DIRECT - Ukraine : les villes de Bakhmout et Melitopol sous les assauts

Après les accusations d'utilisation de "bombe sale", les affrontement reprennent en Ukraine. Une offensive russe a l'est de l'Ukraine à Bakhmout fait au moins sept morts, tandis qu'une explosion de voiture à Melitopol, zone occupée par la Russie, fait au moins cinq blessés. L'explosion a eu lieu près des bureaux de ZaTV, chaîne de propagande russe.
Image
Bakhmout
De la fumée s'élève après les bombardements russes à Bakhmout, dans la région de Donetsk, en Ukraine, le samedi 22 octobre 2022.
(AP Photo/LIBKOS)
Partager 15 minutes de lecture

16h30 TU. La reconstruction de l'Ukraine au menu d'une réunion en Allemagne

La reconstruction de l'Ukraine est la "mission d'une génération, qui doit commencer maintenant", a exhorté mardi le chancelier allemand Olaf Scholz lors d'une conférence internationale dont les participants ont réaffirmé leur soutien de long terme au pays attaqué par la Russie. L'Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures, a assuré le dirigeant allemand.
Il s'agit de "créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle", a-t-il lancé lors de cette conférence à Berlin réunissant responsables politiques et experts.

Chargement du lecteur...

11H37 TU. Volodomyr Zelensky félicite Rishi Sunak, se dit prêt à "continuer à renforcer" les liens Ukraine-Royaume-Uni.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky félicite le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak et se dit prêt à "continuer à renforcer" les liens entre l'Ukraine et le Royaume-Uni.

"Je vous souhaite de surmonter avec succès tous les défis auxquels la société britannique et le monde entier sont confrontés aujourd'hui. Je suis prêt à continuer à renforcer ensemble le partenariat stratégique ukraino-britannique", déclare Volodymyr Zelensky sur Twitter en adressant ses "félicitations" à Rishi Sunak.



10H57 TU. La justice russe examine l'appel de la basketteuse américaine Brittney Griner.

La justice russe commence à examiner l'appel de la basketteuse américaine Brittney Griner, condamnée en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis, sur fond de très fortes tensions entre Moscou et Washington.

Portant une chemise à carreaux rouges et noirs, Brittney Griner, 32 ans, considérée comme l'une des meilleures joueuses de basket du monde, participait en visioconférence à cette audience dans un tribunal de Krasnogorsk, près de Moscou.

Brittney Griner
La star de WNBA et double médaillée d'or olympique Brittney Griner assiste à son appel par visioconférence, au tribunal régional de Moscou en Russie, ce mardi 25 octobre 2022.
(AP Photo/Alexander Zemlianitchenko)

Brittney Griner a été arrêtée en février dans la capitale russe en possession d'une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis.

Elle a reconnu avoir détenu cette substance, affirmant toutefois l'avoir apportée en Russie par inadvertance et l'utiliser légalement aux Etats-Unis en tant qu'antidouleur.

Elle était allée en Russie pour jouer pendant l'intersaison américaine, une pratique courante pour les basketteuses de WNBA qui gagnent souvent mieux leur vie à l'étranger qu'aux Etats-Unis.

Le cas de cette femme, qui a été condamnée en août dernier à neuf ans de prison pour trafic de cannabis, a depuis pris une ampleur géopolitique dans le contexte de la crise entre Moscou et Washington liée à l'offensive russe en Ukraine.

D'autres citoyens américains sont actuellement emprisonnés en Russie et les Etats-Unis veulent également obtenir leur libération.

Washington a plusieurs fois déclaré avoir fait une "offre conséquente" pour que deux Américains détenus en Russie, Brittney Griner et un ancien soldat américain, Paul Whelan, soient relâchés.

Selon des sources diplomatiques russes, un possible échange de prisonniers pourrait notamment concerner Brittney Griner et un trafiquant d'armes russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout.



10H44 TU. La reconstruction de l'Ukraine "doit commencer maintenant", affirme Olaf Scholz.

La reconstruction de l'Ukraine est la "mission d'une génération, qui doit commencer maintenant", déclare le chancelier allemand Olaf Scholz, malgré les attaques russes qui continuent de faire rage sur ce pays.

L'Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures, a assuré le dirigeant allemand, lors une conférence à Berlin.

