Fil d'Ariane
16h00 TU. Le président Volodymyr Zelensky lance un message en anglais à l'attention des supporters de football qui regardent la finale France-Argentine
"Salutations chaleureuses de l'Ukraine à tous les fans de football, de vie et de paix" dit-il face à la caméra revêtu d'un sweath shirt I am Ukrainian "Je félicite la planète entière pour la finale de la Coupe du monde. Aujourd'hui, nous assisterons à une victoire commune, la célébration de l'esprit humain."
Dans une deuxième partie de son message, il rappelle qu'il n'y a pas de champion dans la guerre et pas de match nul.
"C'est le rêve de tant de gens quand les joueurs s'affrontent, faisant que tout le monde profite de la paix. Chaque père aimerait emmener son fils à un match de football partout dans le monde, et chaque mère aimerait que son fils revienne de la guerre. c'est que l'Ukraine aspire à la paix plus que toute autre chose, nous offrons une formule de paix au monde. Absolument juste. Nous l'offrons parce qu'il n'y a pas de champions dans la guerre. Il ne peut y avoir de match nul."
13h23 TU. La vie sous terre des derniers habitants d'Avdïivka bombardée
Sortis de leurs caves, l'air hagard et le visage blafard, emmitouflés dans des vêtements sales, une vingtaine d'habitants de la ville ukrainienne d'Avdiïvka viennent chercher des colis de nourriture distribués au bas d'un immeuble.
Aucun ne prête attention aux détonations incessantes qui résonnent dans cette localité proche de Donetsk (sud-est) et sous le feu constant des forces russes.
Chargés des cartons estampillés PAM (Programme alimentaire mondial), le pas lent, ils repartent dans les sous-sol où ils vivent sans électricité, ni gaz, ni eau, à l'abri des bombardements.
Les soldats de Moscou tentent depuis des mois de prendre la ville située sur la ligne de front, à seulement 13 km du bastion rebelle de Donetsk, une "capitale" des séparatistes pro-russes.
Environ 30.000 habitants vivaient à Avdiïvka avant la guerre. Quelque 2.000 y résident toujours mi-décembre.
Ce jour-là, en milieu de matinée, Vitali Barabash, le chef de l'administration militaire de la ville, décrit à l'AFP le rythme des frappes russes.
"A partir de 7h15, ils ont commencé à bombarder avec des roquettes Grad, la partie vieille de la ville. A 9h30, il y a eu une frappe sur la partie centrale. Ils ont utilisé l'artillerie. Il y a juste 7 minutes, ils ont commencé une frappe massive d'artillerie, la partie centrale à nouveau, des immeubles d'habitations".
De nombreux bâtiments sont éventrés, d'autres en partie noircis. Rares sont ceux dont les vitres sont intactes. Au nord de la ville, la grande cokerie qui comptait jusqu'à 4.000 salariés a aussi été la cible de nombreuses frappes.
Dans une cave près du point de distribution des colis, Svitlana, 74 ans, partage une pièce froide avec cinq autres femmes et deux hommes, tous âgés. Avant la guerre, ils habitaient aux étages au-dessus.
D'épaisses couvertures et des sacs de couchage recouvrent les huit lits. Sur un mur, une lampe torche branchée sur batterie diffuse une lumière faible et blanchâtre.
"C'est très dur...(Des bénévoles) nous proposent de partir, d'évacuer, mais où pouvons-nous aller? Nous sommes trop vieux, alors que pouvons-nous attendre d'un nouvel endroit. Les caves sont toutes les mêmes, mais ici c'est notre cave. Il fait froid maintenant, où que nous allions", explique à l'AFP Svitlana, engoncée dans son manteau et bonnet sur la tête.
"Ici, au moins, nous pouvons monter à l'étage et prendre une veste supplémentaire", ajoute-elle, indiquant dormir habillée. Les sacs de couchage ont été donnés il y une semaine par des bénévoles.
Dans une pièce contiguë légèrement chauffée, un feu crépite dans un poêle à bois.
Le tuyau d'évacuation de la fumée disparaît à l'extérieur de l'immeuble. Il n'y aucune autre ouverture que la porte d'entrée blindée de la cave. L'air est légèrement vicié dans les deux pièces.
