DIRECT - Ukraine : 98% des matériels militaires promis à l'Ukraine auraient été livrés

98% des matériels militaires promis à l'Ukraine auraient été livrés selon l'OTAN. Un chiffre difficile à confirmer - certaines armes majeures ne seront pas livrables ni utilisables, formation comprise, avant de nombreux mois. "Au total, les Ukrainiens disposent donc des capacités dont ils ont besoin pour reprendre davantage de territoires" affirme le chef de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
Image
Soldats ukrainiens tirant un canon Howitzer D-30 sur le front à Bakhmout, 19 avril 2023.
© Roman Chop via AP
Soldats ukrainiens tirant un canon Howitzer D-30 sur le front à Bakhmout, 19 avril 2023.
Image
Chmyhal avec le Pape
© service de presse du Vatican via AP
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal lors de son audience avec le pape François au Vatican ce 27 avril 2023.
Partager 19 minutes de lecture
16h26 TU. Alliés et partenaires de l'Otan ont livré 230 chars et 1.550 véhicules blindés à l'I'Ukraine.

"Les alliés et les partenaires du groupe de contact dirigé par les Etats-Unis ont envoyé en Ukraine 230 chars, 1.550 véhicules blindés et des quantités importantes de munitions, soit 98% des matériels promis, afin d'équiper neuf nouvelles brigades blindées", a déclaré le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg au cours d'une conférence de presse avec le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel.
 

"Au total, les Ukrainiens disposent donc des capacités dont ils ont besoin pour reprendre davantage de territoires", a souligné le chef de l'Alliance atlantique.

Depuis le début de l'offensive russe en février 2022, les membres de l'Otan ont également fourni des systèmes de défense anti-aériens, de l'artillerie et des avions de combat MIG-29 de fabrication soviétique que détenaient la Pologne et la République tchèque.

RE(lire) : Ukraine : des armes de plus en plus lourdes pour sortir d'une guerre d'usure

Ils ont en outre formé des dizaines de milliers de militaires ukrainiens sur les armements utilisés par les armées de l'Otan. Mais en dépit de cette estimation de 98% des matériels promis déjà livrés - difficile à confirmer - certaines armes majeures ne seront pas livrables ni utilisables, formation comprise, avant de nombreux mois.

Les États-Unis ne livreront des chars Abrams que d'ici l'automne, a affirmé en mars le Pentagone. Ce qui devrait intervenir en principe qu'après la contre-offensive ukrainienne attendue.

Plusieurs analystes occidentaux rappellent que beaucoup d'équipements livrés n'ont fait que remplacer des anciens ayant été détruits au combat depuis le début de la guerre.

(RE)voir : Ukraine : armes promises et armes livrées par la France
 
Chargement du lecteur...

Ils estiment aussi que l'Ukraine est en grande difficulté sur ses stocks de munitions, dont l'utilisation quotidienne excède les rythmes de livraisons et obligent les unités de Kiev à une forme de rationnement au combat.

"Des documents classifiés récemment fuités du département de la Défense américain préviennent que la défense aérienne ukrainienne est presque à court de missiles", écrivait ainsi le 25 avril Mark Cancian, du groupe de réflexion américain CSIS.
Et les perspectives à moyen terme sont délicates.

Jens Stoltenberg a, de fait, appelé à ne "jamais sous-estimer" la Russie: "Les forces russes peuvent manquer de qualité mais elles se rattrapent sur la quantité et Moscou continue à mobiliser plus de personnel".

"Nous serons aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra et nous lui fournirons ce dont elle a besoin", a assuré le responsable norvégien. "Le Luxembourg a l'armée la moins importante de l'Otan mais, si on a besoin de nous, on peut compter sur nous", a affirmé Xavier Bettel.

Le Luxembourg est le dernier de la classe au sein de l'Otan pour la part de son Produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses de défense mais le chef du gouvernement s'est engagé à les augmenter.

Stoltenberg et Bettel ont salué l'entretien téléphonique hier entre les présidents chinois Xi Jinping et ukrainien Volodymyr Zelensky. "Cela ne change rien au fait que la Chine n'a pas été en mesure de condamner l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie", a toutefois insisté le secrétaire général de l'Otan. "Il appartient à l'Ukraine de décider quelles sont les conditions des pourparlers et quels formats les pourparlers devraient avoir", a-t-il ajouté.

