Fil d'Ariane
19H54 TU. Macron en Chine pour parler d'Ukraine et "réengager" le dialogue
Emmanuel Macron est attendu demain en Chine, persuadé que Pékin reste "incontournable" face aux nombreux défis du monde, à commencer par la guerre en Ukraine que la position chinoise peut, selon Paris, faire "basculer".
En raison de sa proximité avec la Russie, "la Chine est le seul pays au monde en mesure d'avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l'autre", a estimé l'Elysée avant cette visite d'État de trois jours du président français.
À quelques heures de s'envoler pour Pékin, Emmanuel Macron a eu un entretien téléphonique avec son homologue américain Joe Biden. Les deux dirigeants ont émis le souhait que la Chine aide à "accélérer avec nous la fin de la guerre en Ukraine", selon des responsables français.
Côté occidental, Emmanuel Macron est, selon son entourage, l'un des rares chefs d'Etat qui "peuvent discuter six, sept heures" avec le président chinois Xi Jinping pour plaider la cause de la paix.
Alors qu'un parfum de guerre froide enveloppe la compétition entre la Chine et les États-Unis, les Français assument de porter une "autre voie", moins hostile que les Américains, dans la relation avec le géant asiatique.
Forte de ce postulat, la France espérait encore récemment convaincre le numéro un chinois de jouer "un rôle de médiation" pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine vers une issue négociée. D'autant que Pékin n'a jamais condamné l'invasion russe de l'Ukraine déclenchée en février 2022.
Mais le front anti-occidental affiché par Xi Jinping et Vladimir Poutine à Moscou il y a deux semaines semble avoir relativisé ces ambitions.
Le président Macron va donc rechercher "un espace" de dialogue avec Pékin pour des "initiatives" afin de "soutenir la population civile" ukrainienne, mais aussi "identifier un chemin" de sortie de crise à moyen terme, a dit un conseiller avec moult précautions, à défaut de précisions.
L'urgence semble même être de convaincre la Chine de ne pas basculer totalement dans le camp de la Russie en lui fournissant des armes. Emmanuel Macron dira aux dirigeants chinois "qu'il est essentiel de s'abstenir" de soutenir l'effort de guerre russe, a prévenu sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.
19H39 TU. Les avocats du journaliste américain détenu en Russie l'ont vu en prison
Les avocats du journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie la semaine dernière pour des accusations d'"espionnage" qu'il rejette, ont pu le rencontrer mardi en prison, indique son employeur, le Wall Street Journal, dans une lettre à la rédaction.
Les avocats du journaliste, engagés par l'éditeur du "WSJ", "ont pu le rencontrer aujourd'hui (mardi) en prison", écrit Emma Tucker, sa rédactrice en chef. "Evan est en bonne santé, et il est reconnaissant pour l'afflux de soutien venant du monde entier. Nous continuons d'appeler à sa libération immédiate", poursuit-elle.
Evan Gershkovich, correspondant en Russie de ce prestigieux quotidien américain et ancien journaliste de l'AFP à Moscou, a été placé le 30 mars en détention provisoire au moins jusqu'au 29 mai. Il a fait appel lundi de cette décision.
Le journaliste a été arrêté à Ekaterinbourg (Oural) par le service fédéral de sécurité (FSB), qui l'accuse d'"espionnage".
Le Wall Street Journal et le reporter, respecté par ses collègues pour sa rigueur, démentent ces accusations. "La voie légale est l'une des nombreuses pistes que nous suivons pour plaider en faveur de la libération d'Evan", écrit Emma Tucker dans sa lettre ce mardi. "Nous continuons de travailler avec la Maison Blanche, le département d'Etat, et les responsables américains appropriés pour assurer la libération d'Evan", précise la rédactrice en chef.
Le président américain Joe Biden a réclamé le 31 mars la libération d'Evan Gershkovich, la Maison Blanche qualifiant de "ridicules" les accusations d'espionnage.
Son arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l'offensive contre l'Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington.
19H15 TU. Biden et Macron souhaitent l'aide de Pékin pour accélérer les efforts de paix
Les présidents français et américain Emmanuel Macron et Joe Biden ont signalé mardi lors d'une conversation téléphonique leur souhait de voir la Chine aider à "accélérer" la recherche d'une issue à la guerre en Ukraine, a-t-on appris de source diplomatique française.
Cette discussion entre les deux chefs d'État a eu lieu quelques heures avant le départ d'Emmanuel Macron pour une visite d'État de trois jours en Chine, à Pékin puis Canton.
Cette conversation a montré la "volonté commune de la France et des États-Unis d'engager les Chinois à accélérer avec nous la fin de la guerre en Ukraine et construire une paix durable", a-t-on précisé de même source.
