Fil d'Ariane
Une vidéo insoutenable montrant la décapitation d'un présumé prisonnier de guerre ukrainien a provoqué, ce mercredi 12 avril, la colère de l'Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une nouvelle exaction de "monstres" russes. L'ONU s'est quant à elle dite "horrifiée". L'AFP n'était pas en mesure de vérifier dans l'immédiat l'authenticité de la vidéo, ni où et quand elle a pu être filmée. Les autorités ukrainiennes ont indiqué chercher à identifier la victime.
19H20 TU. Pernod Ricard reprend ses exportations de vodka Absolut en Russie
Les exportations vers la Russie de Pernod Ricard, qui n'a qu'une activité de distribution dans ce pays, avaient été suspendues peu après l'invasion de l'Ukraine, a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe.
Mais le numéro deux mondial des spiritueux y a maintenu ses activités pendant plusieurs mois en comptant sur ses stocks, a-t-il ajouté. Puis les exportations ont repris au cours du dernier trimestre de l'année 2022 face à l'épuisement des stocks, a-t-il précisé.
En Suède, plusieurs responsables politiques, y compris de la majorité de droite, se sont émus de la décision du groupe français, propriétaire du fleuron de l'alcool suédois. Des députés de tous bords ont dénoncé un "effondrement moral" ou ironisé sur un choix "Absolument Poutine".
Politikernas ilska: ”Absolut Putin” Börjar exportera till Ryssland igen: https://t.co/bLLasBxRSz#absolutvodka pic.twitter.com/uOKPSB334Y
— TV4 Nyheterna (@Nyheterna) April 12, 2023
Dans un communiqué, Pernod Ricard précise avoir "fortement réduit ses exportations vers la Russie pour protéger ses équipes locales tout en assurant la viabilité économique de sa filiale de distribution", en conformité avec les lois russes et avec les sanctions internationales contre Moscou.
Pernod Ricard affirme que le maintien de son activité en Russie lui a permis d'éviter des accusations de "faillite intentionnelle" et de "protéger ses équipes de toute responsabilité" pénale en ce sens dans ce pays.
Le groupe invoque également un changement dans la régulation des importations en Russie en novembre 2022, qui a permis, selon lui, "d'autoriser des importations parallèles d'alcool sans la permission des importateurs autorisés, contournant ainsi les sanctions".
Il souligne la nécessité, par conséquent, de contrôler ses circuits de distribution et d'importation pour éviter notamment les possibles contrefaçons.
Pernod Ricard rappelle qu'il a suspendu ses investissements marketing en Russie et "mobilisé toutes les ressources possibles pour soutenir" ses équipes en Ukraine.
Quand on connait le prix de la vodka d'exportation, environ 8000 roubles (soit plus de 80 euros), on peut se douter que cette mesure ne concerne pas la majorité des Russes.
18H20 TU. Un chasseur russe a intercepté un avion allemand au dessus de la Baltique
Un chasseur Su-27 a décollé et identifié l'appareil comme étant "un avion de patrouille de base P-3C Orion de la marine allemande", selon la même source.
A la suite à l'arrivée de l'engin russe, "l'avion militaire étranger s'est éloigné de la frontière de la Russie et le chasseur russe est retourné en toute sécurité à son aérodrome d'origine", a ajouté le ministère. "L'appareil allemand n'a pas violé la frontière", a-t-il précisé.
Les incidents impliquant des avions russes et des appareils de pays de l'Otan se sont multipliés ces dernières années, avant même le début du conflit en Ukraine.
Ils ont souvent eu lieu au-dessus de la mer Baltique, mais également en mer Noire et ailleurs.
German Navy P-3C Orion anti-submarine aircraft active over the Baltic Sea. pic.twitter.com/Xxefvuampm
— Jamming (@balticjam) March 28, 2022
En mars, l'aviation russe avait intercepté un drone américain Reaper MQ-9 en mer Noire, qui s'était écrasé dans les eaux. L'incident avait provoqué une brève escalade des tensions entre Washington et Moscou.
La Banque mondiale (BM) a annoncé qu'elle allait accorder 200 millions de dollars à l'Ukraine afin de permettre au pays en guerre de remettre en état son réseau électrique, particulièrement visé par les frappes russes durant l'hiver.
Ce nouvel apport d'argent pourrait être accompagné d'un autre don, de 300 millions de dollars, de la part "des partenaires et autres contributeurs, à mesure que le projet sera élargi", a ajouté la banque dans son communiqué.