"Si nous voulons une solution pacifique et négociée qui permette à l'Ukraine de s'imposer en tant que nation souveraine et indépendante, le meilleur moyen d'y parvenir est d'apporter un soutien militaire à l'Ukraine, exactement comme le font les alliés de l'Otan", a-t-il conclu.

15h47 TU. La justice russe ordonne la dissolution d'un centre de recherche sur le racisme

Un tribunal de Moscou a ordonné ce jeudi la dissolution d'un centre de recherche réputé, spécialisé dans l'étude du racisme et de la xénophobie en Russie, en pleine répression des dernières voix critiques depuis l'offensive en Ukraine.
 
Capture d'écran de la page d'accueil du Centre Sova.
Capture d'écran de la page d'accueil du Centre Sova.

Fondé en 2002, le Centre Sova indique dans un communiqué avoir été dissous sur décision d'un juge du tribunal municipal de Moscou qui a approuvé une demande en ce sens du ministère de la Justice.

Officiellement, le centre a été interdit pour avoir participé à des évènements hors de Moscou, ville où il est enregistré administrativement, ce qui a été considéré comme une violation.

Dans son communiqué, le Centre Sova dit avoir soutenu pendant l'audience que cela ne constituait pas une faute et que la dissolution de l'organisation était une mesure excessive, en vain. Il a précisé qu'il fera appel.

Ce centre de recherche est réputé pour ses rapports sur le nationalisme, le racisme, la xénophobie, les liens entre la religion et la société, ainsi que l'application des lois contre "l'extrémisme". Des sujets sensibles en Russie.

C'est la deuxième fois que les autorités utilisent récemment ce motif pour dissoudre une association aux opinions critique. En janvier, pour une raison identique, le même tribunal avait ordonné la dissolution du Groupe Helsinki de Moscou, la plus ancienne ONG de défense des droits humains en Russie.

En parallèle de son offensive en Ukraine, le pouvoir russe utilise un arsenal législatif de plus en plus flexible pour punir ou interdire toute personnalité ou association jugée hostile au Kremlin.

Outre le Centre Sova et le Groupe Helsinki de Moscou, les autorités ont dernièrement chassé de ses locaux le Centre Sakharov, poumon de l'intelligentsia libérale, après un renforcement des mesures contre les "agents de l'étranger" auxquelles il était soumis.

Précédemment, fin 2021, la justice russe a également dissous Mémorial, pilier de la lutte pour les droits humains et la mémoire des victimes des répressions soviétiques, alors que le Kremlin cherche à promouvoir une image positive de l'URSS.


13h29 TU. Après la polémique Absolut, Pernod Ricard décide de continuer à exporter de l'alcool en Russie.

Le numéro deux mondial des spiritueux Pernod Ricard, critiqué en Suède pour ne pas avoir cessé tout commerce en Russie, indique à l'AFP qu'il allait pour l'heure continuer à exporter des bouteilles dans le pays, hors vodka suédoise Absolut.
 
Alexandre Ricard
Alexandre Ricard, le 31 janvier 2018, lors d'une rencontre avec d'autres chefs d'entreprise français et Vladimir Poutine à la résidence présidentielle de Novo-Ogaryovo, à l'extérieur de Moscou.
© Maxim Shemetov/Pool Photo via AP

"On condamne très fermement cette invasion absolument effroyable de l'Ukraine par la Russie", a déclaré Alexandre Ricard en marge de la présentation de ses résultats trimestriels. Le groupe a toutefois l'intention "de continuer" à expédier de l'alcool vers la Russie "avant d'y voir plus clair", a-t-il ajouté.  À l'exception notable du fleuron suédois Absolut. Les expéditions de cette vodka ont été stoppées à la suite d'une polémique dans le pays.

Il été reproché au groupe français de reprendre discrètement ses exportations vers la Russie après les avoir initialement suspendues en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Devant un début de boycott et les critiques de la classe politique locale, jusqu'au Premier ministre Ulf Kristersson, le groupe a annoncé le 18 avril qu'il interrompait ses envois d'Absolut à destination de la Russie.

Le groupe continue à expédier d'autres marques dans le pays pour maintenir un certain niveau d'activité sur place et "protéger les équipes locales" d'éventuelles accusations de "faillite intentionnelle".

Alexandre  Ricard à l'AFP: "Nous allons au-delà du respect des sanctions [internationales]. On ne vend pas aux niveaux auxquels on pourrait vendre si on le souhaitait, on a arrêté un certain nombre de marques [locales], nous avons quasiment arrêté nos investissements marketing." "On n'était pas obligé de faire tout ça et on le fait", a-t-il affirmé, jugeant par ailleurs "anecdotique" l'impact de l'arrêt des ventes d'Absolut en Russie sur ses résultats.