Au cours de cette discussion, les présidents américain et français ont également souhaité "obtenir des Chinois une contribution à l'effort global de solidarité Nord-Sud" et "construire avec la Chine un agenda commun sur climat et biodiversité".
Au cours de cette visite d'État en Chine, de mercredi à samedi, Emmanuel Macron doit avoir des entretiens avec son homologue Xi Jinping qui, du fait de sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine, apparaît déterminant dans les efforts pour trouver une issue à la guerre en Ukraine.
18H44 TU. Le chargé d'affaires français à Moscou convoqué pour protester contre de "fausses accusations" sur l'armée russe
Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Moscou afin de protester contre de "fausses publications" sur les atrocités imputées aux forces russes en Ukraine.
Moscou a "vivement protesté contre les déclarations publiées par l'ambassade sur les réseaux sociaux concernant" les crimes imputés à l'armée russe, a indiqué le ministère dans un communiqué. Selon la diplomatie russe, "il est catégoriquement inacceptable de porter de fausses accusations contre nos militaires". Elle a accusé la France de "fournir activement du matériel militaire et des munitions à l'armée ukrainienne et faire ainsi tout son possible pour prolonger les hostilités".
Selon Moscou, les publications en question portent notamment sur le massacre attribué aux forces russes à Boutcha, ville près de Kiev, où des corps de civils froidement exécutés ont été découverts après le retrait des troupes russes.
(RE)voir : Massacre de Boutcha : les révélations du New York Times
L'Ukraine a commémoré le 2 avril le premier anniversaire de cette découverte macabre, devenue le symbole des atrocités imputées aux forces russes dans le conflit.
Moscou dément toute implication dans ces morts et a évoqué à plusieurs reprises une "mise en scène" de Kiev.
Le ministère russe des Affaires étrangères a une nouvelle fois évoqué mardi des accusations "infondées", assurant ne pas avoir vu de "preuves" des crimes russes ni "d'enquête objective" sur les faits.
L'Ukraine évalue à plus de 1.400 le nombre des civils morts dans le district de Boutcha pendant l'occupation russe, dont 37 enfants. Parmi eux, 637 ont été tués dans la ville-même.
18H11 TU. Le caractère "terroriste" du groupe russe Wagner débattu à l'Assemblée le 9 mai
Un texte demandant l'inscription du groupe paramilitaire russe Wagner sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne sera examiné le 9 mai par l'Assemblée nationale, selon son ordre du jour officiel publié mardi.
La proposition de résolution portée par le député Renaissance Benjamin Haddad, sans valeur contraignante, cite les "nombreuses exactions contre la population civile" en Ukraine commises par ce groupe, dont certaines pouvant être qualifiées "de crimes de guerre".
Exactions contre des civils, massacres, assassinats, soutien à des régimes autoritaires, désinformation.
— Benjamin Haddad (@benjaminhaddad) March 21, 2023
Wagner est un groupe terroriste.
Je dépose cette semaine une résolution transpartisane à l’assemblée nationale pour demander sa désignation. https://t.co/yoXyWBrxjZ
Le texte sera co-signé par des députés des différents groupes de la majorité, mais aussi des rangs des oppositions, a indiqué à l'AFP Benjamin Haddad, précisant que des élus des groupes LR, PS et écologiste figureraient parmi les signataires.
"Il s'agit d'envoyer un message politique, symbolique, un signal de dénonciation de Wagner et de ses activités, qui ciblent délibérément des civils pour avoir un gain politique, comme du terrorisme", a-t-il fait valoir.
Mi-mars, le Parlement lituanien a déjà adopté une résolution affirmant que "Wagner est une organisation terroriste", suscitant les remerciements de Kiev.
Les députés français ont de leur côté déjà manifesté leur soutien à l'Ukraine en adoptant la semaine dernière une résolution reconnaissant comme un génocide l'Holodomor, cette famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky les a remerciés pour ce geste, qui répondait à une forte attente de Kiev au sujet du douloureux souvenir de cette famine meurtrière, ravivé par l'invasion russe du pays.
La Russie avait de son côté répliqué en fustigeant un "zèle anti-russe" de l'Assemblée nationale française, "d'autant plus répugnant que la France elle-même n'a pas encore fermé la page de ses crimes de la période coloniale".
16H14 TU. Washington annonce une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine
Les États-Unis annoncent une nouvelle tranche de 2,6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant notamment des missiles de défense antiaérienne Patriot et des munitions d'artillerie.
Sur ce montant total, les États-Unis vont livrer immédiatement 500 millions de dollars d'armement tiré de leurs stocks, les 2,1 milliards restants représentant des commandes à l'industrie de défense, a précisé le Pentagone dans un communiqué.
