Disparition du Titan : les réserves d'oxygène presque épuisées

Les secouristes estiment que les réserves du submersible disparu près de l'épave du Titanic devaient être épuisées à 11h08 TU ce 22 juin. Mais les gardes-côtes américains espèrent toujours retrouver vivants ses cinq occupants.

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le submersible Titan se préparant à plonger dans l'Océan Atlantique nord à la recherche de l'épave du Titanic, le dimanche 18 juin 2023

Sur cette photo transmise par Action Aviation on peut voir le submersible Titan se préparant à plonger dans l'Océan Atlantique nord à la recherche de l'épave du Titanic, le dimanche 18 juin 2023. 

© Action Aviation via AP
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"Nous continuons de voir dans des cas particulièrement complexes que la volonté de vivre des personnes doit véritablement être prise en compte également", a déclaré ce 22 juin le contre-amiral des garde-côtes américains John Mauger, à la tête des opérations de recherche, à la chaîne américaine NBC. "Et donc nous continuons de chercher et poursuivons nos efforts de sauvetage", a-t-il ajouté.

Les secouristes avaient estimé à 11h08 TU (soit 13 heures à Paris) l'heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d'oxygène à bord du Titan. Le petit explorateur en eaux profondes de l'entreprise privée américaine OceanGate Expeditions est porté disparu depuis le 18 juin. Il dispose d'une autonomie théorique de 96 heures en plongée.

Cinq hommes en danger

Un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistano-Britanniques ont plongé le matin du 18 juin à bord du Titan, long d'environ 6,5 mètres. L'habitacle dans lequel ils se trouvent est très exigu.

Le submersible devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi 20 juin vers midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu'il restait "environ 40 heures d'air respirable" à bord. Des avions P-3 canadiens ont cependant détecté des bruits réguliers sous l'eau le 21 juin.

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Cette nouvelle a suscité de l'espoir et orienté l'armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l'on puisse déterminer l'origine de ces sons.

L'Atalante est arrivé

Surveillance aérienne à l'aide d'avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins : les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne continuent d'arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.

L'Atalante, un navire de recherches français de l'Ifremer, est arrivé sur place tôt ce 22 juin , a-t-on appris auprès de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer. Il est doté d'un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu'à l'épave du Titanic qui gît par près de 4.000 mètres de fond.

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Le Victor 6000 est le "principal espoir" pour une opération de secours sous-marine, a déclaré lors d'un point presse Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey (BAS, un organisme britannique de recherche basé à Cambridge).

La zone de recherches en surface s'étend sur 20.000 kilomètres carrés.
Selon le capitaine Jamie Frederick des garde-côtes américains, "la localisation des recherches, à 1.450 km à l'est de Cape Cod (sur la côte Nord-Est des Etats-Unis, ndlr) et à 640 km au sud-est de Saint-Jean de Terre-Neuve (au Canada), rend exceptionnellement difficile la mobilisation rapide de grandes quantités d'équipements".

La sécurité en question

Depuis le début des recherches, dimanche, des détails mettant en cause OceanGate émergent à propos de négligences potentielles dans la sûreté de l'appareil de tourisme sous-marin.

Une plainte de 2018 consultée par l'AFP indique qu'un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.

Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l'avant de l'appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m.

Le patron d'OceanGate, l'Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d'un richissime homme d'affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), du spécialiste français du Titanic Paul-Henri Nargeolet (77 ans), surnommé "Monsieur Titanic" , du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans), tous deux ayant également la nationalité britannique.

Pour 250.000 dollars, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l'une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle.
Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1.500 passagers et membres d'équipage.
Depuis la découverte de l'épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.