Mycola sort des branches d'un petit tas de bois pour alimenter le foyer. Deux détonations claquent dehors.
"Qui sait ce que c'était. On aurait dit de l'artillerie ou peut-être des mortiers", remarque-il en habitué.
"Ici nous gardons de la nourriture, des pommes de terre... S'il fait trop froid, nous déménagerons ici", dans la pièce chauffée, dit-il.
Pour Svitlana, "l'espoir est tout ce que nous avons. La plupart d'entre nous sont malades, comme tout le monde ici - des accidents vasculaires cérébraux, la grippe, certaines personnes se blessent...".
Lorsque le conflit en Ukraine a débuté en 2014, Avdiïvka a été conquise par les séparatistes, avant d'être reprise par les forces de Kiev. En raison de sa proximité avec la ligne de front, elle est restée l'un des points chauds jusqu'au déclenchement de l'offensive russe le 24 février.
Depuis ces derniers mois, la ville est l'un des deux théâtres de combats les plus difficiles du front, avec celui de Bakhmout (Est).
Au nord d'Avdiïvka en juin, les Russes et les forces séparatistes de la région de Donetsk ont coupé l'une des deux principales routes d'accès à la ville.
Ils sont aussi positionnés à l'Est, et au Sud où ces derniers jours ils ont contraint les forces ukrainiennes à reculer leurs lignes.
"Nos troupes se sont retirées (du village) de Vodyane, elles ont traversé la rivière, parce qu'il était absolument impossible de tenir les positions précédentes qui sont complètement détruites" par les bombardements, explique l'administrateur militaire Vitali Barabash.
Selon lui, Moscou vient de redéployer à Avdiïvka des troupes de l'armée régulière "mieux entraînées" que les forces séparatistes.
"Le moral (des soldats de Kiev) est haut, ils ne pensent même pas à quitter la ville", assure-t-il.
Dans son commissariat bunkérisé, l'officier de police d'Avdiïvka, Rasim Rustamov, juge la situation "vraiment difficile". "Nous souffrons des bombardements répétés de la ville elle-même et des alentours. Tous les civils ici sont menacés", dit-il.
Dans la cave de Svitlana et de ses voisines et voisins, des grands collages colorés sont posés aux murs.
"Il n'y avait rien d'autre que de vieux murs de briques ici. Maintenant, vous voyez, étape par étape, nous décorons ce fond gris ennuyeux. Nous savons comment faire pour que nous nous sentions comme chez nous", dit-elle pour expliquer comment elle occupe ses journées.
Parmi le petit groupe d'habitants qui patientent pour prendre les colis de nourriture, Lyudmyla est un peu contrariée.
"Si nous pouvions avoir une laverie mobile alimentée par un générateur. Mais malheureusement...", déplore la dame âgée de 62 ans. Comment envisage-t-elle de passer l'hiver ici? "Le printemps viendra. Avec ou sans nous, il viendra", répond-elle.
11H43 TU. Un mort et huit blessés dans des frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod (gouverneur)
Une personne a été tuée dimanche et huit autres ont été blessées dans des frappes ukrainiennes sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.
Selon lui, les tirs ont visé Belgorod, la capitale régionale, faisant quatre blessés, ainsi qu'un district situé à proximité où "il y a malheureusement un mort et un blessé". Les vitres de plusieurs immeubles ont été brisées et 14 maisons ont été endommagées, a précisé Viatcheslav Gladkov. "Une personne a été tuée", a-t-il dit, précisant qu'il s'agissait d'un homme originaire d'une autre région russe qui s'est rendu à Belgorod pour travailler à la construction d'un nouvel atelier d'une ferme avicole locale.
Des localités et infrastructures dans la région subissent très fréquemment des tirs, souvent mortels, attribués par Moscou à l'armée ukrainienne. La capitale régionale Belgorod a également été touchée directement à plusieurs reprises.
Le gouverneur a indiqué fin novembre qu'une ligne de fortifications était en construction à la frontière, sans en préciser la longueur ni sa localisation.