Outre les intercepteurs de défense antiaérienne, les forces ukrainiennes recevront des munitions supplémentaires pour les systèmes de lance-roquettes mobiles de haute précision Himars, de fabrication américaine, et des missiles d'artillerie, ainsi que des munitions diverses et des pièces détachées, a précisé le ministère américain de la Défense.
Les commandes à l'industrie portent principalement sur des équipements antiaériens et de l'artillerie.
Cette nouvelle tranche porte à 35,1 milliards de dollars l'aide militaire totale des Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, le 24 février 2022.
Elle est annoncée le jour de l'adhésion historique de la Finlande à l'Otan, après des décennies de non-alignement militaire.
16H09 TU. Le CICR annonce la suppression de 1.500 emplois faute de fonds suffisants
Le CICR avait initialement lancé un appel à ses donateurs à hauteur de 2,8 milliards de francs suisses (environ le même montant en euros), mais à l'instar de nombreuses organisations caritatives, il doit constater que la générosité baisse notamment en raison des fonds très importants consacrés par ses alliés à aider l'Ukraine à repousser la Russie.
Le conseil d'administration du CICR, qui emploie 20.000 personnes dans plus de 100 pays, a aussi entériné une réduction de 430 millions de francs suisses de réduction des coûts sur 2023 et le début de 2024.
"Etant donné que les budgets de l'aide humanitaire à l'étranger devraient diminuer au cours des deux prochaines années, le CICR devra plus délibérément orienter ses efforts vers les programmes et les lieux où nous pouvons avoir le plus grand impact", souligne le communiqué de l'organisation dont le siège se dresse sur les hauteur de Genève.
Il a révisé son budget à 2 milliards de francs.
Concernant les suppressions d'emplois sur les 12 prochains mois, le CICR veut limiter au maximum les licenciements en instaurant un gel des embauches et en pariant sur les départs naturels.
Au moins 20 des 350 sites que pilote actuellement le CICR dans le monde vont fermer, "par exemple là où la zone peut être couverte par un autre bureau du CICR ou là où d'autres partenaires humanitaires ou de développement peuvent prendre le relais". "Nous allons également réduire et fermer certains de nos programmes", a ajouté le CICR, sans les détailler. "Nous partagerons d'abord les informations sur ces changements avec les personnes qu'ils impactent le plus, telles que les communautés affectées, les parties prenantes et le personnel", a expliqué le Comité.
15H54 TU. L'ONU réclame un accès aux enfants et civils ukrainiens déportés par la Russie
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU exige de la Russie qu'elle permette aux organisations internationales de rendre visite aux enfants et autres civils "qui ont été déportés de force" en Ukraine vers des territoires contrôlés par Moscou.
Selon Kiev, 16.221 enfants ont été déportés en Russie jusqu'à fin février, des chiffres que la Commission de l'ONU n'a pas pu vérifier.
Ce sujet a été au cœur des débats pendant plus de cinq semaines de session du Conseil, la mission ukrainienne et ses alliés ayant multiplié les déclarations à ce sujet.
En outre, la résolution demande à la Russie d'accorder aux représentants et aux collaborateurs des organismes internationaux d'aide humanitaire et de la défense des droits humains "un accès sans entrave, immédiat, durable et sûr, de fournir des informations fiables et complètes sur le nombre et le lieu où se trouvent ces civils, et de garantir qu'elles soient traitées de façon digne et leur retour sans danger".
La résolution demande également à la Russie d'accorder un accès "sans entrave, immédiat et durable" à tous les prisonniers de guerre et autres personnes "détenues illégalement".
"La plus épouvantable d'entre elles est le transfert forcé (...) des enfants vers la Russie pour leur rééducation et leur adoption", a déclaré Yevheniia Filipenko.
"Le transport, le transfert et la déportation forcés d'enfants ukrainiens sont vraiment écoeurants", a renchéri l'ambassadrice américaine Michele Taylor.
La Chine a cependant poussé la résolution au vote, sa représentante Li Xaomei qualifiant le texte d'"instrumentalisation des questions de droits de l'homme". Elle a insisté sur le fait que le Conseil aurait mieux fait de soutenir "le dialogue entre la Russie et l'Ukraine" et devrait "cesser de mettre de l'huile sur le feu".
Le texte voté proroge par ailleurs d'un an le mandat de la Commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les violations des droits humains commises en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022.
Le 16 mars, la Commission avait conclu dans un rapport publié à Genève que "les situations qu'elle a examinées concernant le transfert et la déportation d'enfants, à l'intérieur de l'Ukraine et vers la Fédération de Russie respectivement, violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre".
Le lendemain de la publication de ce rapport, la Cour pénale internationale (CPI), dont le siège est à La Haye, avait annoncé avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion russe.
