Fil d'Ariane
Chaque jeudi, retrouvez sur TV5MONDE un nouveau rendez-vous "Direct Québec". Il s'agit d'un entretien avec une personnalité marquante de l'actualité québécoise. Notre première invitée est plongeuse et cinéaste. La Française Nathalie Lasselin vit au Canada depuis 30 ans. Elle a parcouru les profondeurs des océans et des grottes submergées un peu partout sur la planète. Entretien.
Nathalie Lasselin a réalisé mi septembre une action inédite : une plongée dans le fleuve Saint Laurent. "Mon but était d'organiser une expédition extrême à vingt minutes du centre ville, et je reliais deux point à une distance de 70 km."
Le 14 septembre, la cinéaste s'est donc jetée dans le fleuve Saint Laurent, "le plus tumultueux comme l'appelait Jacques Cartier, pour le decendre à travers les rapides, sous les ponts, et rejoindre la ville de Repentigny de l’autre coté de l’île de Montréal."
Cette traversée n'était cependant pas sans risques. La jeune femme a donc tenté de traverser les rapides avec des dénivelés parfois de plus de 15 mètres, avec des fonds pas toujours profonds. Il lui aura fallu faire deux plongées de 15 heures consécutives pour y arriver.
Les eaux du fleuve Saint Laurent alimentent une bonne partie de la ville de Montréal en eau potable. Cette expérience aura aussi servi à témoigner de l'état du fleuve. Et ce n'est pas joyeux. "Cet été j'ai parcouru 350 km pour faire des prélèvements d’eau et de sédiments à la recherche de contaminants émergeant", raconte Nathalie Lasselin.
"Ce qui m'inquiète beaucoup", poursuit-elle,"c'est la présence de ce qu'on ne peut pas voir, ces contaminants. Je parle des pesticides, des herbicides,dees résidus de médicaments, de la caféine. On en trouve effectivement des traces importantes dans le fleuve Saint Laurent. Ce qui est problematique, c'est qu'à l'heure actuelle, on ne sait pas quelles sont les conséquences sur la vie marine et sur nous-mêmes. A Montréal, 80% de notre eau potable vient du fleuve Saint Laurent et toutes nos eaux usées y retournent. Malheureusement, actuellement, tous ces contaminants émergents ne peuvent pas être traités avant de retourner dans le fleuve."
Au niveau politique, Nathalie Lasselin estime que d'un pays à l'autre les problèmes sont semblables. "Nos gouvernements sont aux prises avec des lobbys très importants, avec de très grosses compagnies, la plus connue étant Mosanto, qui a été rachetée par Bayers. Malheureusement les intérêts financiers sont énormes et la qualité de nos vies, notre bien-être, à nous, citoyens, sont passablement marchandés. Aujord'hui au Canada, et au Québec, nous n'avons pas des gouvernements qui posent des actions qui se démarquent par rappport à d'autres pays. L'espoir est assez faible. C'est à nous de forcer nos gouvernements à s'occuper de nous, et de ne plus opposer l'écologie et l'économie. C'est notre devoir de citoyens."