La somme doit permettre à l'Ukraine de réaliser les travaux d'urgence permettant la remise en état des infrastructures les plus critiques et de mettre en place des équipements de chauffage lorsque cela peut être nécessaire.
"Les infrastructures énergétiques ukrainiennes ont subi pour 11 milliards de dollars de dégâts en 2022 et sont l'un des secteurs pour lesquelles l'Ukraine a besoin des réparations les plus urgentes", a souligné la directrice générale des opérations de la Banque mondiale, Anna Bjerde, citée dans le communiqué.
La campagne russe de destruction visant spécifiquement le réseau électrique durant l'automne et l'hiver a mis a terre plus de 50% des infrastructures énergétiques du pays, a souligné l'institution, en particulier dans l'est du pays, où les combats sont les plus violents.
Cette nouvelle enveloppe porte à près de 23 milliards de dollars le montant total des financements apportés par la banque à l'Ukraine depuis le début du conflit, que ce soit sous la forme de prêt ou de don. Jusqu'ici 20 milliards de dollars ont été déboursés à destination du pays en guerre.
Une réunion des principaux soutiens de l'Ukraine doit se tenir ce mercredi au siège du Fonds monétaire international (FMI), à l'occasion des réunions de printemps du Fonds, durant laquelle le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que le Premier ministre, Denys Chmyhal, doivent s'exprimer.
Le FMI a de son côté trouvé un accord avec le gouvernement ukrainien le 21 mars, un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars.
Mais une étude réalisée le 22 mars par la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien avait estimé a 411 milliards de dollars les besoins en termes de redressement et reconstruction, une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit.
18H11 TU. Le consulat américain n'a toujours pas eu d'autorisation de visiter en prison le journaliste du Wall Street Journal
La diplomatie russe reconnait n'avoir toujours pas autorisé un représentant du consulat américain à aller voir en prison le journaliste Evan Gershkovich, arrêté en reportage en Russie et que Moscou accuse d'être un espion.
"On examine la question", a répondu laconiquement le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, aux agences russes qui lui demandaient si le journaliste allait pouvoir recevoir la visite d'un représentant de son ambassade, près de deux semaines après son arrestation.
Il a également balayé la décision de Washington de qualifier l'emprisonnement d'Evan Gershkovich de "détention arbitraire", qualification qui permet de confier le dossier à l'émissaire spécial américain pour les otages.
"Nous n'acceptons aucune tentative de pression, ça n'a aucune importance pour nous le statut qui lui a été donné à Washington", a dit Sergueï Riabkov.
"Nous allons agir en fonction de nos impératifs intérieurs à nous, nos normes, nos lois", a-t-il ajouté.
Le ministère russe des Affaires étrangères a également affirmé dans un communiqué que "le statut qui lui a été attribué par les autorités américaines n'a pas d'importance".
Sa porte-parole, Maria Zakharova, a dénoncé le "battage médiatique entretenu par les responsables américains et les médias occidentaux autour de Gershkovich".
Les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé le 30 mars l'arrestation du correspondant à Moscou du Wall Street Journal et ancien journaliste de l'AFP, alors qu'il était en reportage à Ekaterinbourg. L'ensemble du dossier est classé secret.
La Russie l'accuse d'espionnage, l'enfermant dans la tristement célèbre prison de Lefortovo de Moscou, une première depuis l'époque soviétique.
L'intéressé, son journal, ses proches et le gouvernement américain ont rejeté les accusations russes.
Nombre d'observateurs estiment qu'il pourrait servir à Moscou dans le cadre d'un éventuel futur échange de prisonniers avec Washington.
17H11 TU. L'Union Européenne demandera "des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre"
L'UE demandera "des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre" en Ukraine a déclaré une porte-parole du chef de la diplomatie européenne, après la diffusion d'une vidéo semblant montrer un soldat russe décapitant au couteau un prisonnier ukrainien.
L'Union européenne n'a "pas d'informations sur la véracité de la vidéo", mais "si elle est confirmée, il s'agit d'un nouveau rappel brutal de la nature inhumaine de l'agression russe", a affirmé Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d'une conférence de presse quotidienne à Bruxelles.
"La Russie doit respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit humanitaire international et veiller à ce que les prisonniers de guerre soient traités humainement en toutes circonstances, conformément aux conventions de Genève, et à ce que leur vie ne soit pas mise en danger", a-t-elle poursuivi.
Dans l'après-midi, le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit "mortifié par la vidéo atroce montrant le meurtre d'un prisonnier de guerre ukrainien par un soldat russe", dans un message diffusé sur son compte Twitter.