12h12 TU. Les restes d'un "objet militaire aérien" trouvés en Pologne

Les restes d'un "objet militaire aérien" - un missile air-sol selon les médias locaux- ont été trouvés dans le nord de la Pologne et des enquêteurs de la police et de l'armée sont actuellement en train de l'examiner, annonce le ministre polonais de la Justice.

Ce dernier, Zbigniew Ziobro, a indiqué sur Twitter que les autorités avaient envoyé sur place "non seulement les enquêteurs du parquet, de la police et de la gendarmerie, mais également des experts militaires et des représentants du SKW (le service du contre-renseignement)."
L'objet a été "découvert dans la forêt, à une dizaine de kilomètres de la ville de Bydgoszcz", a-t-il précisé, assez loin de la frontière russe ou polonaise. De son côté, le ministère de la Défense a déclaré que "la situation ne présent(ait) pas de danger pour les habitants" du village le plus proche.

Le bureau du procureur régional a déclaré dans un communiqué qu'il n'y avait pas de "signes d'explosion ou d'explosifs sur les lieux", ajoutant que différentes hypothèses étaient à l'étude.
Les médias locaux ont indiqué que l'objet avait été trouvé en début de semaine et que l'on pensait qu'il s'agissait d'un missile air-sol.

La radio RMF FM a précisé que cet objet mesurait "plusieurs mètres de long" et qu'il était "enfoncé droit dans la terre".
"Le tube est vide, il n'y a pas de tête armée, et on ne peut pas savoir clairement s'il a explosé ou non", a ajouté la radio sur son compte Twitter.
Elle a précisé également qu'il y avait des inscriptions en cyrillique sur l'objet.

Un expert militaire interrogé par la radio, Roman Poloko, ex-commandant des forces spéciales polonaises, a toutefois rappelé que l'armée polonaise avait encore beaucoup de matériel russe. Le missile, si c'en est un, "n'est pas forcément venu de Russie ou du front en Ukraine", a-t-il déclaré, estimant qu'il pourrait également avoir été utilisé lors "d'exercices d'entraînement pour les aviateurs polonais ou ukrainiens".

11h29 TU. Le Premier ministre ukrainien invite le pape François à visiter son pays

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a rencontré le pape François en audience privée. Il l'a invité à visiter son pays et lui a demandé son aide pour rapatrier les enfants ukrainiens emmenés en Russie par les forces de Moscou.
"J'ai invité sa sainteté (le pape François, ndlr) à visiter personnellement l'Ukraine", a déclaré denys Chmygal devant la presse étrangère à Rome, après avoir été reçu un peu plus tôt par le chef de l'Église catholique.
 
Denys Chmyhal avec le Pape François
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal avec le Pape François au Vatican ce 27 avril 2023.
© Service de presse du Vatican via AP

Au cours de cette audience, "nous avons parlé du plan de paix" du président ukrainien Volodymyr Zelensky "et des pas divers que le Vatican pourrait faire, nous aidant à parvenir à réaliser ce plan", a poursuivi Denys Chmygal.

"J'ai demandé par exemple la participation, l'assistance du Vatican, de sa sainteté, pour faire rentrer en Ukraine des enfants, dont certains étaient des orphelins, et qui ont été transférés de force, essentiellement en Russie", a dit le Premier ministre ukrainien.

Les autorités de Kiev estiment que plus de 16.000 enfants ukrainiens ont été "enlevés" et emmenés en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022, dont beaucoup auraient été placés dans des foyers d'accueil.

Moscou rejette ces allégations, affirmant avoir "sauvé" des enfants ukrainiens en les éloignant des combats et avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles.

Le 17 mars dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt historique contre le président russe Vladimir Poutine, "présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale" de mineurs ukrainiens "des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de Russie".

Le Vatican a pour sa part diffusé un bref communiqué après l'audience accordée par le pape François à Denys Chmygal, affirmant que "les entretiens cordiaux" de ce dernier avec ses plus proches collaborateurs ont porté sur "les diverses questions liées à la guerre en Ukraine avec une attention particulière (portée) à l'aspect humanitaire et aux efforts pour rétablir la paix".

