DIRECT-Présidentielle 2022 : Derniers instants de la campagne sur le terrain pour les deux candidats

À deux jours du scrutin du deuxième tour de l'élection présidentielle en France, ce dimanche 24 avril, les deux candidats Emmanuel Macron, président sortant et la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen vivent les derniers instants de campagne avec des meetings en région. Vivez en direct la dernière ligne droite de ce moment central dans la vie démocratique de la France.

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Macron et Le Pen en campagne dernière ligne droite montage Martine
Emmanuel Macron à Saint-Denis le 21 avril (photo Ludovic Marin) et Marine Le Pen au Pertuis dans le sud de la France le 15 avril (photo Daniel Cole)
© AP / Graphisme TV5MONDE
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►Vendredi 22 avril


17h00 TU. Lors de son déplacement à Figeac Emmanuel Macron évoque un éventuel remaniement du gouvernement en cas de réélection.
Emmanuel Macron à Figeac
Emmanuel Macron à Figeac ce 22 avril 2022.
© Benoit Tessier, Pool via AP
Emmanuel Macron a déclaré que Jean Castex restera Premier ministre la semaine prochaine, qui sera "une semaine de transition" car "il faut de la continuité"

"Oui!", a-t-il dit à des journalistes, "parce que d'abord il faut une transition et que c'est un homme formidable, qui a fait un boulot extraordinaire".

"Il est important que dans ce contexte de guerre et de tension très forte sur le pouvoir d'achat, il puisse y avoir une gestion des affaires courantes très réactive, car il pourrait y avoir des mesures d'urgence qu'il faudra prendre dans les prochains jours. Il faut de la continuité", a-t-il précisé sur BFM-TV.

S'il est réélu, le président-candidat aurait jusqu'au 13 mai maximum pour organiser sa propre réinvestiture, une obligation institutionnelle dont il peut choisir la date exacte.

Mais au vu du contexte international, souligne son entourage, il pourrait préférer être réinvesti avant le 9 mai, date du "jour de la victoire" de la Seconde guerre mondiale en Russie, commémoration que Vladimir Poutine pourrait vouloir marquer par une offensive d'ampleur en Ukraine.

Emmanuel Macron voudrait avoir sa nouvelle "équipe prête" à ce moment-là, selon la même source. Ces dates ne sont pas encore fixées et dépendront de l'écart dont il disposera dimanche en cas de réélection: s'il est serré, la pression sera plus forte pour agir plus vite et lancer "un message d'unité".

 

16h45 TU. En marge de son déplacement à Figeac, Emmanuel Macron a accordé une interview à BFM TV, la dernière de sa campagne.
 


Répondant à la question du journaliste Maxime Switek sur le sentiment de colère qui s'est exprimé, le président-candidat s'est fait huer à Figeac, Emmanuel Macron a expliqué "qu'on peut être en désaccord, mais qu'il faut le faire dans le calme et le respect". 

"Les moments d’élections servent à trancher ces désaccords"
, a répété Emmanuel Macron, en ajoutant "Comme on dit souvent, au deuxième tour, on élimine ou on confirme son choix. C’est la vie démocratique. Je pense que c’est ce qui permet de canaliser."

Évoquant la période de la pandémie, il rappelle qu'il ne faut pas sous estimer les "conséquences profondes" de la crise Covid sur la société. "Nous reprenons une vie démocratique normale lors de ces élections présidentielles, mais avec plus d'inquiétude des changements par rapport à il y a cinq ans". Une inquiétude accrue "par la guerre en Ukraine". 

A la déclaration de Marine Le Pen qu'il n'aime pas les Français, le candidat Macron répond par une boutade "c'est normal, ça fait cinq ans qu'elle dit ça !" Il a souligné que l'extrême droite se nourrit "du carburant du malheur. Elle ne se nourrit que des colères et des ressentiments." "Qui a envie d'une société de haine, de fracture, qui désigne à la vindicte, qui les musulmans, qui les immigrés ?" a-t-il ajouté. 

Emmanuel Macron a continué ses critiques contre la candidate du Rassemblement national. "Elle fait croire qu'elle est du parti du peuple [..] mais elle est la candidate d'un clan, d'une aventure familiale." Il n'a jamais eu besoin de dire qu'elle était "raciste" , Maxime Switek lui posait la question, "mais je l'ai suffisament démontré".

Le programme de Marine Le Pen "est anti-républicain". "Notre République est une, laïque et indivisible".