15H24 TU. La principale suspecte dans l'attentat contre le bloggeur russe inculpée pour "terrorisme"
La jeune Russe qui avait déposé une statuette piégée ayant tué dimanche un célèbre bloggueur militaire soutenant l'attaque en Ukraine a été inculpée pour participation à "un acte terroriste" en groupe organisé, ont indiqué les enquêteurs.
Daria Trepova, 26 ans, a également été inculpée pour détention illégale d'explosifs, a précisé le Comité d'enquête russe dans un communiqué. Selon ces articles du code pénal, elle risque la réclusion à perpétuité.
"Trepova, répondant aux instructions de personnes agissant depuis l'Ukraine, a apporté dans un café du centre de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) une statuette remplie d'explosifs et l'a donnée (...) à Maxime Fomine", a indiqué cette source.
La suspecte, qui a admis avoir apporté la statuette mais n'a pas évoqué de lien avec l'Ukraine, a été transférée dans la journée dans un tribunal moscovite qui doit se prononcer sur son placement en détention préventive, a constaté un photographe de l'AFP.
La suspecte, Daria Trepova, est apparue sur des images publiées par des médias russes où on la voit remettre la statuette en question, puis rester dans la salle avant l'explosion, puis déambuler devant l'entrée du café après l'attentat.
(RE)voir : Russie : de nouvelles images de l'attentat contre le bloggeur Tatarskii
"Ces monstres ne veulent pas seulement la défaite de la Russie et la mort de notre patrie, mais punissent leurs propres compatriotes", a écrit sur Telegram l'ancien président russe Dmitri Medvedev, dans un message visant l'opposition russe libérale.
Il fait référence au fait que Maxime Fomine est né dans le Donbass, une région de l'est de l'Ukraine.
14H32 TU. Antony Blinken appelle Turquie et Hongrie à approuver "sans délai" l'adhésion de la Suède
Peu après l'entrée officielle de la Finlande dans l'Alliance atlantique, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé la Turquie et la Hongrie à approuver "sans délai" l'adhésion de la Suède à l'Otan.
"Nous encourageons la Turquie et la Hongrie à ratifier les protocoles d'adhésion de la Suède sans délai afin que nous puissions accueillir la Suède dans l'Alliance atlantique aussi vite que possible", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé à l'issue d'une cérémonie de lever du drapeau finlandais au siège de l'Otan à Bruxelles.
La Turquie bloque l'adhésion de la Suède, accusée de passivité face à des "terroristes" kurdes réfugiés dans ce pays et réclame des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot. La Hongrie reproche pour sa part à la Suède ses critiques contre le gouvernement de Viktor Orban, accusé de ne pas respecter l'état de droit.
"La Suède a rempli tous les engagements qui lui ont été demandés", a rappelé le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. "Tous les alliés attendent que le processus d'adhésion de la Suède soit finalisé le plus rapidement possible. Il s'agit d'une priorité pour l'Alliance", a-t-il insisté au début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
Antony Blinken s'est entretenu ce mardi en tête à tête avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
La Lituanie, qui organise le prochain sommet de l'Otan en juillet à Vilnius, espère que la Suède aura adhéré à cette date. "Nous espérons que le drapeau de la Suède flottera à l'Otan pour le sommet de Vilnius", a déclaré le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis. "J'appelle le président Erdogan à ne pas gâcher le sommet de Vilnius", a-t-il lancé.
14H21 TU. Zelensky présente ses "sincères félicitations" à la Finlande pour son adhésion à l'Otan
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté ses "sincères félicitations" à la Finlande pour son adhésion à l'Otan, selon lui la "seule garantie efficace de sécurité dans la région" face à "l'agression russe".
Sincere congrats to Finland & President @niinisto on joining NATO on the 74th anniversary of its founding. NATO became the only effective security guarantee in the region amid Russian aggression. We expect #NATOSummit in Vilnius will bring Ukraine closer to our Euro-Atlantic goal
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 4, 2023
"Mes sincères félicitations à la Finlande et au président Sauli Niinistö pour l'adhésion à l'Otan", a salué sur Telegram Volodymyr Zelensky, dont le pays ambitionne également d'intégrer l'Alliance atlantique.
13H55 TU. Le président finlandais salue "une nouvelle ère" pour l'adhésion de son pays.
Après trois décennies de non alignement militaire, la Finlande est officiellement devenue ce mardi le 31e pays membre de l'Otan, une "journée historique" pour l'Alliance qui a déclenché la colère de la Russie.
"Nous déclarons la Finlande 31e membre de l'Alliance avec la réception de ces documents", a lancé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dont le pays est dépositaire du traité de l'Atlantique nord, lors d'une brève cérémonie au siège de l'Otan à Bruxelles.