Mortified by atrocious video showing murder of Ukrainian prisoner of war by Russian soldier.
— Charles Michel (@CharlesMichel) April 12, 2023
Accountability and justice must prevail over terror and impunity.
The EU will do all possible to ensure that.
The EU will continue to stand with Ukraine for as long as it takes. https://t.co/a14WsNguKn
"La responsabilité et la justice doivent l'emporter sur la terreur et l'impunité. L'UE fera tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir", a-t-il ajouté.
16H00 TU. L'Ukraine souhaite que l'Espagne lui livre des systèmes de défense antiaérienne et des avions
"Pour nous, les systèmes antiaériens sont la priorité numéro un" dans le combat contre les forces russes qui ont envahi l'Ukraine il y a plus d'un an, a déclaré le ministre ukrainien de la Défense à Madrid lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnole Margarita Robles.
I had the honor of meeting with my colleague Margarita Robles @Defensagob.
— Oleksii Reznikov (@oleksiireznikov) April 12, 2023
We greatly appreciate Spain's security assistance.
Ukraine is open to the formation of joint ventures in its military industrial complex. It will be a win-win for both of our countries.
pic.twitter.com/PiK9d6cJTl
Oleksiï Reznikov, qui s'exprimait en ukrainien et dont les propos étaient traduits en espagnol, a ajouté qu'à ses yeux, les avions de combat faisaient "partie de la défense antiaérienne".
"Pour nous, il est primordial de détruire la domination russe dans les airs", a-t-il expliqué.
La ministre Robles n'a pas commenté ces propos de son homologue ukrainien, se contentant de répéter que Madrid "(continuerait) d'envoyer à l'Ukraine tout type de matériel" et d'apporter à Kiev un appui "total et absolu tout le temps nécessaire", soulignant que cela se ferait toujours "avec discrétion".
Elle a aussi insisté sur le fait que la fourniture d'équipement à l'Ukraine se ferait "en coordination avec nos alliés", le gouvernement de gauche espagnol du socialiste Pedro Sánchez se montrant prudent dans le type de matériel qu'il accepte de livrer à Kiev.
Elle a confirmé que six chars Leopard 2A4 promis par Madrid partiraient "dans les prochains jours" par voie maritime pour l'Ukraine, ainsi que 20 véhicules de transport blindés sur chenilles, et qu'ils seraient sur le terrain "avant la fin du mois".
La ministre a aussi annoncé que quatre autres Leopard 2A4, un modèle d'avant-dernière génération, étaient actuellement en réparations et qu'ils seraient expédiés en Ukraine "dès que possible".
Cinquante-cinq soldats ukrainiens ont achevé le mois dernier en Espagne une formation d'un mois au maniement de ces chars de fabrication allemande, qu'une demi-douzaine de pays ont déjà livré ou promis de livrer à Kiev.
Oleksiï Reznikov a indiqué que "la seconde priorité" de son gouvernement était l'artillerie, plus particulièrement des pièces de 150 et de 105 mm et leurs munitions.
Il a enfin ajouté à sa liste des équipements dans le domaine naval, notamment des navires amphibie et de débarquement, ainsi qu'une aide pour retirer les mines qui entravent la navigation.
Interrogés sur les récentes fuites de documents classifiés américains, dont certains liés à l'Ukraine, les deux ministres ont nié que des troupes de pays membres de l'OTAN se trouvent sur le terrain.
"Ce n'est pas vrai", a répondu Oleksiï Reznikov, qui a qualifié les documents sur l'Ukraine de "mélange de vrai et de faux". "Il y en a beaucoup qui ne sont pas" authentiques, a-il-dit, admettant donc que certains l'étaient.
"Il est évident que le bénéficiaire (NDLR: de ces fuites) est la Russie", a-t-il poursuivi, affirmant avoir "toute confiance dans nos alliés américains".
Pour sa part, Margarita Robles a qualifié de "catégoriquement fausses" les informations sur un éventuel déploiement sur le terrain de forces de pays de l'OTAN.
15H59 TU. Le père de la petite fille russe qui avait fait un dessin anti-guerre extradé du Bélarus
Le Bélarus a extradé vers la Russie un père séparé de sa fille et condamné à deux ans de prison après un dessin critiquant l'offensive en Ukraine, dans une affaire devenue symbole de la répression, a annoncé mercredi une ONG spécialisée.
