Dix ans après le Printemps arabe : quelles sont les grandes dates-clés à retenir ?

De la chute des dirigeants tunisien Zine El Abidine Ben Ali, égyptien Hosni Moubarak et libyen Mouammar Kadhafi en 2011 à l'écrasement des révoltes à Bahreïn et en Syrie, voici les principaux événements qui ont marqué le Printemps arabe. Rappel des dates-clés.

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Printemps arabe : dates-clés
Manifestants brandissant le portrait du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid (Tunisie), le 17/12/12
 
AP Photo/Hichem Borni.
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Tout commence le 17 décembre 2010 en Tunisie. Ce jour-là un jeune vendeur de fruits ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par la misère et les humiliations policières, s'immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie. Son acte désespéré déclenche un mouvement de protestation inédit contre le chômage et la vie chère, qui s'étend à tout le pays.

La Tunisie montre l'exemple

Le 14 janvier 2011 est un jour historique. Aux cris de "Ben Ali, dégage!", les Tunisiens défilent par milliers dans la capitale pour demander le départ du président, au pouvoir depuis vingt-trois ans. Dans la soirée, celui-ci fuit en Arabie saoudite. Ben Ali est le premier dirigeant d'un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue. La "Révolution du jasmin" donne le coup d'envoi du Printemps arabe, avec son slogan phare: "Le peuple veut la chute du régime".

A re(voir) : manifestation contre l'austérité

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Révolte en Egypte 

Le 25 janvier 2011, la place Tahrir au Caire devient le symbole de la protestation anti-Moubarak. Des milliers d'Egyptiens défilent dans la capitale, mais aussi à Alexandrie et dans de nombreuses autres villes pour réclamer le départ de leur président, au pouvoir depuis 1981, aux cris de"Pain, liberté, dignité", et"Moubarak, dégage!". 

Le 11 février 2011, alors que plus d'un million de personnes manifestent à travers l'Egypte, Hosni Moubarak démissionne et remet ses pouvoirs à l'armée, provoquant une explosion de joie. "Le peuple a fait tomber le régime !", scande la foule sur la place Tahrir.

Egypte : les grandes dates du règne de Moubarak

La place Tahrir inspire Bahreïn 

Le 15 février 2011 à Bahreïn, la place de la Perle à Manama, la capitale, est rebaptisée par des milliers de manifestants "place Tahrir". Les protestataires réclament une véritable monarchie constitutionnelle et des réformes politiques. Mais ce soulèvement est écrasé à la mi-mars après l'entrée de troupes du Golfe, notamment saoudiennes, pour protéger des installations vitales.

Répression sanglante en Libye 

Le 15 février toujours, la police disperse par la force un sit-in contre le pouvoir à Benghazi, deuxième ville de Libye, et des affrontements opposent manifestants et forces de l'ordre. Mouammar Kadhafi menace de traquer les rebelles "rue par rue, allée par allée, maison par maison". La contestation se transforme en insurrection, sévèrement réprimée, faisant des milliers de morts.

A re(lire) : la fin de Mouammar Kadhafi

Syrie : des slogans sur les murs à la guerre civile 

Le 6 mars 2011, une quinzaine d'adolescents gribouillent sur les murs de leur école à Deraa, dans le sud de la Syrie: "Ton tour est arrivé, docteur", apostrophant le président Bachar al-Assad, ophtalmologiste de formation. L'arrestation et la torture des adolescents sont à l'origine de la révolte et les premières manifestations pacifiques réclamant des changements démocratiques. Mais face à la répression du régime, le soulèvement tourne à la guerre civile, un conflit qui a fait à ce jour plus de 380.000 morts.

A revoir : Syrie : 20 ans de pouvoir pour Bachar el-Assad

Mouammar Kadhafi tué près de Syrte

Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi, en fuite depuis la chute de Tripoli aux mains des insurgés, grâce à un appui décisif de l'Otan, est tué près de Syrte, sa région d'origine à l'est de Tripoli. Celui qui a gouverné la Libye pendant quarante-deux ans et insulté dans ses discours les "rats" ayant osé se soulever contre son pouvoir est finalement capturé avant d'être tué.

Premier vote libre en Tunisie 

Le 23 octobre 2011, les Tunisiens se mobilisent massivement pour élire une Assemblée nationale constituante (ANC), première élection libre de l'histoire du pays. Dominée par les islamistes d'Ennahdha, l'ANC est chargée de rédiger la Constitution.

A revoir : Tunisie 2011 une élection vers la démocratie

Yémen : Ali Abdallah Saleh cède le pouvoir

Le 27 février 2012, Ali Abdallah Saleh, à la tête du Yémen depuis trente-trois ans, cède le pouvoir à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, après plus d'un an d'une contestation qui a mobilisé des dizaines de milliers de manifestants. Il est le quatrième dirigeant à être emporté par le Printemps arabe.

A re(lire) : Emeutes au Yémen : les opposants au président Saleh soudés