"C'est bien sûr un grand jour pour la Finlande (...) C'est aussi une bonne chose pour l'Otan", a déclaré le ministre finlandais de la Défense Antti Kaikkonen avant la cérémonie.
Le secrétaire d'État américain, à qui ont été remis les documents d'adhésion, et le chef de l'Otan Jens Stoltenberg ont salué une "journée historique".
"Je suis tenté de dire que c'est peut-être la seule chose pour laquelle on peut remercier (le président russe Vladimir) Poutine, parce qu'il a, une fois de plus, précipité quelque chose qu'il disait vouloir éviter en agressant" l'Ukraine, a commenté Antony Blinken.
13h48 TU. Biden se dit "fier" d'accueillir la Finlande dans l'Otan
Le président américain Joe Biden s'est dit "fier" d'accueillir la Finlande dans l'Otan, dont elle vient de devenir le 31e pays membre.
"Quand (Vladimir) Poutine a lancé sa brutale guerre d'agression contre le peuple ukrainien, il pensait pouvoir diviser l'Europe et l'Otan. Il avait tort. Aujourd'hui, nous sommes plus unis que jamais", a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
"Je me réjouis d'accueillir la Finlande en tant que 31e allié de l'Otan", a-t-il affirmé, promettant qu'ensemble, ils continueraient de "défendre chaque centimètre du territoire" de l'Alliance.
Joe Biden a également dit "se réjouir d'accueillir la Suède dans l'Otan dès que possible", encourageant au passage la Turquie et la Hongrie à "conclure leur processus de ratification sans délai". Les objections de la Turquie et de la Hongrie ont retardé l'adhésion d'Helsinki pendant des mois, et bloquent toujours celle de Stockholm.
Ces deux pays nordiques sont "des démocraties solides, avec de hautes capacités militaires, qui partagent nos valeurs et notre vision pour le monde", a ajouté le locataire de la Maison Blanche.
13H48 TU. Scholz assure la Suède de son "soutien" pour son adhésion à l'Otan
Le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré la Suède du "soutien" de Berlin pour son adhésion à l'Otan, actuellement bloquée par la Turquie et la Hongrie, tout en félicitant la Finlande pour son entrée dans l'Alliance.
"La Finlande est à partir de maintenant membre de l'Otan - C'est une bonne nouvelle et un gain pour la sécurité transatlantique (...) L'adhésion de la Suède, qui n'a pas encore eu lieu, a tout notre soutien !", a dit le dirigeant allemand dans un tweet.
Finnland ist ab sofort Mitglied der #NATO - das ist eine gute Nachricht und ein Gewinn für die transatlantische Sicherheit. Mit #Finnland wächst unser Verteidigungsbündnis um einen starken Freund. Der noch ausstehende Beitritt von Schweden hat unsere volle Unterstützung!
— Bundeskanzler Olaf Scholz (@Bundeskanzler) April 4, 2023
13H33 TU. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU dénonce les déportations d'enfants ukrainiens par Moscou
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU exige de la Russie qu'elle permette aux organisations internationales de rendre visite aux enfants et autres civils "qui ont été déportés de force" en Ukraine vers des territoires contrôlés par Moscou.
La résolution adoptée ce mardi demande à Moscou de "cesser le transfert forcé illégal et la déportation de civils et d'autres personnes protégées à l'intérieur de l'Ukraine ou vers la Fédération de Russie (...), en particulier d'enfants, y compris ceux qui sont placés en institution, ceux qui ne sont pas accompagnés et ceux qui sont séparés".
Le texte a été adopté par 28 voix pour, 17 abstentions et deux contre (Chine et Erythrée).
Selon Kiev, 16.221 enfants ont été déportés en Russie jusqu'à fin février, des chiffres que la Commission de l'ONU n'a pas pu vérifier. Ce sujet a été au cœur des débats pendant les plus de cinq semaines de session du Conseil, la mission ukrainienne et ses alliés ayant multiplié les déclarations à ce sujet.
Le texte de la résolution demande à la Russie d'accorder aux représentants et aux collaborateurs des organismes internationaux d'aide humanitaire et de droits humains "un accès sans entrave, immédiat, durable et sûr, de fournir des informations fiables et complètes sur le nombre et le lieu où se trouvent ces civils, et de garantir qu'elles soient traitées de façon digne et leur retour sans danger".
La résolution demande également à la Russie d'accorder un accès "sans entrave, immédiat et durable" à tous les prisonniers de guerre et autres personnes "détenues illégalement".
Le texte voté proroge par ailleurs de un an le mandat de la Commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les violations des droits humains commises en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022.
Le 16 mars, la Commission avait conclu dans un rapport publié à Genève que "les situations qu'elle a examinées concernant le transfert et la déportation d'enfants, à l'intérieur de l'Ukraine et vers la Fédération de Russie respectivement, violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre".