Alexeï Moskaliov, père de 54 ans élevant seul sa fille Maria et originaire d'Efremov, au sud de Moscou, avait fui son assignation à résidence fin mars, juste avant qu'un tribunal ne lui inflige une peine de deux ans de prison pour avoir "discrédité" l'armée russe.
Voir : Russie : arrestation d'un père condamné pour le dessin de sa fille
Il avait ensuite été arrêté au Bélarus, pays voisin et allié de la Russie.
"Alexeï Moskaliov a été extradé du Bélarus vers la Russie", a indiqué l'organisation russe OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations et détentions.
L'avocat d'Alexeï Moskaliov, Vladimir Bilienko, a affirmé à l'AFP qu'il ne pouvait pas confirmer dans l'immédiat les informations d'OVD-Info et qu'il ne savait pas où se trouve actuellement son client.
15H30 TU. La Russie prolonge l'exploitation de son segment de la Station spatiale internationale (ISS) jusqu'en 2028
Ayant un temps menacé d'arrêter, comme cela était prévu, sa participation en 2024, la Russie a finalement décidé de prolonger sa participation l'exploitation de la Station spatiale internationale. L'agence spatiale russe fait cette annonce le jour où la Russie commémore l'exploit de Gagarine qui avait opéré le premier vol orbital dans l'espace il y a exactement 62 ans.
"Sur décision du gouvernement, la Station spatiale internationale a été prolongée jusqu'en 2028", a indiqué à la télévision le patron de l'agence spatiale russe Roscosmos, Iouri Borissov, lors d'une réunion avec le président Vladimir Poutine.
Selon lui, ce délai doit servir à mettre en place un projet de station orbitale proprement russe pour remplacer l'ISS, comme ambitionne de le faire Moscou depuis des années.
"Le temps passe vite et nous ne devrions en aucun cas faire une pause dans l'astronautique habitée", a déclaré Youri Borissov.
En juillet 2022, quelques mois après avoir lancé son offensive en Ukraine, la Russie avait annoncé son intention de quitter l'ISS "après 2024", soulevant la question de la survie du laboratoire orbital.
Lire : Espace : la Russie va se retirer de la Station Spatiale Internationale fin 2024
La Russie joue un rôle clé dans le maintien en orbite de la station, mais certains de ses vaisseaux sont affectés par les sanctions occidentales dues à l'assaut contre l'Ukraine.
Si elle a l'ambition de se relancer indépendamment dans la course spatiale, la Russie est confrontée depuis des années à de graves problèmes, notamment une corruption endémique qui freine ses programmes et l'innovation.
15H00 TU. Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal accueilli à Washington par le secrétaire d'État américain à la Défense
Après avoir rencontré la veille son homologue canadien Justin Trudeau, le Premier ministre ukrainien poursuit sa tournée en Amérique du nord en étant reçu au Pentagone par Lloyd Austin.
14H25 TU. Les réactions mitigées des jeunes Russes mobilisables, entre opposition discrète et fatalisme
"C'est inquiétant, comme toutes les lois votées depuis un an", a réagi auprès de l'AFP un Russe de 28 ans, mobilisable et habitant dans le nord du pays, sous couvert d'anonymat.
S'il reçoit une convocation, il prévoit de "l'ignorer", malgré les risques. "Je n'irai pas au bureau d'enrôlement, c'est un billet direct pour Bakhmout", dit-il, en référence à la ville qui est l'épicentre des combats meurtriers dans l'est de l'Ukraine.
Le président Vladimir Poutine avait décrété une mobilisation de 300.000 réservistes en septembre 2022, dont la mise en oeuvre avait souvent été chaotique. Si le Kremlin dément vouloir lancer une deuxième vague, nombreux sont ceux en Russie qui s'en inquiètent, alors que l'armée ukrainienne prépare une contre-offensive d'ampleur.
(RE)voir : Russie : Moscou durcit le ton dans sa campagne de mobilisation
"Le front se fissurera comme à l'automne dernier, il sera nécessaire d'entasser d'urgence de la viande humaine avec des mitrailleuses pour boucher les trous", dit le Russe de 28 ans, selon lequel l'ampleur d'une prochaine mobilisation "dépendra directement du succès" des Ukrainiens sur le champ de bataille.
Un autre Russe de 21 ans habitant en Sibérie, qui préfère aussi l'anonymat pour préserver sa sécurité, se dit "aussi inquiet que tout le monde", d'autant plus qu'il n'a pas encore fait son service militaire obligatoire d'un an.
