DIRECT - Ukraine : l'ONU déplore que de nombreux Ukrainiens n'aient pu être évacués de Marioupol

L'armée russe et les forces prorusses continuent d'attaquer le complexe industriel d'Azovstal à Marioupol. Pendant ce temps, les couloirs d'évacuation se mettent en place avec difficulté : le maire de Marioupol affirme que seuls trois bus sur les 90 promis par les Russes, sont arrivés aux points d'accueil sous contrôle ukrainien. Et si l'ONU se félicite de l'évacuation "réussie" de 101 civils, elle rapelle "qu'il y a des civils encore pris au piège" à Marioupol.
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Réfugiés venant de Marioupol, Tokmak et Berdiansk arrivent à Zaporijjia
© AP Photo/Francisco Seco
Un homme porte une femme âgée dans ses bras pour la faire descendre d'un bus de réfugiés venant de Marioupol, Tokmak et Berdiansk arrivent à Zaporijjia
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Azovstal après une frappe russe
© AP Photo
Le site métallurgique d'Azovstal à Marioupol le 29 avril 2022. Photo du ministère russe de la Défense.
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18h45 TU - Le journaliste russe et prix Nobel de la Paix 2021 Dmitri Mouratov dénonce la propagande russe évoquant l'usage de l'arme nucléaire en Ukraine, qui selon lui mènerait à "la fin de l'humanité" au lieu de mettre fin à la guerre.
Dmitri Mouratov
Dmiti Mouratov en décembre 2021, peu avant de recevoir le prix Nobel de la Paix.
© AP Photo/Alexander Zemlianichenko

S'exprimant lors d'un événement à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, Dmitri Mouratov, dont le journal Novaïa Gazeta a été contraint de suspendre sa publication en pleine intervention militaire russe, a estimé que les propagandistes du Kremlin tentaient de rendre l'usage des armes nucléaires plus acceptable pour l'opinion publique russe.

"Depuis deux semaines déjà, nous entendons sur nos télévisions que les silos nucléaires devraient être ouverts", a-t-il ajouté. "Et nous entendons aussi que ces armes horribles devraient être utilisées si les livraisons d'armes à l'Ukraine se poursuivent".

Contrairement à ce qu'affirme la propagande, a-t-il souligné, le déploiement de telles armes ne signifierait "pas la fin de la guerre". Mais "ce sera la fin de l'humanité", a-t-il estimé.

Selon le prix Nobel de la Paix, le pouvoir "absolu, sans restrictions" acquis par Vladimir Poutine est la chose la plus effrayante aujourd'hui en Russie.

18h00 TU - Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, espère que "davantage de pauses humanitaires" pourront être organisées avec l'Ukraine et la Russie, sur le modèle de celle qui a permis l'évacuation d'une centaine de civils de l'aciérie Azovstal.


"J'espère que la coordination continue avec Kiev et Moscou conduira à davantage de pauses humanitaires qui permettront aux civils de s'éloigner en toute sécurité des combats et à l'aide d'atteindre les personnes là où les besoins sont les plus grands", a déclaré le secrétaire général de l'ONU dans un communiqué sans en préciser les lieux.

Lors d'une liaison vidéo avec des journalistes à l'ONU à New York, la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ukraine, Osnat Lubrani, a aussi espéré que l'opération organisée le week-end dernier à Marioupol pourrait se répéter.

Tout en remerciant les équipes sur place qui ont permi l'évacuation de 101 civils de la zone de Marioupol contrôlées par les Russes, elle a rappelé "qu'il y a des civils encore pris au piège, certains d'entre eux ont peut-être eu peur de sortir, ou n'ont probablement pas pu s'extraire", sans pouvoir en préciser le nombre.

 

16h14 TU - Au moins dix morts dans une frappe russe sur une usine à Adviïvka dasn la région de Donetsk (gouverneur). 

Au moins dix personnes sont mortes et quinze ont été blessées dans une frappe russe sur une usine à Avdiïvka, une ville proche de la ligne de front dans l'Est de l'Ukraine, déplore le gouverneur de la région de Donetsk.