09H25 TU. L’Allemagne inaugure son premier terminal méthanier pour tourner la page du gaz russe.
Quand les bateaux remplacent les pipelines : l'Allemagne a inauguré samedi son premier terminal de gaz liquéfié, destiné à éviter les pénuries et à remplacer les livraisons russes, stoppées par la guerre en Ukraine. Mais l'approvisionnement à court terme demeure incertain.
"C'est un bon jour pour notre pays", s'est réjouit le chancelier Olaf Scholz, vêtu d'une veste jaune fluo, sur le pont d'un bateau, à quelques mètres du terminal de Wilhelmshaven, au bord de la mer du Nord.
Le navire FSRU (unité flottante de stockage et de regazéification) "Hoegh Esperanza", amarré depuis jeudi à environ 300 mètres de là, a fait sonner sa sirène à l'approche du bateau où avaient pris place le chef de l'Etat, accompagné de plusieurs ministres, édiles locaux et journalistes, dans un temps froid et brumeux.
Cet imposant bâtiment naval bleu et rouge long de 300 mètres, encombré de tuyaux, a été chargé avec suffisamment de gaz nigérian pour la consommation annuelle de "50.000 foyers" et commencera ses livraisons le 22 décembre.
Cinq terminaux flottants ouvriront ces prochains mois, après des chantiers menés au pas de charge grâce aux milliards d'euros débloqués par Berlin.
"Nous nous rendons indépendant des pipelines russes", s'est félicité Olaf Scholz. Ces installations fourniront un tiers des besoins en gaz du pays, éloignant --pour le moment-- les scénarios catastrophes de pénuries massives encore évoqués il y a quelques mois.
02H46 TU. Le ministre russe de la Défense rend visite aux troupes en Ukraine, selon le ministère.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est allé voir les troupes russes impliquées dans "l'opération militaire spéciale" de Moscou en Ukraine, annonce le ministère.
"Le chef de l'armée russe a survolé les zones de déploiement des troupes et vérifié les positions avancées des unités russes dans la zone de l'opération militaire spéciale", indique le ministère sur l'application de messagerie Telegram.
Moscou qualifie son invasion de l'Ukraine d'"opération militaire spéciale" pour "démilitariser" et "dénazifier" son voisin. Kiev et ses alliés appellent cela un acte de conquête non provoqué.
Le ministère a déclaré dans le communiqué que Sergueï Choïgou s'était entretenu avec des troupes "sur la ligne de front" et à un "poste de commandement".
Une courte vidéo publiée avec la déclaration montrait le ministre dans un hélicoptère militaire et quelques vues aériennes d'étendues de terre vides.
L'annonce intervient un jour après que le président russe Vladimir Poutine a tenu une réunion avec les hauts gradés du pays, y compris Choïgou, à la recherche de propositions sur la manière dont ils pensent que la campagne militaire russe en Ukraine devrait se dérouler.
18H14 TU. Moscou accuse la Moldavie de "censure politique".
La Russie accuse la Moldavie de "censure politique" après que ce petit pays d'Europe de l'Est a suspendu l'autorisation de diffusion de six chaînes de télévision accusées de désinformation.
La Moldavie avait expliqué cette décision par le "manque d'informations correctes" dans leur couverture des événements nationaux et des opérations militaires russes en Ukraine notamment.
Certaines des chaînes suspendues retransmettaient des programmes de télévisions russes qui ont été interdites vendredi à l'intérieur de l'Union européenne dans le cadre de nouvelles sanctions prises contre Moscou. La langue russe est largement pratiquée en Moldavie.
"Nous considérons que cette interdiction constitue un acte sans précédent de censure politique, une violation du principe du pluralisme des médias et une violation flagrante du droit à la liberté d'accès à l'information", a réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
La mesure des autorités moldaves entrera en vigueur à partir de lundi 19 décembre et sera effective le temps de la situation d'urgence décrétée en Moldavie après que Moscou a envoyé des troupes en Ukraine fin février.
Ce petit pays de 2,6 million d'habitants, voisin de l'Ukraine et de la Roumanie, s'est vu accorder le statut de candidat pour rejoindre l'Union européenne mais le processus peut prendre des années.