Emmanuel Macron a également évoqué la réforme des retraites parlant de vouloir élever le plafond minimum à 1100 euros par mois et de re-indéxer les pensions dès juillet. "Et je financerai ce programme en allant vers le plein emploi et en travaillant plus longtemps" a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'abstention, sur ceux qui se disent à quoi bon aller voter, Emmanuel Macron a évoqué le vote du Brexit et l'élection de Donald Trump : "le lendemain, ceux qui ont dit à quoi bon, se sont réveillés avec la gueule de bois".
"Rien n'est fait"
a martelé le candidat, "la vie démocratique ce ne sont pas les sondages" alors que Maxime Switek évoquait les neuf points qui le séparent de Marine Le Pen.
"Personne ne prédisait les deux résultats en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis que je viens de décrire. Et donc rien n’est fait", a-t-il rappelé.

"Je le dis avec beaucoup d’engagement et de gravité parce que la vie démocratique, c’est ça. Ce ne sont pas les sondages qui font la démocratie ; ils permettent d’indiquer l’opinion, ils font un travail tout à fait estimable et important, a poursuivi le président candidat. Mais ce sont les personnes qui vont voter le jour J, c’est nous tous qui déciderons de l’avenir du pays le 24 avril, ce ne sont pas les sondages du 22. "

Il a appelé à l'unité "oui, la France est un bloc".

16h35 TU. "Les discussions avancent mieux que je pensais" se réjouit Jean-Luc Mélenchon.

Le chef des Insoumis, qui a réalisé près de 22% au premier tour de la présidentielle, a demandé mardi aux Français de "l'élire Premier ministre" via les législatives de juin, en imposant une cohabitation au futur locataire de l'Elysée.

La France Insoumise a engagé des discussions bilatérales en début de semaine avec Europe Écologie Les Verts (EELV) , le PCF et le NPA, pas encore avec le PS - qui a pourtant voté en faveur d'une alliance avec LFI. Elles se poursuivront ce weekend avec EELV.

Avec les écologistes, "il aura suffi de rencontres informelles pour mettre de côté les contentieux", a salué Jean-Luc Mélenchon lors d'une visite au Festival du livre de Paris.

Globalement, "les discussions avancent bien, mieux que ce que je pensais", a-t-il ajouté. "Ca a été très vite, c'est ça le plus surprenant, cet après-midi ils discutent encore, il y a plusieurs groupes de travail".

Mais il a redit sa conviction qu'agglomérer augmentait les chances de remporter les législatives: chaque formation de gauche "entre en résonance, si faible soit-elle, avec la société".

Il a cependant regretté: "Les derniers arrivés, il faudra bien qu'ils s'adaptent, et ce n'est pas que le PS, il y en a encore qui traînent les pieds".

"Le Parti communiste c'est étrange, c'est surtout entre eux qu'il y a une discussion je crois, je l'espère parce que comme c'est là ça va pas le faire", a prévenu Jean-Luc Mélenchon. "Hier il y avait une discussion, les choses étaient bien avancées et on écoute Fabien Roussel c'est pas la même chose... il peut pas y avoir 36 lignes !"

Fabien Roussel a réclamé une conférence de presse commune de toute la gauche dès lundi, et assure que les communistes veulent un accord global.

Quant au NPA, "c'est pas possible, ils veulent faire campagne avec leurs propres mots d'ordre... Il faut qu'ils comprennent qu'on fait pas un congrès du NPA", a taclé le député des Bouches-du-Rhône.

15h47 TU. Dans le Pas de Calais, Marine Le Pen porte ses derniers coups à Macron qui "brutalise".

Sur le marché d'Étaples ou avec les soignants de Berck,  Marine le Pen a dénoncé la "brutalité" du projet de réforme de retraites d'Emmanuel Macron.
 

"En me brutalisant, il brutalise en réalité aussi les millions d'électeurs qui votent pour moi", a estimé la candidate d'extrême droite après avoir multiplié les selfies sur le marché d'Étaples, commune limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l'État, où elle est arrivée en tête au premier tour (37%).

Avec Emmanuel Macron et son projet de départ à la retraite à 64 puis 65 ans, les "Français vont en prendre pour perpèt" (perpétuité, ndlr), affirme Marine Le Pen en terminant sa campagne dans son fief du Pas-de-Calais, où elle est députée.

"N'importe quoi!", persifle un passant.


15h46 TU. Dernier discours de campagne de Macron à Figeac prônant la "réconciliation" entre villes, campagnes et quartiers.
 

