore la validité des documents diffusés.

01h00 TU. Lituanie : rebelle de l'Eglise russe, une nouvelle communauté orhodoxe se réunit dans une vieille prison.

Exclus par l'Église orthodoxe russe pour leur opposition à la guerre en Ukraine, cinq prêtres intégrés par la suite par le Patriarcat de Constantinople réunissent désormais leur nouvelle communauté, entres autres, dans une ancienne prison de la capitale lituanienne, Vilnius.
La Russie s'isole davantage du monde, de l'humanité.

Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine
00h30 TU. “Le mal va perdre”

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté ses voeux aux chrétiens du monde qui célèbrent les fêtes de Pâques. Il a également réagi aux bombardements ruses meurtriers survenus dans le weekend et qui ont fait au moins deux morts dans la ville de Zaporijjia au sud de l’Ukraine.

Un bombardement qui visait délibérement des civils ukrainiens, vivement condamné par Volodymyr Zelensky. "L'armée russe a bombardé Zaporijjia avec des misiles S-300. C'est ainsi que l'État terroriste a célébré le dimanche des Rameaux", fustige-t-il dans la vidéo. 

Après avoir remercié ses alliés à l'instar de la Pologne ou encore les soldats ukrainiens mobilisés sur le front depuis le début de la guerre déclenchée par Moscou, le dirigeant ukrainien a assuré que son pays pourrait remporter la guerre et que “le mal va perdre”. 
00h00 TU. Le pape François lance un appel pour la paix en Ukraine. 

Dimanche 9 avril, le pape François a condamné les nombreuses "pierres d'achoppement" à la paix dans le monde lors de son traditionnel message "Urbi et Orbi" pour la fête de Pâques.

Comme en 2022, son message a accordé une place particulière à la guerre en Ukraine. "Réconforte les blessés et ceux qui ont perdu des proches à cause de la guerre et fais que les prisonniers puissent retourner sains et saufs dans leurs familles", a-t-il déclaré. Il a également appelé la communauté internationale à "mettre fin à cette guerre et à tous les conflits qui ensanglantent le monde".