Jorge Bergoglio a multiplié depuis février 2022 les appels à la paix en Ukraine, condamnant avec force une guerre "absurde et cruelle". Malgré des propositions de médiation, la diplomatie du Saint-Siège n'est pas parvenue à s'imposer sur ce conflit. Le pape avait lui-même envisagé de se rendre à Kiev et Moscou, un projet qui n'a jusqu'ici pas vu le jour.

09h39 TU. Moscou salue toute tentative "de se rapprocher de la fin du conflit" à ses conditions.
 

Le Kremlin a dit saluer toute initiative permettant de "se rapprocher de la fin du conflit" en Ukraine, au lendemain de la conversation téléphonique entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue chinois Xi Jinping.

"Nous sommes prêts à saluer tout ce qui peut (permettre) de se rapprocher de la fin du conflit en Ukraine, a déclaré, à la presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur le sujet. Et d'aboutir à la réalisation par la Russie des objectifs qu'elle s'est fixés."

(Re)voir : Ukraine : les rapports entre Kiev et Pékin "sont déjà très anciens"
Chargement du lecteur...
09h18 TU. L'OTAN a livré 230 chars et 1.550 véhicules blindés.
 

Les alliés de l'Otan et leurs partenaires ont fourni à l'Ukraine, depuis le début de l'offensive russe, 230 chars de combat et 1.550 véhicules blindés, a listé le secrétaire général de l'Organisation de l'Atlantique nord (OTAN), Jens Stoltenberg.

"Les alliés et les partenaires du groupe de contact dirigé par les Etats-Unis ont envoyé en Ukraine 230 chars, 1.550 véhicules blindés et des quantités importantes de munitions, soit 98% des matériels promis, afin d'équiper neuf nouvelles brigades blindées", a-t-il précisé au cours d'une conférence de presse avec le Premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel.

09h03 TU. Un policier ukrainien ayant collaboré avec les Russes tué dans un attentat à Melitopol.
 

Un policier qui a collaboré avec les autorités russes a été tué par un engin explosif à Melitopol, ville occupée, a annoncé l'administration russe. L'explosion s'est produite tôt dans la matinée devant un immeuble d'habitation, a déclaré l'antenne du ministère russe de l'Intérieur dans cette région.

Deux policiers ont été blessés et hospitalisés, l'un d'eux est ensuite mort à l'hôpital. Le site internet de cette administration a diffusé une vidéo montrant une fourgonnette et une voiture endommagées par l'explosion et des tâches de sang sur le sol à proximité.

Le maire en exil de Melitopol, Ivan Fedorov, a affirmé sur Telegram que l'homme tué était un "collaborateur." Selon lui, il s'agit d'Oleksandre Michtchenko, l'ancien chef de la police d'une localité située près de Melitopol qui "est non seulement passé lui-même du côté de l'ennemi mais a aussi a convaincu ses collègues de devenir des traîtres.

Melitopol est le chef-lieu de la partie envahie par la Russie de la région ukrainienne de Zaporijjia. Avec une population d'environ 150.000 personnes avant la guerre, Melitopol a été conquise peu après le début de l'invasion russe en février 2022 et se trouve maintenant à environ 65 kilomètres à l'arrière de la ligne de front plus au nord.

06h26 TU. La bataille de Bakhmout toujours aussi âpre.

La bataille de Bakhmout, la plus longue et la plus meutrière depuis le début de l'invasion russe, continue de faire rage. 
Bakhmout
De la fumée s'élève des bâtiments à Bakhmout, le 26 avril 2023.
Libkos (AP)
Bakmout 2
Libkos (AP)
06h10 TU. Les forces russes se préparent à une contre-offensive ukrainienne.
 

Une défense sur plus de 800 kilomètres, parfois sur trois lignes en profondeur, et beaucoup d'hommes pour tenir. La Russie se prépare à une contre-offensive ukrainienne dont l'issue sera décisive pour la suite du conflit.

La boue de l'hiver commence à sécher après une offensive russe aux résultats limités. Le conflit pourrait bientôt entrer dans une phase où Kiev veut reprendre l'initiative.

Les installations russe s'étendent de Kherson, au sud, jusqu'au nord-est, soit entre 800 et 900 kilomètres. Une accumulation de "couches de fortifications et de tranchées, explique Brady Africk, du think-tank American Enterprise Institute. Cela inclut des fossés anti-tanks, des barrières, des lignes de défense pré-fabriquées comme les "dents de dragon" et des tranchées pour les hommes."