Il s'agit de "rien de moins que de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle", a-t-il lancé, en ouvrant cette conférence réunissant responsables politiques et experts.

Olaf Scholz
Le chancelier allemand Olaf Scholz, à une conférence de presse lors de la Conférence internationale d'experts sur la relance, la reconstruction et la modernisation de l'Ukraine, à Berlin, en Allemagne, le mardi 25 octobre 2022. 
(AP Photo/Markus Schreiber)

Reconstruire l'Ukraine est "un défi pour des générations", a-t-il poursuivi, mais aussi une chance pour moderniser ses routes, ponts, hôpitaux et moyens de transport.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente à la conférence, a jugé "stupéfiante" l'ampleur des destructions depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

"La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d’euros (345 millions de dollars) - c'est assurément plus que ce qu'un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont", a-t-elle dit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait une allocution retransmise par vidéo, a appelé au soutien de la communauté internationale pour permettre au pays de boucler son budget l'an prochain.

"A cette conférence nous devons prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien l'an prochain", a-t-il dit. "C'est une somme très importante de 38 milliards de dollars (...) ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites", a-t-il insisté.

Le Premier ministre ukrainien, présent à la conférence, a insisté sur le besoin urgent d'argent "pour nous aider à passer l'hiver et à sauver les gens d'une catastrophe humanitaire".

Faire face à cette crise permettrait aussi de "sauver le continent européen (...) d'un tsunami migratoire", a-t-il dit, alors que des millions de personnes, surtout des femmes et des enfants, ont déjà fui l'Ukraine pour trouver refuge dans des pays de l'Union européenne, notamment en Pologne et en Allemagne.



09H31 TU. Giorgia Meloni promet que Rome restera "un partenaire fiable de l'Otan"

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a promis mardi que l'Italie resterait "un partenaire fiable de la Russie" pour soutenir l'Ukraine face à la Russie.

"L'Italie continuera d'être un partenaire fiable de l'Otan en soutien à l'Ukraine", a-t-elle déclaré lors de son discours de politique générale devant la Chambre des députés.

 

8H15 TU. Volodymyr Zelensky réclame une décision pour couvrir un déficit  de 38 milliards de dollars.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle les participants à une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine à s'engager sur la couverture du déficit budgétaire de 38 millards de dollars prévu l'an prochain en raison par l'invasion russe.

"Pour l'Ukraine, il s'agit d'une somme d'argent considérable", a souligné le chef de l'Etat lors d'une intervention par vidéo à cette conférence internationale qui se déroule mardi à Berlin.


07H18 TU. Une explosion de voiture près du bureau de ZaTV à Melitopol occupé par la Russie a blessé au moins cinq personnes.

Une explosion près du bureau de ZaTV à Melitopol a fait des blessés :  des civils, des employés de l'entreprise, selon des responsables.

ZaTv est une chaîne de propagande russe qui a commencé à diffuser dans les parties occupées de l'oblast de Zaporijjia le 1er août. On ne sait pas encore si l'explosion de la voiture était un accident ou délibérée, ou si quelqu'un assume la responsabilité de l'incident.
 
 

06H41 TU. Sept civils tués à Bakhmout, selon le gouverneur.

Sept civils ont été tués et trois autres blessés lundi à Bakhmout, ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine qui est depuis des mois le théâtre d'intenses combats avec l'armée russe, indique le gouverneur régional. 

Trois corps de civils tués plus tôt ont par ailleurs été découverts dans deux localités de la région, a précisé le gouverneur Pavlo Kyrylenko sur Telegram.

L'armée ukrainienne a de son côté fait état d'offensives russes en direction de Bakhmout, située dans le nord de la région, et de la ville Avdiïvka, une cinquantaine de kilomètres plus au sud.

 

04H57 TU. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier est arrivé à Kiev pour une visite surprise.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier est arrivé à Kiev, indique sa porte-parole, confirmant sa visite surprise en Ukraine. Au même moment, une sirène antiaérienne a résonné dans le ciel de Kiev.

Il y a une semaine, la visite de Frank-Walter Stenmeier prévue à Kiev avait été annulée pour des raisons de sécurité, ce qui avait suscité des critiques de la part de l'opposition conservatrice mais aussi des libéraux, membres de la coalition gouvernementale.