"Je peux ici vous tenir un discours sans avoir un seul propos de haine, ni sur nos adversaires politiques, ni sur une partie du pays", a-t-il lancé devant plusieurs centaines d'habitants et sympathisants réunis dans cette petite ville du Lot. 

"Je trouve formidable qu'on ait des donneurs de leçons de la bienveillance ou du respect" qui sont pourvoyeurs "de la haine et la division du pays", une allusion à peine voilée aux propos de son adversaire Marine Le Pen.

"Le devoir de la République, c'est de compenser les inégalités, il en est des quartiers les plus pauvres comme des ruralités où on perd de la population" a rajouté Emmanuel Macron.

Alors que certains le huaient, le président candidat a répondu que ce ne serait pas possible avec d'autres candidats.
 

"Quand on baisse les bras ou quand on cède à l'esprit de ressentiment, de défaite alors on ne gagne aucune bataille", a-t-il ajouté.

Mais "je ne crois pas aux jours heureux qui se transforment en gueule de bois", a-t-il lancé à propos des promesses électorales de son adversaire.

"On ne fera pas l'unité du pays en promettant tout et en ne finançant rien, on ne gagnera aucune bataille sur des malentendus et des mensonges et on ne fera aucun progrès social si on n'explique pas en même temps comment on le finance".

10h39 TU. La FNSEA, principal syndicat agricole ne donne pas de consigne de vote.


Sans donner de consigne de vote, le syndicat agricole français majoritaire, la FNSEA, a appelé à voter pour une "Europe plus forte" face aux "tentations populistes", tandis que le Modef (minoritaire) veut "faire barrage à l'extrême droite".

Dans une lettre adressée à son réseau de fédérations, la FNSEA a rappelé "l'enjeu déterminant de cette élection pour le monde agricole": "produire plus pour nourrir les populations, réussir les transitions attendues et apporter des solutions pour lutter contre le changement climatique".

La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, n'a donné aucune consigne de vote, revendiquant un positionnement "apartisan".

En revanche, s'ils n'ont pas appelé à voter pour un candidat, la Confédération paysanne et le Modef, classés à gauche, ont pris clairement position contre l'extrême droite. 

Le Modef, qui défend les exploitants familiaux, appelle à "faire barrage à l'extrême droite", tout "en prévenant qu'un vote Macron ne vaudrait pas adhésion" à son "programme ultra-libéral". La Confédération paysanne a elle rappelé qu'elle portait un projet d'agriculture paysanne "incompatible avec l'extrême droite".

Le vote des agriculteurs - quelque 400.000 exploitants mais plus d'un million d'employés dans les fermes françaises - n'est jamais négligé, voire il est convoité. La plupart des candidats s'étaient pliés avant le premier tour à l'exercice d'un grand oral au congrès de la FNSEA, après avoir sacrifié à la tradition de déambulations de plusieurs heures au Salon de l'Agriculture.

Cet électorat, historiquement positionné à droite, penche pour le candidat Emmanuel Macron, selon un sondage de l'Ifop commandé par la FNSEA et publié fin mars: selon cette étude, le président sortant l'emporterait à 70% au second tour.
 

Macron au Salon de l'Agriculture en février 2020
Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture se risque à tâter le cul d'un Charolais en février 2020.
© Ludovic Marin/Pool via AP
10h17 TU.  Les représentants des cultes concordataires d'Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du "repli nationaliste"​.


Les religieux appelent à "aller voter" et à défendre les "valeurs de la République" au second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué reçu par l'AFP.

"Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d'aller voter", écrivent Christian Albecker, président de l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.

Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin
Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin à Toulouse en mars 2013, au premier anniversaire des assassinats commis par Mohamed Merah.
© Bruno Martin

Face à un "choix décisif pour l'avenir" dans lequel les "valeurs fondamentales sont au cœur des enjeux", les trois responsables religieux rappellent leur "attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République".

S'appropriant un slogan de l'association d'aide aux étrangers, La Cimade, "il n'y a pas d'étrangers sur cette terre", ils appellent à "revoir nos relations internationales et nos politiques d'accueil" de migrants et de réfugiés.

Ils encouragent donc leurs fidèles à "faire le choix de la personne qui sera le mieux à même de mener une politique internationale gage de paix et de stabilité" mais s'abstiennent de nommer l'un ou l'autre des deux candidats qualifiés au second tour, Marine le Pen et Emmanuel Macron.