Les potentielles attaques ukrainiennes se heurteraient à plusieurs rideaux successifs. "Le but pour les Russes, c'est d'encaisser le coup", résume Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES). Dans le deuxième rideau, l'attaquant a tendance à s'engluer et même s'il passe, le troisième est franchement compliqué."

L'ex-colonel devenu historien, Michel Goya, relève que "les positions des deux côtés, surtout du côté russe, sont actuellement bien plus solides qu’elles ne l’étaient à l’époque." En résumé, Moscou se prépare à une guerre longue.

(Re)voir : Guerre en Ukraine : la Crimée se barricade

Chargement du lecteur...

06h00 TU. Une "anxiété généralisée" côté russe en vue d'une contre-offensive ukrainienne, selon l'ISW.

Dans son dernier rapport, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) fait état de "l'anxiété généralisée à l'égard d'éventuelles contre-offensives ukrainiennes" côté russe.

En plus des commentaires de fonctionnaires russes et de personnalités de l'espace russe de l'information, le cabinet relaie les prévisions du patron de la milice Wagner, Yevgeny Prigozhin. "Le 26 avril, Yevgeny Prigozhin, financier du groupe Wagner, a fait remarquer que dès que les conditions météorologiques s'amélioreront à Bakhmut, l'Ukraine lancera une contre-offensive, qui pourrait coïncider avec la fête russe du 9 mai, jour de la Victoire."
Par ailleurs, la cabinet américain évoque "la campagne de dépeuplement" organisé par les Russes dans les territoires occupés. "La Russie semble poursuivre une campagne délibérée de dépeuplement dans les zones occupées de l'Ukraine afin de faciliter le repeuplement des territoires ukrainiens par des Russes", souligne le document. Et de citer la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Malyar, qui a déclaré "que la Russie tentait de modifier la composition ethnique de l'Ukraine en procédant activement à une réinstallation à grande échelle en Ukraine de personnes provenant principalement des régions pauvres et reculées de la Russie."

05h30 TU. Une frappe sur Mykolaïv fait un mort et plus d'une dizaine de blessés.
 

Des missiles ont frappé la ville de Mykolaïv aux premières heures de la journée. Les autorités évoquent, pour l'heure, un mort et plus d'une dizaine de blessés.

"Vers 01H00 (22H00 GMT), les habitants de Mykolaïv ont entendu quatre fortes explosions, a indiqué le maire de la ville, Oleksandr Senkevitch, sur Telegram. On sait déjà que l'un des missiles a touché un haut immeuble. Un autre a touché une maison individuelle." Il a ajouté que certains foyers de la ville ont été privés d'électricité. 

"Pour l'instant, nous avons connaissance de 15 blessés et d'un mort", a ajouté, Vitaliï Kim, le chef de l'administration militaire régionale.  Ce dernier et le responsable de la police régionale ont tous deux déclaré qu'un immeuble d'habitation avait été touché. 
Le conseiller du ministre des Affaires étrangères, Anton Gerashchenko, a lui comptabilisé, un peu plus tard, 23 blessés.

Les forces russes ont fréquemment pris pour cible cette ville du sud depuis le début de l'invasion. Sur Telegram, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a précisé qu'il s'agissait de quatre missiles Kalibr tirés depuis la mer Noire. 

05h00 TU. 2.279 Ukrainiens de retour de captivité depuis le début de l'invasion, chiffre Volodymyr Zelensky.

Dans son allocution vidéo quotidienne, hier soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a chiffré à 2.279 le nombre d'Ukrainiens "ramenés de la captivité russe" depuis le début de l'invasion. 

Il a ainsi tenu à remercier "toute notre équipe impliqué dans les échanges. Nous avons réussi à faire revenir en Ukraine 44 autres personnes qui étaient captives en Russie. La plupart d'entre elles sont des militaires."

En outre, il a rappelé, le jour de la commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, "à tous les habitants de la planète à quel point notre sécurité est fragile. D'autant plus que la menace d'une catastrophe radioactive à la centrale nucléaire de Zaporijjia, créée artificiellement par la Russie, plane chaque jour et chaque minute depuis plus d'un an."

03h00 Le malaise des réfugiés ukrainiens dans une Hongrie liée à la Russie

Le gouvernement hongrois aime vanter l'hospitalité offerte aux réfugiés ukrainiens mais la plupart ne font que passer et pour ceux qui restent, l'intégration dans un pays courtisant Moscou est une gageure.