"Au moins dix morts, 15 blessés: les conséquences du bombardement de l'usine de coke d'Avdiïvka par l'occupant russe", précise sur Telegram Pavlo Kyrylenko.

"L'information va être encore clarifiée et le nombre de victimes pourrait probablement être plus élevé", a-t-il ajouté, accusant l'armée russe d'avoir visé "les travailleurs (qui) venaient de terminer leur quart et attendaient le bus à l'arrêt".

Avdiïvka, une ville d'environ 30.000 habitants, est située sur la ligne de front et à quelques kilomètres seulement de la ville de Donetsk, une "capitale" des séparatistes pro-russes de l'Est de l'Ukraine.

Dans un bunker à Adviïka, le 4 février 2022
Des portes-bonheur sont accrochés au mur de ce bunker sur la ligne de front à Adviïka, dans la région de Donetsk. Un soldat ukrainien se repose avant de reprendre du service ce 4 février 2022. 
© AP Photo/Vadim Ghirda
 

15h40 TU - Une cinquième enquête a été ouverte en France pour "crimes de guerre", pour des actes contre un Français à Borodianka et Velykyi Lis, près de Kiev, indique le parquet antiterroriste (Pnat).

Les faits visés, commis entre le 26 mars et le 7 avril, correspondent notamment à des "atteintes volontaires à la vie, des atteintes volontaires à l'intégrité physique ou psychique de la personne" et des "vols ou extorsions", perpétrés "à l'encontre d'une personne protégée par le droit international des conflits armés en vertu des lois et coutumes de guerre et du droit international humanitaire", a précisé le Pnat.

La victime possède la nationalité française et a été blessée.

Au total, le Pnat a ouvert cinq enquêtes pour "crimes de guerre" commis au préjudice de Français depuis le début de la guerre en Ukraine.

Une première enquête a été ouverte après le décès de Pierre Zakrzewski, un journaliste franco-irlandais, le 14 mars à Horenka, près de la capitale ukrainienne.
 

Puis trois autres ont été ouvertes pour des faits commis à Marioupol (sud de l'Ukraine) entre le 25 février et le 16 mars, à Gostomel (région de Kiev) entre le 1er et le 12 mars et Tcherniguiv (nord) depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont envahi l'Ukraine, a détaillé le Pnat, compétent pour ce type d'infraction.

Ces trois enquêtes concernent des Français de retour d'Ukraine qui "se sont déclarés comme victimes de crimes de guerre", avait alors précisé à l'AFP le général Jean-Philippe Reiland, chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), chargé des cinq enquêtes.

La justice française ne peut ouvrir d'enquêtes pour des faits commis hors du territoire français que si une victime est française, si l'auteur du crime de guerre allégué est français ou si l'auteur de l'infraction a sa résidence habituelle sur le sol français.


15h01 TU - Les États-Unis considèrent désormais officiellement que la star américaine du basket Brittney Griner, arrêtée mi-février en Russie, est "injustement détenue".
 
Brittney Griner (15) pose avec sa médaille d'or en basket lors des JO d'étét de Tokyo 2020, le 8 août 2021 à Saitama, au Japon. 
© AP Photo/Charlie Neibergall

"Le département d'Etat est parvenu à la conclusion que la Fédération de Russie détient injustement la ressortissante américaine Brittney Griner", a déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine en ajoutant que "le gouvernement américain va poursuivre ses efforts pour apporter un soutien approprié à Mme Griner".

La basketteuse de 31 ans a été interpellée le 17 février dans un aéroport proche de Moscou avec "des vapoteuses et un liquide présentant une odeur particulière" d'huile de cannabis, selon les douanes russes.

Celle qui est considérée comme l'une des meilleures joueuses du monde risque jusqu'à dix ans de prison.

L'arrestation de cette double médaillée d'or olympique, ouvertement lesbienne, n'a été révélée au grand public que le 5 mars, 15 jours après son arrestation. Entre-temps, les forces russes avaient envahi l'Ukraine, déclenchant une crise internationale et d'importantes sanctions américaines contre Moscou.