Le lendemain de la publication de ce rapport, la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, avait annoncé avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion russe.
12H55 TU. Un festival en Ouzbekistan avec des artistes russes favorables à l'invasion de l'Ukraine a été annulé
Le festival Jara (qui signifie "Chaleur"), qui devait se tenir les 20 et 21 mai dans la capitale ouzbèke Tachkent, "est annulé en raison de la présence de chanteurs russes et de leurs publications sur les réseaux sociaux", a déclaré ce mardi à l'AFP un responsable du principal service de réservation de billets dans le pays.
"Nous ne savons pas si le festival se tiendra un jour", a ajouté cette source.
Selon un porte-parole de la police de Tachkent joint par l'AFP, "le festival Jara a été annulé sur ordre de la direction du ministère de l'Intérieur".
"Il est exact" que le concert a été annulé en raison de la présence de certains artistes russes, a confirmé ce porte-parole.
Parmi la trentaine de chanteurs invités figuraient le célèbre Grigori Leps, apprécié du président russe Vladimir Poutine et d'autres artistes ayant soutenu la guerre en Ukraine, comme Olga Bouzova, Jasmine ou Anita Tsoï. Cette dernière fait partie des personnalités sanctionnées en janvier par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le festival Jara avait également été annulé en février à Almaty, plus grande ville du Kazakhstan voisin, en raison de la "situation instable dans le monde", selon les organisateurs kazakhs, et en Azerbaïdjan l'an dernier.
11H50 TU. Le Kremlin promet des "contre-mesures" après l'adhésion de la Finlande à l'Otan
Le Kremlin promet de prendre des "contre-mesures" après l'adhésion de la Finlande à l'Otan, qualifiant l'élargissement de l'alliance occidentale d'"atteinte à la sécurité" de la Russie.
"C'est une nouvelle aggravation de la situation. L'élargissement de l'Otan est une atteinte à notre sécurité et aux intérêts nationaux" russes, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Cela nous contraint à prendre des contre-mesures", a-t-il poursuivi. "Nous allons suivre attentivement ce qui se passe en Finlande, (...) la façon dont cela nous menace. Des mesures seront prises en fonction de cela. Notre armée fera son compte-rendu en temps voulu", a-t-il ajouté.
La diplomatie russe a précisé que les "contre-mesures" de Moscou dépendraient notamment du déploiement ou non d'armements de l'Otan, et de leur type, sur le territoire finlandais.
"Les mesures concrètes concernant la défense des frontières nord-ouest de la Russie dépendront des conditions concrètes de l'intégration (de la Finlande) à l'Alliance atlantique, notamment du déploiement sur son territoire d'infrastructures militaires de l'OTAN et de systèmes d'armement capables de frappes", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande rejoint aujourd'hui l'Otan, un tournant stratégique provoqué par l'offensive de Moscou contre l'Ukraine.
L'adhésion de la Finlande permet à l'Otan de doubler la longueur de la frontière que partagent ses membres avec la Russie, ce que Moscou voit d'un très mauvais œil.
Voir : La Finlande dans l'OTAN : la fin de trois décennies de non-alignement
La diplomatie russe a estimé qu'en rejoignant l'Otan, la Finlande avait renoncé à "son identité" et à "toute indépendance". "La Finlande est devenue l'un de ces petits États-membres de l'Alliance, ceux qui ne décident de rien, en perdant sa voix à part dans les affaires internationales", a-t-elle dénoncé.
Avec le doublement de "la ligne de contact direct entre l'Otan et les frontières de la Russie, la situation en Europe du Nord, autrefois l'une des régions les plus stables du monde, a radicalement changé", selon la même source.
L'Alliance atlantique, emmenée par les États-Unis, est considérée par Moscou comme l'une des principales menaces à sa sécurité. La volonté affichée par Kiev de rejoindre l'Otan était d'ailleurs l'une des raisons invoquées par la Russie pour justifier son offensive militaire contre l'Ukraine.
La décision de la Finlande, après des décennies de neutralité, représente donc un revers pour Moscou. "La Finlande n'est jamais devenue anti-Russie et nous n'avions aucune dispute" avec elle, a déploré Dmitri Peskov. Son adhésion à l'Otan "ne pourra qu'affecter la nature de nos relations", car l'Alliance "est une organisation inamicale, hostile à plus d'un titre envers la Russie", a-t-il ajouté.
11H24 TU. Finlande dans l'Otan : Paris invite Moscou à "ne pas raconter d'histoire"
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu invite la Russie à ne "pas raconter d'histoires" et martelé que l'entrée de la Finlande dans l'Otan n'était pas synomyme d'escalade guerrière, en plein conflit en Ukraine.