9h53 TU. L'occupation des lycées parisiens continue.
 

Des lycéens sont toujours mobilisés à Paris, à la veille des vacances scolaires, bloquant quelques établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après des mobilisations mardi et jeudi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.

"On est là pour protester contre le second tour que la jeunesse n'a pas choisi, montrer qu'on est antifasciste et défendre l'écologie après le rapport du Giec", a expliqué à l'AFP Edgar, 16 ans, en Première au lycée Montaigne, situé dans le VIème arrondissement de Paris.

Le lycéen précise que les élèves vont "essayer de tenir le plus longtemps possible, mais là ça a l'air bien parti. Il n'y a pas de flics".


9h12 TU. Le trésorier des Républicains Daniel Fasquelle appele à voter pour Emmmanuel Macron au second tour de la présidentielle, estimant que le chef de l'État doit "rassembler le pays dans un projet ambitieux".
 

"Parce qu'il en va de l'avenir de la France, le 24 avril, je choisis Emmanuel Macron et vous invite à en faire de même", déclare le maire du Touquet dans ce document où il pose, tout sourire, aux côtés du chef de l'État. Le couple Macron possède une maison au Touquet.
 

Alors que Les Répulicains prônent une ligne de droite indépendante face à la macronie, il plaide pour un soutien "exigeant et attentif" au regard "des mesures qu'il faudra prendre pour que la France se redresse".

 

09h02 TU. Pour Emmanuel Macron, Marine Le Pen "a réussi à avancer masquée".

Tirant le bilan de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron affirme que son opposante Marine Le Pen était parvenue à "avancer masquée", cependant que "les fondamentaux de l'extrême droite sont là".  

"Des millions de nos compatriotes se sont portés vers son parti et son projet parce qu'elle a donné le sentiment qu'elle répondait au problème de pouvoir d'achat. Mais ses réponses ne sont pas viables. Une ambiguïté s'est créée, mais je pense que les fondamentaux de l'extrême droite sont là", a déclaré le candidat président sur la radio France Inter au dernier jour de la campagne officielle.

La candidate du RN "se nourrit même de choses que je n'ai pas réussi à faire, c'est-à-dire apaiser certaines colères, répondre suffisamment vite à des demandes, et en particulier, réussir à donner des perspectives de progrès et de sécurité aux classes moyennes et aux classes populaires françaises", a cependant admis Emmanuel Macron.

Selon lui, le débat qui a opposé les deux finalistes mercredi a clairement permis de mettre en lumière ce qu'est "l'extrême droite". Il a fustigé "un projet qui consiste à interdire le voile dans l'espace public, c'est-à-dire rompre avec la laïcité à la française", "un projet qui consiste à ne pas respecter la Constitution, à sortir des textes fondateurs de notre Europe, bâtis après la Seconde Guerre mondiale, et qui protègent les individus, le droit des personnes et des libertés".

"Mme Le Pen est l'héritière d'un père, d'un parti et d'une idéologie qui a aussi reposé sur beaucoup d'antisémitisme", accuse-t-il.


08h03 TU.  En France, un électorat de gauche désabusé arbitré au second tour.
 

Leur coeur bat très à gauche. En 2017, au second tour de la présidentielle en France, ils avaient donné leur voix à Emmanuel Macron pour faire barrage à la dirigeante de l'extrême droite Marine Le Pen. Cinq ans plus tard, ils sont désabusés et face au même duel ils hésitent.

Les électeurs du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour le 10 avril (21,95% des voix), sont plus que jamais courtisés par le président-candidat, 44 ans, ancien ministre d'un gouvernement socialiste qui se présente comme n'étant ni de droite ni de gauche. Mais ils sortent refroidis du quinquennat.

Après le choc du 21 avril 2002 et la qualification surprise de l'extrême droite pour la première fois au second tour d'une présidentielle, la tradition s'est établie en France d'un "front républicain" des grands partis de droite et de gauche pour empêcher les nationalistes d'arriver au pouvoir. 

 

08h02 TU. Marine Le Pen fustige Emmanuel Macron, descendu de "l'Olympe" et qui "n'aime pas les Français".

Au dernier jour de la campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a opposé sa relation aux Français à celle du président candidat, descendu "de l'Olympe exclusivement pendant quelques jours" et à la "relation toxique" avec le "peuple"

Interviewée ce matin par Europe 1 et CNews la candidate d'extrême droite attaque "La vraie question, c'est +est-ce qu'on peut arracher les Français à l'abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l'a fait avant le premier tour et en descendant de l'Olympe exclusivement pendant quelques jours+".

Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron d'avoir voulu "plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire".

"Cela fait huit mois que je cherche dans cette campagne présidentielle à arracher les Français à l'abstentionnisme", plaide-t-elle à deux jours du second tour, affirmant qu'"Emmanuel Macron (la) traite +d'extrême droite+, il traite donc des millions de Français d'extrême droite" - et précisant qu'"extrême droite est une insulte"

A l'inverse, "jamais je n'ai eu de propos à l'égard des électeurs d'Emmanuel Macron exprimant un tant soit peu une hostilité", affirme Marine Le Pen.


04h00 TU. L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Emmanuel Macron.
 

L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi 21 avril à "vaincre l'extrême droite" en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, "incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes".

"Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde", a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.

Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.

Lula da Silva estime désormais que le président sortant "est celui qui incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes" face à sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen lors du scrutin de dimanche.

Dans un tweet en français, il juge que "le futur de la démocratie est en jeu en Europe et dans le monde".

L'impact des élections en France "va au-delà de ses frontières", a asséné celui qui figure en tête des sondages face au président d'extrême droite Jair Bolsonaro dans les intentions de votes pour la présidentielle d'octobre au Brésil.

 

21h58 TU. Emmanuel Macron et Marine Le Pen reprennent leur duel à distance.

A trois jours du second tour, pour lequel le report des voix des électeurs de gauche est crucial, les deux candidats, Emmanuel Macron et  Marine Le Pen, ont choisi des déplacements dans des régions populaires, en réponse à la première préoccupation des Français, le pouvoir d'achat, grevé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.

Emmanuel Macron est allé dans l'après-midi de jeudi à la périphérie de Paris, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de la métropole qui a voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon à plus de 49%. Le président sortant est venu parler des "logements insalubres et de la rénovation urbaine".

Emmanuel Macron à Saint-Denis
Emmanuel Macron à Saint-Denis, le 21 avril 2022. 
© Ludovic Marin

Il a dit avoir voulu "envoyer un message d'ambition et de considération à tous les quartiers" à forte population d'origine immigrée, "trop souvent stigmatisés", dont les "habitants sont une chance pour la République".

Marine Le Pen était pour sa part dans les Hauts-de-France (Nord), où elle est arrivée en tête. Après un arrêt à la mi-journée à Roye, où elle s'est présentée comme la candidate de la "France qui travaille", face à des transporteurs déplorant la hausse des prix des carburants, elle tiendra dans la soirée son dernier meeting de campagne à Arras.

Dans cette réédition du duel de 2017, Macron est toujours crédité de 54 à 56,5% des intentions de vote, bien loin des 66,1% de son élection.
 

17HOO TU. Nouveau blocage de lycées à Paris avant le second tour de la présidentielle.

Des lycéens se sont à nouveau mobilisés jeudi 21 avril à Paris, bloquant des établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après une première mobilisation mardi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.

Une centaine de lycéens ont bloqué l'entrée du collège-lycée Lavoisier situé dans le Ve arrondissement de Paris, en milieu de matinée. Sur les grilles de la porte d'entrée étaient accrochées différentes pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "pas de haine, ni de Le Pen", "la jeunesse emmerde le Front national" ou encore "3 ans (Giec) Urgence".

Un peu plus à l'est de la capitale, entre 150 et 200 lycéens étaient également mobilisés devant l'entrée du lycée Voltaire à la mi-journée et en bloquaient l'accès avec des poubelles et un amas de barrières, vélos, devant une affiche sur laquelle était écrit "ni Macron, ni Le Pen".

Le rectorat de Paris a fait état en début d'après-midi de blocages aux lycées Voltaire et Lavoisier et de  barrages filtrants aux lycées Colbert, Hélène Boucher, Jules Ferry et au lycée Paul Robert des Lilas en Seine-Saint-Denis.

Côté étudiants, une trentaine s'étaient rassemblés dans la matinée devant France Universités à Paris pour tenter d'interpeller les présidents d'universités et leur demander de rouvrir les facultés fermées "pour empêcher les blocages".

En fin d'après-midi, environ 150 étudiants se sont réunis place du Panthéon pour dire "non à l'extrême droite" à l'appel de la Fage, de l'Unef, de SOS Racisme et de l'UEJF (union des étudiants juifs de France).