A Washington, certains ont craint d'emblée que la joueuse ne soit utilisée comme un outil de pression dans le conflit.

Mais les autorités américaines ont dans un premier temps fait profil bas sur son cas, sans se prononcer sur le bien-fondé légal de son arrestation.

14h08 TU - L'entrepreneur russe Oleg Tinkov, dont les parts de la banque phare Tinkoff ont été rachetées par un milliardaire russe proche du Kremlin, déclare avoir été "puni" pour son "opinion", après avoir critiqué la guerre en Ukraine.
 

"Dommage que mon pays ait fini par sombrer dans l'archaïsme, le paternalisme et la servilité. Il n'y a plus de Russie, tout a disparu", a-t-il déclaré dans une publication sur Instagram. 

"Et les menaces contre moi personnellement, une personne qui lutte contre le cancer du sang le plus grave - la leucémie -, le désir de (me) punir juste pour (...) mon opinion honnête, montrent la déshumanisation finale du régime", a ajouté l'homme âgé de 54 ans.

Le 29 avril, le fonds de Vladimir Potanine, un milliardaire russe proche du Kremlin, a annoncé avoir acheté les parts d'Oleg Tinkov dans la banque Tinkoff.


13h39 TU - Le président russe Vladimir Poutine déclare que l'Occident devrait arrêter de fournir des armes à l'Ukraine, dans une conversation téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.

"L'Occident pourrait aider à arrêter ces atrocités en exerçant une influence appropriée sur les autorités de Kiev, ainsi qu'en arrêtant la fourniture d'armes à l'Ukraine", a déclaré le président selon un communiqué du Kremlin, affirmant que Kiev "manque de préparation pour un travail sérieux" dans les pourparlers de paix.

13h16 TU - Le Royaume-Uni va augmenter son aide militaire à l'Ukraine, face à l'invasion russe, avec des radars et des drones, et continuer afin que plus personne "n'ose attaquer" le pays.
 
Boris Johnson s'adresse au parlement ukrainien par visio
Boris Johnson s'adresse au parlement ukrainien par visio et promet un nouveau plan d'aide à l'Ukraine de 300 millions de livres (environ 355 millions d'euros).
© Présidence ukrainienne via AP
Boris Johnson s'est adressé par visio au Parlement ukrainien : "Nous allons continuer à aider l'Ukraine (...) en armes, financement et aide humanitaire, jusqu'à atteindre notre objectif à long terme qui doit être de renforcer l'Ukraine de manière à ce que personne n'ose plus jamais vous attaquer" a-t-il promis.

Ce nouveau plan de 300 millions de livres (environ 355 millions d'euros) inclut "des radars pour localiser l'artillerie qui bombarde vos villes, des drones de transport lourd pour approvisionner vos forces, et des milliers d'appareils de vision nocturne", a-t-il précisé.

12h18 TU - Le maire de Marioupol déclare que seuls trois bus transportant les évacués d'Azovstal sont arrivés à destination.

Selon le site d'information ukrainien, Ukrainska Pravda, seuls 14 bus, sur les 90 promis par les Russes sont arrivés sur les points de rassemblement pour faire les évacuations et trois sur ces 14 sont arrivés en Ukraine.

Le maire de Marioupol, Vadim Boïchenko explique : "Quand les Russes ont accepté l'évacuation nous avon indentifié trois points de collecte. Cependant seuls 14 bus sont arrivés à deux de ces points et seuls trois ont atteint un territoire contrôlé par les forces ukrainiennes. Nous ne savons pas où sont les onze autre bus censés arriver à Zaporijjia. Ils se perdent souvent dans des "centres de tri"."

11h44 TU -L'armée russe et les forces prorusses attaquent avec "artillerie et avions" l'usine d'Azovstal.
 

Les forces russes ont utilisé de l'artillerie et des avions pour détruire les "positions de tir" de combattants ukrainiens sortis de l'usine d'Azovstal à Marioupol, indique le ministère russe de la Défense.

Le porte-parole des forces armées russes a affirmé que le régiment ukrainien Azov, qui défend l'usine, a "utilisé" le cessez-le-feu, déclaré pour évacuer des civils, pour sortir des sous-sols de l'aciérie et "prendre des positions de tir sur le territoire et dans les bâtiments de l'usine".