"Pas d'inversion du narratif même si la diplomatie russe essaie de nous emmener sur ce terrain-là. Faire partie de l'Otan n'est pas escalatoire, il faut pas raconter d'histoires", a-t-il déclaré lors du compte-rendu du Conseil des ministres à l'Élysée. "C'est l'agression russe en Ukraine qui provoque un besoin de sécurité de la plupart des partenaires de l'Europe continentale", a-t-il poursuivi. "L'Otan est une alliance de sécurité. Il suffit que la Russie n'agresse personne pour qu'il n'y ait pas de guerre", a-t-il souligné.
Le ministre français des Armées a également plaidé pour une adhésion "le plus rapidement possible" de la Suède à l'Otan.
La Suède attend toujours les deux dernières ratifications d'Ankara et de Budapest, qui virent au chemin de croix diplomatique.
10h16 TU. La Russie commence la formation de militaires bélarusses à l'emploi d'armes nucléaires
Des militaires bélarusses ont commencé à être formés en Russie à l'utilisation d'armes nucléaires "tactiques", ont indiqué Moscou et Minsk, le Kremlin ayant récemment annoncé l'envoi de ce type d'armements au Bélarus.
"Un système de missile opérationnel tactique Iskander-M a été livré aux forces armées bélarusses. Il permet d'utiliser des missiles ordinaires mais également nucléaires", a indiqué le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
"Depuis le 3 avril, des personnels bélarusses sont formés à son utilisation (...) dans un centre d'entraînement russe", a-t-il ajouté, lors d'une réunion.
"Le personnel de ces unités va étudier en détail les questions relatives au contenu et à l'utilisation de munitions nucléaires tactiques", a indiqué pour sa part dans un communiqué le ministère bélarusse de la Défense. "Les militaires bélarusses vont suivre un cycle de formation complet dans un centre d'entraînement des forces armées russes", a indiqué le ministère, sans préciser combien de temps doit durer cette formation.
Le 25 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, son allié dans le conflit en Ukraine, suscitant l'inquiétude à Kiev et en Occident.
Selon Vladimir Poutine, dix avions ont déjà été équipés au Bélarus pour l'utilisation de telles armes nucléaires tactiques et un entrepôt spécial sera terminé d'ici au 1er juillet.
Les armements nucléaires dits "tactiques" peuvent provoquer d'immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d'armes nucléaires "stratégiques".
La semaine dernière, le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, s'est dit prêt toutefois à accueillir des armes nucléaires "stratégiques" russes sur son territoire, en plus d'armes "tactiques".
Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit.
09h50 TU. La Russie furieuse contre l'adhésion de la Finlande à l'OTAN
Le Kremlin promet de prendre des "contre-mesures" après l'adhésion de l'Otan à la Finlande, qualifiant l'élargissement de cette alliance occidentale d'"atteinte à la sécurité" de la Russie.
"C'est une nouvelle aggravation de la situation. L'élargissement de l'Otan est une atteinte à notre sécurité et à nos intérêts nationaux", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitr Peskov. "Cela nous contraint à prendre des contre-mesures", a-t-il ajouté, sans donner de détail.
07h40 TU. Vers un remplacement du groupe Wagner ?
C'est le ministère britannique de la Défense qui l'affirme et son rapport est cité par le quotidien français Le Monde. La Russie chercherait "à parrainer et à développer des sociétés militaires privées pour remplacer, à terme, le groupe Wagner dans son rôle de combat".
Le renseignement britannique pointe "la querelle très médiatisée entre le ministère russe de la Défense et le groupe Wagner", mais souligne dans le même temps que "aucune autre société militaire privée russe connue n'approche actuellement la taille ou la puissance de combat de Wagner".
06h16 TU. La Finlande entre dans l'OTAN
Après trois décennies de non alignement militaire, la Finlande rejoint mardi l'Otan, un tournant stratégique provoqué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Lors d'une cérémonie chargée en symboles, le pays nordique, qui partage une frontière de 1.300 kilomètres de long avec la Russie, deviendra le 31e membre de l’Alliance, le jour anniversaire de sa création, le 4 avril 1949.
Après la remise des documents d'adhésion au secrétaire d'État américain Antony Blinken, gardien du traité fondateur de l'organisation, le drapeau finlandais sera hissé dans la cour d'honneur du siège de l'organisation à Bruxelles à 15H30 (13H30 TU), entre ceux de l'Estonie et de la France, suivant l'ordre alphabétique.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a bouleversé la sécurité en Europe et rebattu les cartes, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre le parapluie protecteur de l’Otan.