Comme beaucoup d'autres, il a tout simplement "ignoré le bureau d'enrôlement" depuis le début du conflit. "L'autre jour, mes parents ont reçu un appel leur annonçant que j'étais sur la liste", ajoute-t-il.
"Des gens en uniforme me cherchent pour m'emmener au commissariat militaire", poursuit ce Russe, disant changer fréquemment d'endroit pour y échapper. "Je vais vivre un peu par-ci, un peu par-là. Ma stratégie est encore en cours d'élaboration, c'est trop flou".
Parmi les Russes interrogés à Moscou, nombreux sont ceux qui sont réticents à parler, l'un d'eux reconnaissant simplement qu'il est réfractaire à l'enrôlement.
D'autres affichent un fatalisme qui semble aujourd'hui répandu dans une partie de la société.
"S'il faut (aller au front), il le faut. Le sort de nombreuses personnes dépend de nous dans une certaine mesure. Et même si on meurt, cela en vaut la peine", lance Denis Chevtchenko, ouvrier de 35 ans.
Kirill Asmadeous, programmeur de 34 ans, estime lui que "cela aurait dû être comme ça depuis longtemps". "Je comprends que les gens soient inquiets, mais je ne comprends pas pourquoi ils le sont à ce point", dit-il.
La police a le droit de mener la chasse aux réfractaires, qui encourent des peines de prison. Le service des impôts, les universités et d'autres organismes publics auront pour devoir de fournir les informations personnelles des mobilisables.
Le refus de se présenter au bureau d'enrôlement privera ainsi les Russes de la possibilité de travailler en tant qu'entrepreneur ou indépendant, de recevoir des prêts ou de disposer de leur logement et de leur voiture.
Ces mesures concernent aussi les Russes qui ont fui leur pays et travaillent à distance.
Selon l'expert russe Alexeï Tabalov, directeur de l'organisation École du conscrit, qui a lui-même quitté la Russie, des moyens d'échapper à l'armée existent toujours: certificat d'inaptitude, études, ou pots-de-vin. Mais cela va devenir bien plus difficile.
"Le degré de liberté est réduit pour ceux qui veulent se cacher du bureau d'enrôlement. L'Etat va les attraper, en mettant en place des filets", dit-il.
La précédente mobilisation de septembre 2022 avait en tout cas provoqué la fuite de dizaines de milliers de Russes à l'étranger.
"Faut-il quitter la Russie dès maintenant? Réponse courte: Oui", titrait aujourd'hui le site d'information Meduza, populaire auprès des jeunes Russes et déclaré "indésirable" par les autorités.
12H17 TU. Le Parlement russe valide au pas de course des régles facilitant la mobilisation
La chambre haute du parlement russe a voté ce mercredi 12 avril une loi facilitant la mobilisation des Russes dans l'armée, un texte validé en deux jours par le législateur et qui attend désormais la signature de Vladimir Poutine.
Le Kremlin dément pour autant qu'il s'agisse des prémices d'une nouvelle mobilisation de réservistes pour le front ukrainien.
Selon la nouvelle loi, un réserviste pourra désormais être mobilisé par voie électronique, via un portail des services publics russes, ou encore si l'ordre est remis à un tiers.
Une fois l'ordre envoyé, le mobilisable se voit notamment interdire de quitter le pays.
11H12 TU. Londres sanctionne des proches d'oligarques russes
Le Royaume-Uni annonce des sanctions contre des proches d'oligarques russes, dont des membres de l'entourage de Roman Abramovitch et Alicher Ousmanov, accusés de les avoir aidé à dissimuler leurs actifs.
Voir : Sanctionner les oligarques, est-ce efficace ?
Parmi les cibles de ces nouvelles sanctions britanniques figurent Demetris Ioannides et Christodoulos Vassiliades, deux ressortissants chypriotes. Selon Londres, le premier est à l'origine de structures offshore utilisées par Roman Abramovitch pour dissimuler 760 millions de livres sterling (863 millions d'euros) avant d'être sanctionné dans le sillage de l'invasion russe en Ukraine fin février 2022.
Les sanctions britanniques visent aussi plusieurs structures du réseau d'Alicher Ousmanov, ainsi que des membres de l'entourage familial d'autres oligarques.
"Il n'y a nulle part où se cacher", a averti le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly dans un communiqué, affirmant que le Royaume-Uni va couper "l'élite russe" des avoir que ses membres "pensaient avoir réussi à cacher".
Londres affirme avoir gelé plus de 18 milliards de livres sterling (20,4 milliards d'euros) d'avoirs russes depuis le début de l'invasion en Ukraine.
10H59 TU. Agents occidentaux en Ukraine : Londres craint la désinformation, Paris dément
Paris a démenti ce mercredi le déploiement de forces françaises en Ukraine, tout comme Londres, qui a mis en doute des informations sur la présence de membres de ses services secrets, sur la foi d'une fuite de documents américains classifiés.
"Il n'y a pas de forces françaises engagées en opération en Ukraine. Les documents cités ne proviennent pas des armées françaises et sont sujettes à précaution", a indiqué à l'AFP le ministère français des Armées.
"Nous ne nous prononçons pas sur des documents dont la sources et la véracité sont incertaines", a-t-il ajouté.
Hier soir, sur Twitter, un porte-parole du ministère de la Défense britannique avait déclaré que "la fuite de ce qui est présenté comme des informations classifiées américaines, qui a reçu un large écho, (avait) démontré un grave niveau d'inexactitude".
"Les lecteurs doivent être prudents avant de se fier à des allégations qui peuvent potentiellement répandre la désinformation", a-t-il ajouté.
Des médias britanniques, parmi lesquels la BBC et le Guardian, ont cité un document, daté du 23 mars, évoquant le déploiement en Ukraine de 50 membres des forces spéciales britanniques aux côtés d'homologues d'autres pays occidentaux, dont la France.
Selon le Guardian, le document suggère que la moitié des forces spéciales occidentales présentes en Ukraine entre février et mars seraient britanniques.
Lundi 10 avril, un porte-parole du Pentagone, Chris Meagher, a souligné que la circulation de ces documents en ligne représente "un risque très grave pour la sécurité nationale et peut potentiellement alimenter la désinformation".
"Nous continuons d'enquêter sur la façon dont cela est arrivé, ainsi que sur l'ampleur du problème. Des mesures ont été prises pour analyser plus avant la manière dont ce type d'information a été distribuée et à qui", avait-il ajouté.
10H37 TU. Vidéo de décapitation : l'UE demandera des comptes aux criminels de guerre en Ukraine
L'UE demandera "des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre" en Ukraine a déclaré ce mercredi 12 avril une porte-parole du chef de la diplomatie européenne, après la diffusion d'une vidéo semblant montrer, selon Kiev, un soldat russe décapitant au couteau un prisonnier ukrainien.
Voir : Ukraine : l'indignation devant les images d'un soldat ukrainien décapité
L'Union européenne n'a "pas d'informations sur la véracité de la vidéo", mais "si elle est confirmée, il s'agit d'un nouveau rappel brutal de la nature inhumaine de l'agression russe", a affirmé Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d'une conférence de presse quotidienne à Bruxelles.
10H31 TU. L'Ukraine souhaite une "relation plus forte et plus étroite" avec l'Inde, alliée de la Russie
L'Ukraine souhaite établir une "relation plus forte et plus étroite" avec l'Inde, a indiqué mercredi le ministère indien des Affaires étrangères à l'issue d'une visite de la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères à New Delhi.
Des représentants des deux pays ont tenu à cette occasion leurs premiers pourparlers depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
10H24 TU. L'ONU "horrifiée" par la vidéo de décapitation d'un prisonnier ukrainien présumé
La mission de l'ONU pour les droits humains en Ukraine s'est dite "horrifiée" ce mercredi par une vidéo apparue en ligne semblant montrer un soldat russe en train de décapiter au couteau un prisonnier ukrainien.
Elle évoque aussi une seconde vidéo montrant "les corps mutilés, apparemment de prisonniers de guerre ukrainiens", et appelle en conséquence à ce que "ces incidents fassent l'objet d'une enquête réelle et que les auteurs rendent des comptes"
09H55 TU. Décapitation en Ukraine: le Kremlin appelle à vérifier l'"authenticité" de la vidéo
Le Kremlin a appelé ce mercredi à vérifier l'"authenticité" d'une vidéo insoutenable semblant montrer, selon Kiev, un soldat russe décapitant au couteau un prisonnier ukrainien.
"Il s'agit bien sûr d'images horribles", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Dans le monde de +fakes+ dans lequel nous vivons, il faut s'assurer de l'authenticité de cette vidéo", a-t-il ajouté.
08H57 TU. Fuite de documents : Moscou évoque une possible campagne de désinformation américaine
Moscou a estimé ce mercredi que la fuite de documents classifiés américains sur le conflit en Ukraine pouvait en réalité être des "faux" alimentant une campagne de désinformation de Washington destinée à "tromper" la Russie.A ce stade, "nous n'avons pas de position (...) Peut-être que c'est un +fake+, une intox délibérée", a réagi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par les agences de presse russes.
08H56 TU. Moscou admet ne pas autoriser de visite consulaire pour le journaliste américain emprisonné
La diplomatie russe a reconnu ce mercredi n'avoir toujours pas autorisé un représentant du consulat américain à aller voir en prison le journaliste Evan Gershkovich, arrêté en reportage en Russie et que Moscou accuse d'être un espion.
"On examine la question", a répondu laconiquement le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, aux agences russes qui lui demandaient si le journaliste allait pouvoir recevoir la visite d'un représentant de son ambassade, près de deux semaines après son arrestation.
08H50 TU. Londres prévient des risques de désinformation sur la présence d'agents en Ukraine
Le ministre britannique de la Défense a mis en doute des informations qui évoquent la présence de membres des services secrets britanniques en Ukraine sur la foi d'une fuite de documents américains classifiés présentant, selon lui, "un grave niveau d'inexactitude".
"La fuite de ce qui est présenté comme des informations classifiées américaines, qui a reçu un large écho, a démontré un grave niveau d'inexactitude", a déclaré mardi soir sur Twitter un porte-parole du ministère de la Défense.
In response to the leak of alleged classified US information: pic.twitter.com/WWFLOhbeeU
— Ministry of Defence (@DefenceHQ) April 11, 2023
08H32 TU. Vidéo d'un prisonnier ukrainien présumé décapité : Zelensky dénonce les "monstres" russes
Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi des "monstres" russes après la publication sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant la décapitation d'un prisonnier de guerre ukrainien présumé.
"Comme ces monstres tuent facilement. Cette vidéo de l'exécution d'un prisonnier de guerre ukrainien, le monde doit le voir. C'est une vidéo de la Russie comme elle est", a-t-il lancé dans une vidéo publiée sur Instagram.
05H54 TU. Fuite de documents américains: l'opposition sud-coréenne réclame une enquête pour espionnage
L'opposition sud-coréenne a exhorté Séoul à enquêter sur l'espionnage présumé des Etats-Unis dans le pays après la fuite de documents semblant révéler que Washington surveille son allié asiatique.
Des documents classifiés américains particulièrement sensibles et divulgués en ligne semblent indiquer que les États-Unis ont espionné des conseillers du président Yoon Suk Yeol en matière de sécurité nationale afin de garantir des livraisons d'armes à l'Ukraine.
04H50 TU. La Russie procède à un tir d'essai d'un ICBM "avancé"
La Russie a procédé mardi 11 avril, au lancement d'essai d'un missile balistique intercontinental "avancé", quelques semaines après avoir annoncé la suspension de sa participation au traité de désarmement nucléaire qui la lie aux Américains.
Une unité "de combat a lancé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM)" depuis le site d'essai Kapustin Yar, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
22H14 TU. Fuite de documents: Washington tente de rassurer ses alliés dont Kiev
Tout en refusant de commenter l'authenticité ou le contenu des documents ayant fuité, le secrétaire d'État Antony Blinken a dit avoir parlé avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba pour lui signaler "le soutien continue" des États-Unis. Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a également dit avoir parlé avec son homologue Oleksiï Reznikov, réitérant que Washington prenait cette fuite de documents classifiés "très au sérieux".
Les chefs de la diplomatie et de la défense américains ont échangé avec leurs homologues ukrainiens mardi 11 avril, alors que les États-Unis cherchent à rassurer leurs alliés dont Kiev après la fuite de documents classifiés du renseignement américain.
Good to connect with @DmytroKuleba this morning to discuss updates to Ukraine’s counteroffensive and air defense options. We’re committed to standing with Ukraine as long as it takes, and to supporting a successful counteroffensive.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) April 11, 2023
La fuite de documents classifiés américains, notamment liés à l'Ukraine et visiblement authentiques, pose "un risque très grave" à la sécurité nationale des Etats-Unis, s'est inquiété lundi 10 avril le Pentagone.
Voici ce que l'on sait sur ces fuites à la source inconnue, qui n'ont attiré l'attention médiatique que récemment.
Beaucoup concernent la guerre en Ukraine. L'un fait le point sur l'état du conflit début mars, dont le montant des pertes russes et ukrainiennes, tandis que d'autres évoquent la situation sur des fronts spécifiques, comme à Bakhmout.
Les défenses antiaériennes de Kiev, cruciales contre les frappes russes ainsi que l'aide internationale aux forces ukrainiennes font partie des sujets abordés.
Certains documents semblent aussi indiquer que les Etats-Unis espionnent certains de leurs alliés : l'un mentionne que des dirigeants du Mossad, le service de renseignement israélien, auraient défendu les manifestations contre la controversée réforme du système judiciaire en Israël.
Le Pentagone a indiqué dimanche travailler à "évaluer la validité des documents photographiés qui circulent sur des réseaux sociaux", mais a reconnu qu'ils "semblent contenir des informations sensibles et hautement classifiées".
Au moins un des documents semble avoir été altéré pour laisser croire que l'Ukraine aurait subi des pertes plus importantes que la Russie, quand le supposé original disait l'inverse.
Mais selon des informations de presse, des responsables américains considèrent que beaucoup des documents sont authentiques.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pénale tandis que le ministère de la Défense évalue les conséquences éventuelles sur la sécurité nationale américaine.
Des responsables américains ont aussi été en contact avec les alliés de Washington à ce sujet, et les commissions parlementaires concernées ont été informées, a indiqué le Pentagone.
Le fait que ces documents circulent en ligne fait porter "un risque très grave à la sécurité nationale et peut potentiellement alimenter la désinformation", a indiqué lundi 10 avril à la presse un porte-parole du ministère américain de la Défense, Chris Meagher.
Les fuites pourraient mettre en danger des sources du renseignement américain, ainsi que fournir à la Russie de précieuses informations sur l'état des troupes ukrainiennes.
Les documents évoquant les pays partenaires des Etats-Unis pourraient embarrasser Washington, notamment à propos d'un éventuel espionnage de proches alliés.
Ils ont été diffusés sur divers réseaux sociaux et plateformes, dont Twitter, 4Chan et Discord.
Mais beaucoup d'entre eux ne sont plus disponibles sur les sites où ils sont initialement apparus, et les Etats-Unis travailleraient à ce qu'ils soient retirés.
Le réputé média en ligne d'investigation Bellingcat a rapporté que certains auraient pu être en ligne dès avant janvier 2023.
Certains ont été postés sur Discord -une plateforme populaire auprès des amateurs de jeux vidéo -, notamment sur des canaux de fans d'un YouTubeur et de joueurs du jeu Minecraft, a indiqué Bellingcat.
21H25 TU. Cyberattaque pro-russe lors de la visite du Premier ministre ukrainien
Une cyberattaque revendiquée par des pirates pro-russes a eu lieu mardi lundi 11 avril contre des sites du gouvernement canadien mais elle "ne va en aucun cas ébranler notre soutien indéfectible à l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau lors de la visite de son homologue ukrainien.
L'attaque revendiquée par le groupe NoName sur Telegram a paralysé pendant quelques heures mardi matin plusieurs sites officiels dont celui du chef d'État et du Sénat, au moment où le Premier ministre ukranien Denys Shmyhal rencontrait Justin Trudeau à Toronto.
18H42 TU. L'opposant emprisonné Navalny, malade, laissé "sans soins"L'opposant russe Alexeï Navalny, emprisonné depuis deux ans, est malade et laissé "sans soins", a affirmé mardi 11 avril, son avocat Vadim Kobzev, dénonçant une situation "très étrange".
"Dans la nuit de vendredi à samedi, une ambulance a été appelée dans sa cellule à cause d'une maladie à l'estomac qui s'est aggravée", a tweeté Vadim Kobzev au sujet de l'état de santé de son client.
Навальный, конечно, пишет веселые и жизнерадостные посты, но в них он не напишет о том, что в ночь с пятницы на субботу к нему в камеру вызывали скорую из-за вновь обострившейся после очередного ШИЗО болезни желудка. Неизвестной болезни, от которой его никто не лечит.
— Вадим Кобзев (@advokatkobzev) April 11, 2023
Des hackeurs russes se connectent à des caméras de sécurité privées de cafés en Ukraine afin de collecter des informations sur des convois d'aide qui passent devant, a affirmé un responsable du renseignement américain mardi 11 avril.
Lors d'une conférence au cercle de réflexion Center for International and Strategic Studies à Washington, le directeur de la division cybersécurité à l'Agence de sécurité nationale (NSA), Rob Joyce, a déclaré que l'Etat russe et des hackeurs soutenus par ce dernier continuaient d'attaquer les systèmes d'information ukrainiens dans le cadre de leur offensive sur le pays depuis plus d'un an.