Cette annulation est survenue alors que la capitale ukrainienne a été pour la première fois depuis des mois bombardée par des missiles et des drones kamikaze russes qui y ont visé essentiellement des infrastructures énergétiques et fait une dizaine de morts.

Pour sa première visite en Ukraine depuis l'invasion de ce pays par les troupes russes, le président allemand a dit "se réjouir de sa rencontre avec le président Volodymyr Zelensky à Kiev et avec la population dans le Nord du pays" où il veut "se faire une idée de leur vie en pleine guerre", selon un texte envoyé par la porte-parole, Cerstin Gammelin.

Avant de rencontrer Volodymyr Zelensky, Frank-Walter Steinmeier va se rendre dans la petite ville de Korioukivka, dans le Nord du pays près de la frontière bélarusse, qui avait été occupée par les troupes russes. 

"Mon message aux Ukrainiens: vous pouvez compter sur l'Allemagne! Nous allons continuer à soutenir l'Ukraine: militairement, politiquement, financièrement et sur le plan humanitaire", a dit Frank-Walter Steinmeier à Kiev.

"Avec le président de l'Ukraine, je parrainerai aujourd'hui le réseau de jumelage germano-ukrainien. Plus il y aura de jumelages, plus il sera facile de passer l'hiver et de construire ensemble l'avenir européen à long terme", a-t-il ajouté.

 

23H59 TU. Des élus démocrates appellent Joe Biden à ajuster sa stratégie sur l'Ukraine.

Des élus de l'aile gauche du parti démocrate américain demande au président Joe Biden, qui a débloqué des milliards de dollars en aide militaire à l'Ukraine face à l'invasion russe, de démultiplier les efforts diplomatiques et d'engager des pourparlers directs avec Moscou dans un but: une fin rapide à la guerre.

C'est la première fois qu'un tel appel émane du propre parti du président.

"Nous vous appelons à accompagner le soutien économique et militaire que les Etats-Unis ont fourni à l'Ukraine d'une impulsion diplomatique proactive, et à redoubler d'efforts pour chercher un cadre réaliste pour un cessez-le-feu", disent les élus dans leur lettre, en disant clairement être contre l'invasion "illégale et scandaleuse" de l'Ukraine et que toute solution devrait être approuvée par Kiev.

"Mais en tant que législateurs responsables de la manière dont sont dépensés des dizaines de milliards de dollars du contribuable américain en assistance militaire dans le conflit, nous pensons qu'une telle implication dans cette guerre crée également la responsabilité pour les Etats-Unis de sérieusement explorer toutes les voies possibles", ajoutent-ils.

Parmi eux figurent Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Pramila Jayapal, figures de l'aile progressiste du parti.

Les élus appellent Joe Biden à "déployer de vigoureux efforts diplomatiques en soutien à un règlement négocié et à un cessez-le-feu, à engager des pourparlers directs avec la Russie (et) à explorer les perspectives pour un nouvel accord de sécurité européen acceptable pour toutes les parties".

Interrogé sur le courrier, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, a affirmé que "personne ne veut voir cette guerre se terminer plus que nos homologues ukrainiens".

"Nous ne savons pas quand cela se produira (...), parce que nous n'avons vu aucune indication de la part des Russes disant qu'ils sont prêts à s'engager dans cette diplomatie et ce dialogue", a-t-il ajouté.

"Nous fournissons à nos partenaires ukrainiens ce dont ils ont besoin sur le champ de bataille pour que, lorsqu'une table de négociations fera son apparition, ils soient dans la position la plus forte possible", a-t-il encore dit.

Quant à la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, elle a dit que l'exécutif avait été "très clair: rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine".

 

18H43 TU. Céréales: l'Ukraine accuse la Russie de provoquer à dessein des retards pour 165 navires.

L'Ukraine a accusé lundi la Russie de retarder délibérément plus de 165 navires destinés au transport de céréales en prolongeant les inspections menées conformément à un accord conclu sur ces livraisons cruciales pour de nombreux pays d'Afrique et d'Asie.

"Depuis le 14 octobre 2022, les inspecteurs russes assignés au Centre de coordination conjoint (JCC) d'Istanbul prolongent significativement l'inspection des navires se dirigeant vers les ports ukrainiens pour recevoir des céréales ou qui ont déjà été chargés et qui sont en route pour leur destination finale", a déploré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"En conséquence, plus de 165 navires sont bloqués dans une file d'attente près du détroit du Bosphore et ce nombre continue d'augmenter chaque jour", a-t-il ajouté, dénonçant des retards "politiquement motivés".

Le Centre de coordination a confirmé lundi soir la congestion, précisant que "plus de 170 navires", vides ou chargés, attendent au large d'Istanbul d'être inspectés pour poursuivre leur route, alors qu'avec "la nouvelle récolte, les silos ukrainiens risquent d'être à nouveau pleins".

Le JCC, qui avait déjà alerté sur les embouteillages aux portes du Bosphore au début du mois, qu'il attribuait en partie aux armateurs, "s'inquiète de ces retards qui risquent de perturber la chaine d'approvisionnement et les opérations portuaires", indique-t-il dans un communiqué.
 

18H36 TU. L’Iran ne restera pas "indifférent" si Moscou utilise ses drones en Ukraine.

Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a affirmé lundi que son pays ne resterait pas "indifférent" s'il était prouvé que la Russie utilise des drones de fabrication iranienne en Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lundi que la Russie avait commandé "environ 2.000 Shaheds iraniens", des drones kamikazes, pour appuyer son invasion de l'Ukraine.

"Dans la guerre en Ukraine (...) nous sommes contre armer aussi bien la Russie que l'Ukraine", a indiqué Hossein Amir-Abdollahian dans des déclarations vidéo publiées par les médias locaux.

"Nous n'avons fourni à la Russie ni armes ni drones à utiliser dans la guerre contre l'Ukraine", a-t-il ajouté répétant de précédents démentis, tout en reconnaissant une coopération de défense entre Téhéran et Moscou.

Le ministre iranien a réaffirmé la volonté de son pays de tenir des pourparlers directs avec l'Ukraine à ce sujet, soulignant avoir transmis un message en ce sens au chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell.

"J'ai dit à M. Borrell que s'il devenait clair pour nous que la Russie a utilisé des drones iraniens contre l'Ukraine, nous ne serons certainement pas indifférents à cette question", a-t-il affirmé.   

17H21 TU.  "Bombe sale": Moscou ne doit pas utiliser "un prétexte" pour une "escalade", selon le chef de l'Otan.

L'Otan rejette "les fausses allégations" de la Russie qui accuse l'Ukraine de préparer le recours à une "bombe sale", a déclaré lundi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, soulignant que Moscou ne devait pas utiliser ce "prétexte" pour une "escalade".

"Les Alliés de l'Otan rejettent cette allégation. La Russie ne doit pas utiliser cela comme un prétexte à une escalade" du conflit en Ukraine, a tweeté Jens Stoltenberg, après s'être entretenu avec le chef du Pentagone Lloyd Austin et le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.

 

16H38 TU. Washington n'a "aucune indication" que la Russie ait décidé d'user de l'arme nucléaire en Ukraine.

Les Etats-Unis n'ont "toujours aucune indication" que la Russie ait décidé de faire usage d'armes nucléaires, chimiques ou biologiques, a déclaré lundi un haut responsable militaire américain, au moment où l'Ukraine et ses alliés craignent une escalade de Moscou.

"Nous n'avons toujours aucune indication que les Russes aient pris la décision de faire usage d'armes nucléaires", a déclaré ce haut responsable ayant requis l'anonymat. 

"Aucune information qui indique qu'ils aient pris la décision d'employer des armes nucléaires, biologiques, chimiques sur le champ de bataille", a-t-il ajouté au cours d'un point de presse. 

A la question de savoir si cela incluait la décision de faire usage d'une "bombe sale", le haut responsable militaire a répondu "oui".

"Bien sûr, nous continuons à surveiller de près et nous laissons les lignes de communication ouvertes avec nos alliés et partenaires, les Ukrainiens et les Russes", a-t-il poursuivi.

 

16H22 TU. L’Ukraine annonce avoir repousé les Russes de quatre villages dans le nord-est.

L'armée ukrainienne a annoncé lundi avoir chassé les forces russes de quatre villages dans le nord-est du pays, où une contre-offensive lui avait déjà permis de reprendre des milliers de kilomètres carrés de territoire en septembre.

"Grâce à des opération réussies, nos troupes ont repoussé l'ennemi hors des localités de Karmazynivka, Myasojarivka et Nevské dans la région de Lougansk et de Novosadové dans la région de Donetsk", des localités situées à proximité les unes des autres, a indiqué sur Facebook l'état-major ukrainien.

 

15H58 TU.  "Bombe sale" : le chef de l'état-major de l'armée russe a parlé avec ses homologues américain et britannique.

Le chef de l'état-major de l'armée russe Valéri Guerassimov s'est entretenu lundi avec ses homologues américain, le général Mark Milley, et britannique, l'amiral Tony Radakin, au sujet de la "bombe sale", huit mois après le début de l'offensive russe en Ukraine.

Depuis dimanche, Moscou agite la menace de cette bombe radiologique que l'armée ukrainienne souhaiterait utiliser, une affirmation pourtant fermement rejetée par Kiev et ses alliés occidentaux.

Les généraux Guerassimov et Milley ont eu "une conversation téléphonique" au cours de laquelle ils ont évoqué "l'utilisation éventuelle d'une +bombe sale+ par l'Ukraine", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

C'est la première fois que les chefs d'état-major des armées russe et américaine ont discuté du conflit en Ukraine depuis le 19 mai.

Plus tôt lundi, Valéri Guerassimov s'était entretenu avec son homologue britannique, l'amiral Tony Radakin, là aussi dans un rare échange entre les deux hommes.

Le ministère russe de la Défense a diffusé dans la foulée un bref communiqué, expliquant aussi que les deux chefs d'état-major avaient évoqué la "bombe sale".

Selon le ministère britannique de la Défense, la conversation a eu lieu "à la demande" de la partie russe.

Au cours de cet entretien, Tony Radakin "a rejeté les allégations de la Russie selon lesquelles l'Ukraine prévoyait des actions pour aggraver le conflit", a-t-on assuré de même source.

Les deux hommes "ont convenu de l'importance de maintenir des canaux de communication ouverts entre le Royaume-Uni et la Russie pour gérer le risque d'erreur de calcul et faciliter la désescalade", a toutefois noté le ministère britannique de la Défense.

Plus tôt lundi, Londres, Washington et Paris avaient jugé "fausses" les accusations de Moscou sur la "bombe sale". "Personne ne serait dupe d'une tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade", avaient-ils souligné dans une déclaration commune.

 

15H51 TU. L’Afrique n'est "pas contre l'Ukraine", pays "agressé", dit le président de l'UA.

Le président de l'Union africaine Macky Sall a assuré lundi que l'Afrique n'était "pas contre l'Ukraine", pays "agressé", mais a expliqué le refus de nombreux pays africains de prendre parti dans la crise comme une réaction à l'indifférence internationale face aux agressions visant le continent.

"L'Afrique n'est pas contre l'Ukraine, il ne faut pas qu'on ait l’impression que les Africains sont insensibles à la situation de l’Ukraine. Ce n'est pas ça du tout", a déclaré le chef de l'Etat sénégalais lors de la 8 édition du Forum international de Dakar, conférence de dirigeants et d'experts sur la sécurité en Afrique.

"Mais les Africains disent qu’au même moment où l’Ukraine est en guerre, est envahie, est agressée, l'Afrique est permanemment agressée par le terrorisme", a-t-il dit. Il a aussi cité l'absence de solidarité internationale face à la crise économique qui éprouve le continent et face aux maladies.

"Nous sommes en 2022, nous ne sommes plus pendant l’ère coloniale. Nous sommes en 2022, donc les pays, même s'ils sont pauvres, sont d'égale dignité. Il faut qu’on traite leurs problèmes avec le même respect", a-t-il renchéri.

Il a renouvelé son appel à une meilleure représentation africaine au sein des organisations internationales comme le Conseil de sécurité de l'ONU ou le G20.

L'emploi du mot "agressée" pour l'Ukraine est significatif de la part du président de l'Union africaine.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a divisé les pays africains, ainsi que l'ont montré plusieurs votes aux Nations unies depuis février 2022. Près de la moitié d'entre eux se sont encore abstenus ou n'ont pas pris part au vote le 12 octobre quand l'Assemblée générale de l'ONU a condamné l'annexion par la Russie de territoires ukrainiens.

Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale en faveur d'une résolution qui exigeait "que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".