Le pape François ira à leur rencontre samedi à Budapest. En amont de son voyage, il a appelé à "ne pas oublier nos frères et sœurs ukrainiens".

Depuis le début du conflit, plus d'un million ont foulé le sol hongrois mais seulement 35.000 ont réclamé le statut de "protection temporaire" mis en place par l'Union européenne (UE), d'après des données du Haut commissariat de l'Onu aux réfugiés (UNHCR).

C'est bien moins par habitant que d'autres pays voisins de l'Ukraine, comme la Pologne ou la Roumanie.

Il faut dire que la position ambiguë du Premier ministre Viktor Orban à l'égard du conflit n'incite guère les réfugiés ukrainiens à s'attarder en Hongrie.
Refus d'envoyer des armes à Kiev, aucune visite sur place et maintien de liens étroits avec le Kremlin: le dirigeant nationaliste va à contre-courant de la solidarité affichée par l'UE et l'Otan depuis le début de l'offensive russe.

"La propagande du gouvernement hongrois est perçue par les Ukrainiens comme prorusse", explique à l'AFP un travailleur humanitaire s'exprimant sous couvert d'anonymat. "Leur quotidien n'en est pas affecté mais cela crée un sentiment de malaise".
Dans ce contexte, un tiers de la population blâme Kiev autant que Moscou pour la guerre, selon un récent sondage, une perception nourrie par le discours des médias favorables au pouvoir.

Budapest ne cesse également de souffler sur les braises d'une vieille querelle, relative à l'assimilation linguistique de la minorité hongroise de l'ouest de l'Ukraine, qui compte quelque 100.000 membres. "Tandis que nous accueillons des enfants ukrainiens dans nos écoles", des établissements hongrois en Ukraine "risquent de mettre la clef sous la porte" du fait de la politique de Kiev, a accusé le mois dernier le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.

Face à ces tensions, le gouvernement a rejeté les demandes de financement d'une école de langue ukrainienne à Budapest, dénonce Viktoria Petrovszka, une Ukrainienne responsable du groupe d'entraide Unity.
Contacté par l'AFP à ce sujet, le ministère de l'Intérieur, chargé de l'éducation, n'a pas répondu.

Devant la difficulté de l'idiome magyar, avec ses 44 lettres et 35 terminaisons verbales, les enfants "préfèrent étudier à la maison ou en ligne", explique la quadragénaire. Unity, qui organisait des événements culturels avant le conflit, prodigue désormais conseils, offres d'emploi et cours pour faciliter les démarches administratives des nouveaux venus.

Dina Biktagirova, qui a fui Kiev avec ses quatre enfants, suit les leçons avec assiduité, car "on ne sait pas combien de temps la guerre va durer et quand on pourra rentrer".
Des efforts indispensables pour vaincre les réticences.
"Quand des mères seules, qui ne parlent pas hongrois, passent des coups de fil pour trouver un appartement, les propriétaires leur raccrochent souvent au nez!", s'indigne Bohdana Kokhanyuk, qui tient un centre d'accueil dans la capitale. "La société hongroise n'est pas vraiment accueillante", soupire la jeune femme de 28 ans originaire d'Ukraine.

D'ailleurs la structure qu'elle gère, Vitae, est forcée de fermer ses portes après la réduction des fonds alloués via la Croix-Rouge locale. Ses soixante résidents vont devoir déménager dans une ville aux loyers moins onéreux, à une heure de Budapest.

Plus d'un an après l'invasion russe, l'accueil spontané doit se muer en soutien sur le long terme, à travers des aides au logement, une scolarisation durable et un accompagnement psychologique, souligne Aniko Bakonyi, du Comité hongrois d'Helsinki (HCC). "Mais les acteurs non-étatiques comme les municipalités ou les gérants de structures d'accueil doivent se débrouiller avec les moyens du bord, sans soutien du gouvernement aux Ukrainiens pour qu'ils refassent leur vie", fustige-t-elle.

Sous l'égide de Viktor Orban, farouchement anti-migrants, la Hongrie a bâti des clôtures à ses frontières et restreint le dépôt des demandes d'asile aux ambassades à l'étranger. L'an dernier, seules 18 personnes ont obtenu le statut de réfugiés, loin de l'afflux migratoire sans précédent depuis 2015 observé ailleurs dans l'UE.
"Il n'existe plus de système d'intégration", conclut Aniko Bakonyi, pointant "les maigres ressources et le manque de professionnalisme".