"Nous avons été bombardés toute la nuit (...), deux femmes ont été tuées et maintenant un assaut d'Azovstal est en cours", a pour sa part déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, au site d'informations Ukraïnska Pravda.

L'évacuation des civils "se poursuit", avait annoncé auparavant la présidence ukrainienne. La mairie de ce port industriel du sud du Donbass, presque entièrement conquis par les Russes, avait annoncé lundi un accord pour une évacuation avec le soutien de l'ONU et de la Croix-Rouge.

(Re)voir : Guerre en Ukraine : entre l'urgence de fuir Marioupol et la résignation
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10h13 TU -Macron parle à Poutine, premier appel depuis fin mars.

Les présidents français et russe, qui s'étaient entretenus à de nombreuses reprises - près de 20 fois depuis décembre 2021 dont huit fois depuis le début de la guerre le 24 février - n'ont pas échangé depuis la découverte du massacre de Boutcha début avril. 

09h38 TU - Moscou accuse Israël de "soutenir le régime néonazi de Kiev".

"Nous avons prêté attention aux déclarations anti-historiques du ministre des Affaires étrangères (israélien) Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. "L'histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis".

(Re)voir : Ukraine : l'armée affirme avoir détruit deux patrouilleurs russes
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09h08 TU - Les Fidji ordonnent la saisie d'un superyacht lié à la Russie. 
 

Un tribunal fidjien a ordonné la saisie d'un superyacht qui appartiendrait à un oligarque russe sanctionné. La valeur du bien visé est estimée à plus de 300 millions de dollars. 

08h27 TU - Le pape prêt à se rendre à Moscou pour voir Poutine.
Pape François au Vatican
Le Pape lors de la traditionnelle audience du mercredi, le 28 avril dernier.
© AP Photo/Andrew Medichini

Le pape François se déclare disposé à se rendre à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et tenter d'arrêter les combats en Ukraine, dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera.

Évoquant l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, François explique avoir "appelé au téléphone" le président ukrainien Volodymyr Zelensky "le premier jour de la guerre".
"En revanche je n'ai pas appelé Poutine. Je lui avais parlé en décembre, pour mon anniversaire, mais cette fois-ci non, je n'ai pas appelé", a ajouté le pontife argentin.
"Par la suite, après 20 jours de guerre, j'ai demandé au cardinal (Pietro) Parolin", numéro deux du Vatican, "de faire parvenir à Poutine le message que j'étais disposé à me rendre à Moscou", a-t-il souligné. "Nous n'avons pas encore reçu de réponse et nous insistons encore, même si je crains que Poutine ne puisse pas et ne veuille pas avoir cette rencontre maintenant", ajoute le pape François.

"Comment ne parvenons-nous pas à arrêter toute cette brutalité? Nous avons vu la même chose il y a 25 ans avec le Rwanda",  a dit le pape, évoquant le génocide de 1994 au cours duquel 800.000 personnes, principalement issues de la minorité tutsi, ont été tuées, selon l'ONU.

03h19 TU - L'UE prévoit le retrait "d'autres banques" du système de transactions Swift.

Le sixième paquet de sanctions de l'Union européenne à l'égard de la Russie concernera notamment "le secteur bancaire" : "il y aura d'autres banques russes qui sortiront de Swift", d'après le haut représentant pour les affaires étrangères, Josep Borrell. Et "dans le secteur énergétique, nous sommes en train de travailler pour préparer des propositions qui permettent de limiter les importations énergétiques de Russie, notamment le pétrole", a-t-il ajouté.

20h24 TU - Face à la flambée des prix de l'énergie, l'Italie débloque 14 milliards d'euros d'aides supplémentaires.

"Ces mesures représentent 14 milliards d'euros, qui s'ajoutent aux 15,5 milliards déjà prévus, on arrive donc à un total de près de 30 milliards d'euros, soit deux points de pourcentage du PIB", a annoncé le Premier ministre Mario Draghi.