03H00 TU. Prier pour la "victoire": les musulmans d'Ukraine observent le ramadan dans la région de Donetsk - Récit
Pour la deuxième année consécutive, les musulmans d'Ukraine observent le ramadan en pleine invasion russe. Dans une mosquée située près du front dans l'est du pays, la plupart des fidèles cette semaine étaient des soldats en treillis. "Je demande à Allah de protéger notre mosquée. Je demande à Allah de protéger l'Ukraine (...) et de punir les tyrans", lance le mollah Mourat Souleïmanov dans ses prières.
"Le Ramadan est un mois de victoire", dit-il à la petite assemblée de 16 personnes, dont onze en uniforme et une femme.
Le bâtiment de la mosquée présente les stigmates de la guerre: de nombreuses fenêtres sont brisées et des murs troués par des éclats d'obus. Une roquette a explosé a proximité deux jours plus tôt.
Parmi les fidèles, Saïd Ismaguilov, ancien chef spirituel des musulmans d'Ukraine. Après avoir démissionné avant la guerre, il travaille aujourd'hui comme ambulancier dans une équipe de secouristes volontaires, qui évacuent les soldats blessés.
M. Ismaguilov, âgé de 44 ans, est un Tatar, un groupe ethnique majoritairement de confession musulmane. Il porte un écusson de son bataillon ASAP Rescue et montre son ambulance garée à l'extérieur de la mosquée.
Saïd Ismaguilov assure sentir "la volonté et la protection d'Allah" en cas de danger. "Il est arrivé que mon ambulance soit criblée d'éclats d'obus. Dieu merci, je n'ai pas été blessé", raconte-t-il.
Lorsque la guerre a éclaté, il occupait depuis 13 ans le poste de mufti de l'administration religieuse ukrainienne Umma. Mais la mosquée où il officiait s'est vidée au fur et à mesure des évacuations. "J'ai réalisé que je ne servais à rien", explique-t-il. Il dit avoir choisi de se "lever et de défendre (sa) patrie".
L'année dernière, il a passé le ramadan à Lyssytchansk, une ville qui a subi des bombardements extrêmement violents avant que les troupes russes ne s'en emparent. Saïd Ismaguilov assure qu'il peut toujours respecter les règles du jeûne.
"Je me suis habitué à passer le ramadan à la guerre, donc cette année n'est pas une nouveauté pour moi", dit-il. "J'ai tout ce qu'il faut pour jeûner, conformément à toutes les traditions musulmanes".
"Je ne suis plus dans les tranchées. Je passe la plupart de mes journées à conduire ou à me rendre au point de stabilisation", un bâtiment où sont emmenés les blessés pour leur prodiguer les premiers soins. Il essaie également de consacrer quelques heures à la prière la nuit.
"C'est difficile pour les musulmans qui doivent rester dans les tranchées. Ils ont froid et il y a beaucoup d'eau car il pleut souvent... Il est difficile d'être musulman là-bas", poursuit Saïd Ismaguilov. Il dit ne pas savoir comment il célébrera la fin du ramadan, l'Aïd el-Fitr, plus tard ce mois-ci. "On a de la chance si on arrive à se rendre dans une mosquée et on ne sait jamais combien de personnes viendront, ou si elles viendront", affirme-t-il.
En cas de bombardements intenses, ils prient dans un sous-sol.
Né dans la ville de Donetsk, aujourd'hui sous occupation russe, Saïd Ismaguilov a étudié la théologie dans une université islamique de Moscou, avant de devenir imam dans sa cité natale.
Bien qu'il ait grandi dans une région largement russophone, il préfère aujourd'hui parler ukrainien. "Je trouve révoltant que les musulmans russes soutiennent la guerre", dit-il, accusant Moscou de traiter ses minorités comme de la "chair à canon".
Le ramadan exige des croyants qu'ils s'abstiennent de manger et de boire de l'aube à la tombée de la nuit pendant un mois. "Je suis absolument certain que de nombreux combattants musulmans participant aux combats aimeraient jeûner... car dans ce cas, ils se sentent encore mieux avec l'aide d'Allah", assure le mufti Souleïmanov à l'AFP, qui a remplacé Saïd Ismaguilov en novembre.
Un soldat à l'extérieur de la mosquée explique jeûner, comme le font la plupart des soldats musulmans, à moins qu'ils ne soient en mission de combat.
"Lorsque vous allez sur la ligne de front, il est permis de ne pas jeûner. S'il ne fait pas chaud et que vous n'êtes pas tourmenté par la soif, alors vous pouvez jeûner", explique-t-il.
00h10 TU - Frappes sur Odessa
Des drones russes ont frappé le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, et ont fait des "dégâts", ont annoncé tôt mardi les autorités locales.
Odessa était une destination de vacances privilégiée pour de nombreux Ukrainiens et Russes avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en 2022.
Depuis le début du conflit, Odessa a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes.