La bataille du gaz entre la Russie et l'Occident reprend. Moscou annonce une nouvelle coupe drastique des livraisons de gaz à l'Europe. Kiev dénonce de nouveaux bombardements dans le sud du pays et espère reprendre ses exportations de céréales "dès cette semaine".
Ce qu'il faut retenir ce mardi 26 juillet 2022.
- L'armée russe bombarde massivement les régions du sud de l'Ukraine. Le port de Mykolaïv et Zatoka, un village balnéaire proche d'Odessa, ont été touchés par des frappes.
- Le commandement sud de l'armée ukrainienne fait état de "frappes massives de missile dans le sud de l'Ukraine avec l'utilisation d'avions venus de la mer Noire".
- Dans la région de Lougansk, les Russes continuent à bombarder Bakhmout mais ne parviennent pas à faire tomber Novolougansk selon l'Institut américain de la guerre (ISW)
- L'entreprise russe Gazprom annonce une nouvelle réduction drastique des livraisons de gaz vers l'Europe. Ces baisses sont décidées en réponse aux sanctions européennes prises à l'encontre de la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.
- La Hongrie dénonce l'accord de l'Union européenne sur les réductions de consommation de gaz qu'elle juge "injustifiable, inutile, inapplicable et nuisible".
18h39 TU. Arrivée à Kaliningrad d'un premier train via la Lituanie.Un premier train, chargé de ciment, est arrivé à Kaliningrad, une enclave russe sur la Baltique, après la demande de Bruxelles à la Lituanie d'autoriser le transit par rail de biens russes.
"C'est en effet le premier train à être arrivé ici après la décision de l'UE sur les sanctions", a déclaré le gouverneur régional Anton Alikhanov, cité par l'agence de presse officielle TASS, se félicitant de la
"levée de certaines tensions sur le marché des matériaux de construction".
C'est
"un succès assez important", a-t-il souligné.
Coincé entre la Pologne et la Lituanie, le territoire de Kaliningrad est largement approvisionné par voie ferroviaire à partir de la Russie continentale.
En application des sanctions de l'Union Européenn décidées en réponse à l'offensive russe contre l'Ukraine, Vilnius n'autorisait plus depuis la seconde moitié de juin le transit par le territoire lituanien de certaines marchandises.
16h05 TU. Le maire de Kramatorsk s'attend à un hiver "très difficile" faute de gaz.
Le maire de la dernière grande ville du Donbass encore sous contrôle ukrainien, Kramatorsk, s'inquiète auprès de l'AFP d'un hiver qui sera
"très difficile" faute de pouvoir
"réparer les gazoducs endommagés" et donc chauffer les quelque 60.000 personnes y vivant encore.
Située à une quarantaine de kilomètres des zones de combats, Kramatorsk, qui comptait 150.000 habitants avant la guerre, est le dernier centre administratif encore sous contrôle ukrainien dans l'est. Cible des forces russes, cette ville est régulièrement en proie à des bombardements.
"Cet hiver sera très difficile. Toute la région de Donetsk se trouve sans gaz et si la ligne de front reste là où elle est aujourd'hui, ce ne sera pas possible de réparer les gazoducs endommagés", a dit à l'AFP son maire Oleksandre Gontcharenko.
L'absence de gaz forcerait aussi les autorités à couper l'approvisionnement en eau, qui gèlera l'hiver en raison des températures négatives dans la région.
Selon lui, la plupart des 60.000 habitants de Kramatorsk ayant décidé de rester sont des personnes âgées :
"Ils préféreraient mourir plutôt que de partir".Les unités ukrainiennes doivent repousser les troupes russes d'au moins 20 kilomètres pour rendre possible d'éventuelles réparations des gazoducs, ce qui sera difficile sans de nouvelles livraisons d'armes des alliés occidentaux de Kiev.
14h58 TU. Emmanuel Macron dénonce "l'hypocrisie" entendue "en particulier sur le continent africain" consistant à ne pas reconnaître clairement "une agression unilatérale" de la Russie envers l'Ukraine, comme le fait l'Union européenne.
Emmanuel Macron a affirmé lors d'un point presse avec le président PaulBiya que "le choix qui a été fait par les Européens premièrement n'est en aucun cas de participer à cette guerre mais de la reconnaître et de la nommer, là où je vois trop souvent de l'hypocrisie, en particulier sur le continent africain (...) à ne pas savoir qualifier une guerre" lancée par la Russie.
"On est attaqué par certains qui expliquent que les sanctions européennes seraient la cause de la crise alimentaire mondiale, dont africaine. C'est totalement faux, c'est simplement que l'alimentation comme l'énergie sont devenues des armes de guerre russes", a-t-il continué.
14h25 TU. Économies de gaz : la Hongrie dénonce un accord "inapplicable".La Hongrie dénonce un accord
"inapplicable" après une réunion à Bruxelles des ministres de l'Énergie de l'Union européenne, qui se sont entendus pour réduire leur consommation de gaz de façon coordonnée face à une nouvelle baisse drastique des livraisons russes.
"C'est une proposition injustifiable, inutile, inapplicable et nuisible qui ignore complètement les intérêts nationaux", a déclaré à la presse le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
Voir : Gaz : "nous devrons nous passer du gaz russe"
Parmi les 27, seul Budapest s'est opposé au texte, adopté à la majorité qualifiée.
L'accord prévoit que chaque pays fasse
"tout son possible" pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d'au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
En cas de
"risque de grave pénurie", un mécanisme d'alerte rendra
"contraignante" pour les Vingt-Sept la réduction de 15%, mais cet objectif sera adapté aux réalités de chaque pays.
Ce dispositif vise à mutualiser l'effort en cas d'urgence pour aider notamment l'Allemagne, très dépendante du gaz russe. Un choc majeur sur la première économie européenne se répercuterait immanquablement sur l'ensemble des Vingt-Sept. D'où le besoin de solidarité.
Le plan avait fait ces derniers jours l'objet de vives critiques de la part de plusieurs États, notamment d'Europe du Sud. Le chef de la diplomatie hongroise a jugé
"la base légale douteuse", affirmant que la sécurité de l'approvisionnement énergétique relevait de
"la responsabilité des gouvernements nationaux".
"Quelqu'un à Bruxelles va-t-il expliquer aux Hongrois qu'il y a du gaz en Hongrie que les particuliers et entreprises ne peuvent pas utiliser? C'est une ineptie!" s'est-il emporté.
13h53 TU. Le géant de l'emballage Tetra Pak se désengage de Russie.Présent depuis 62 ans en Russie, Tetra Pak comptait près de 750 employés dans le pays, a précisé une porte-parole à l'AFP.
Tetra Pak va céder ses activités à un gérant local non identifié dans le but de
"permettre à ses clients de bénéficier d'une continuité d'activité, de minimiser l'impact sur les employés et de continuer à soutenir l'accès des consommateurs aux produits alimentaires essentiels", explique le groupe. La nouvelle direction locale fonctionnera comme une entité indépendante et sous un autre nom.
En mars, le groupe avait déjà annoncé la suspension de tous ses nouveaux projets et investissements en Russie et la limitation de ses activités aux produits alimentaires essentiels, comme le lait ou les aliments pour enfants.
Fondé par le Suédois Ruben Rausing en 1951, Tetra Pak compte aujourd'hui plus de 25.000 employés dans le monde et opère dans plus de 160 pays.
L'entreprise, qui fait aujourd'hui partie du groupe Tetra Laval, a son siège social en Suisse depuis près de 30 ans.
13h26 TU. Recep Erdogan devrait rencontrer Vladimir Poutine à Sotchi le 5 août.Les deux dirigeants se sont rencontrés pour la dernière fois le 19 juillet à Téhéran, trois jours avant la signature d'un accord entre Moscou, Kiev, Ankara et les Nations unies pour permettre la reprise du commerce des céréales ukrainiennes via la mer Noire, bloqué depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Cette rencontre surprise sur les bords de la mer Noire intervient également alors que le président turc menace depuis mai de conduire une offensive dans le nord-est de la Syrie, pour établir une zone de sécurité de 30 km à sa frontière afin d'éloigner les combattants kurdes du PKK et leurs alliés.
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne.
A Téhéran, Reccep Erdogan s'était montré déterminé à mener cette offensive malgré l'opposition réitérée du président Poutine et de leur homologue iranien Ebrahim Raïssi, qui soutiennent tous deux des milices auxiliaires dans la région.
Les trois chefs d'État ont néanmoins signé un communiqué conjoint soutenant implicitement Ankara, en affirmant
"rejeter toutes les initiatives d'autodétermination illégitimes".
12h54 TU. Céréales: une centre de coordination ouvre mercredi à Istanbul.Un centre de coordination chargé de superviser le transport des céréales conformément à l'accord signé le 22 juillet par l'Ukraine, la Russie, la Turquie et l'ONU, va ouvrir mercredi 27 juillet à Istanbul, a annoncé mardi le ministère turc de la Défense.
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, sera présent à l'inauguration, a ajouté le ministère.
Selon l'agence de presse russe étatique TASS, une délégation russe devrait arriver aujourd'hui à Istanbul pour participer à la cérémonie.
L'ouverture du Centre de coordination conjoint (CCC) était prévue par l'accord signé à Istanbul pour permettre la reprise des exportations de céréales bloquées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe.
La reprise des exportations devrait soulager les pays dépendants des marchés russe et ukrainien, qui représentent 30% du commerce mondial du blé à eux deux.
Le CCC sera chargé de conduire les inspections de navires au départ et au retour de la Mer noire, comme l'exigeait Moscou.
10h18 TU. L'UE instaure un plan de réduction de la consommation de gaz.Les États membres de l'Union européenne ont approuvé un plan de réduction coordonnée de leur consommation de gaz. Objectif : réduire leur dépendance envers Moscou, après une nouvelle baisse drastique des livraisons russes, annonce la présidence tchèque du Conseil de l'UE. "
Ce n'était pas une mission impossible! Les ministres (de l'Énergie des 27 réunis à Bruxelles) sont parvenus à un accord politique sur la réduction de la demande de gaz en prévision de l'hiver prochain", a annoncé le compte twitter de la présidence tchèque.
09h52 TU. Les prix du gaz nautrel s'envolent et entrainent le pétrole dans leur sillage. Les prix du gaz européen poursuivaient leur envol, atteignant un plus haut depuis le record historique de mars, après l'annonce la veille de nouvelles coupes drastiques des livraisons via le gazoduc Nord Stream annoncées par le géant gazier russe Gazprom. Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 192,00 euros le mégawattheure (MWh) renouant ainsi avec ses niveaux du début de l'invasion russe de l'Ukraine et entraînant dans son sillage les cours du pétrole.
09h21 TU. L'offensive russe se concentre au sud de l'Ukraine. Les régions du sud de l'Ukraine font l'objet de bombardements russes "massifs". Un village balnéaire près d'Odessa vient d'être touché par des frappes aériennes. Idem pour le port de Mykolaïv, annoncent ce mardi les autorités ukrainiennes. Les frappes russes interviennent malgré un accord avec Moscou signé la semaine passée pour débloquer les exportations de céréales ukrainiennes, cruciales pour la sécurité alimentaire mondiale, par trois ports de la région d'Odessa.
09h00 TU. Zelensky dénonce les bombardements à Zatoka. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky publie sur ses réseaux sociaux une vidéo montrant des maisons détruite à Zatoka, station balnéaire populaire au bord de la mer Noir, près d'Odessa. "
C'est le matin. Un village ordinaire de Zatoka. Les gens se reposaient et vivaient. Pas de bases, pas de troupes. Les terroristes russes voulaient juste tirer", a-t-il écrit en commentaire.
Des missiles ont également visé la périphérie de la ville et il y a eu des tentatives d'endommager l'infrastructure portuaire.
Vitali Kim, gouverneur régional de Mykolaïv.
08h00 TU. "Il ne reste plus une seule localité dans la région de Donetsk qui n'ait pas été frappée et soit relativement sûre", selon un officiel ukrainien. Sur le front est, trois civils ont été tués au cours des dernières 24 heures dans la région de Donetsk (est). C'est ce qu'a annoncé mardi le gouverneur Pavlo Kyrylenko. "
Il ne reste plus une seule localité dans la région de Donetsk qui n'ait pas été frappée et soit relativement sûre", a-t-il déclaré dans une interview à la télévision nationale ukrainienne. Dans la région de Donetsk, les localités de "
Toretsk, Avdiïvka, Mariïnka, Krasnogorivka ont été frappées dans la nuit de lundi à mardi", selon le gouverneur. Bakhmout "
a été l'objet de tirs d'artillerie et de frappes aériennes. On a observé des tirs d'artillerie aux abords de Sloviansk".
06h54 TU. Les images des bombardements sur Mykolaïv publiées sur les réseaux sociaux. Le gouverneur régional de Mykolaïv, Vitali Kim fait état d'une "
frappe massive" sur la ville mardi matin. Il a publié une vidéo où l'on voit de nombreuses explosions et de la fumée noire."
Une installation d'infrastructure critique et une entreprise automobile ont été touchées sans faire de victimes, selon les informations préliminaires", écrit-il sur Telegram. "Des missiles ont également visé la périphérie de la ville et il y a eu des tentatives d'endommager l'infrastructure portuaire", selon la même source.
06h38 TU. Soledar, théâtre des bombardements. De Soledar, il ne reste plus grand chose. Une église, un magasin alimentaire, et une quincaillerie en sous-sol. Toute proche du front, la cité minière de l'est de l'Ukraine, où survivent encore quelque milliers d'âmes, est pilonnée sans trêve depuis plus de trois mois.
06h28 TU. La République tchèque veut s'émanciper des importations russes de gaz. La nouvelle coupe drastique des livraisons de gaz annoncée par Gazprom est "
une preuve supplémentaire" que l'Europe doit "
réduire sa dépendance dès que possible envers les approvisionnements russes", a estimé mardi le ministre tchèque de l'Energie, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE.
L'unité et la solidarité sont les meilleures armes que nous ayons contre (le président russe Vladimir) Poutine et je suis sûr que c'est ce que nous montrerons aujourd'hui.
Jozef Sikela, ministre tchèque de l'Energie
04h00 TU. Baisse des livraisons de gaz russe vers l'Europe : Berlin dénonce une "décision politique". Le ministère allemand de l'Économie a rétorqué en affirmant qu'il n'y a "aucune raison technique" de procéder à de nouvelles baisses de livraison. Selon Berlin, il s'agit d'un "prétexte" et d'une décision "politique" pour peser sur les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine.
03h47 TU. De nouvelles réductions des livraisons de gaz russe vers l'Europe. Le géant gazier russe Gazprom a annoncé qu'il réduirait dès mercredi drastiquement, à 33 millions de mètres cubes quotidiens, les livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream. Selon l'entreprise, la nécessité de maintenance d'une turbine la pousse à réduire ses exportations de gaz.
03h00 TU. Moscou est en guerre contre une "Europe unie", selon Zelensky.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que la Russie mène une "
guerre gazière ouverte contre l'Europe unie". Il exige de cette dernière à "riposter" en renforcant les sanctions prises à l'encontre de Moscou.