Présidentielle américaine

Donald Trump ne gagne pas, il triomphe (et voici pourquoi)

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Donald Trump devant ses partisans

Donald Trump jubile devant ses partisans à West Palm Beach avant son discours. 

AP Photo/Alex Brandon
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Pour tout le monde aux États-Unis, Donald Trump sera le prochain locataire de la Maison-Blanche, après l’investiture du 20 janvier 2025. Kamala Harris n'a plus qu'à reconnaitre sa victoire. Une victoire? Non, un triomphe. Les mots ne sont pas exagérés.

La remontada de Donald Trump dans l’opinion américaine, et sa capacité à entraîner derrière lui le parti républicain, désormais majoritaire au Sénat, est impressionnante. Son second mandat présidentiel rencontrera donc, sur le plan législatif, beaucoup moins d’obstacles que le premier. Voici les cinq triomphes dont Donald Trump peut se targuer:

Un triomphe historique

Un seul président américain battu à l’issue de son premier mandat avait réussi à se faire réélire: Grover Cleveland, en 1892, du parti démocrate. Impossible toutefois de comparer les campagnes électorales de la fin du XIXe siècle à celles d’aujourd’hui. Et impossible de comparer l’itinéraire des deux hommes. A cette performance historique, qui le fait entrer directement dans le livre des records, Donald Trump ajoute une marque mondialement connue: la sienne.

Un triomphe électoral

Il est encore trop tôt pour savoir si le candidat républicain a réalisé le «Grand Chelem», ce mardi 5 novembre. Donald Trump l’aura fait si, en plus de sa victoire au sein du collège électoral qui représente les États (il pourrait au final totaliser 312 Grands électeurs, soit six de plus que Joe Biden en 2020), il remporte le vote populaire. Un vote qu'il avait perdu face à Hillary Clinton en 2016 (elle était en avance de trois millions de suffrages). Ajoutez à cela la victoire du Parti républicain au Sénat, et la possible victoire à la Chambre des représentants. La déferlante rouge est impressionnante.

Un triomphe populaire

Il faut le reconnaître: Donald Trump est le héros des classes populaires et moyennes aux États-Unis. La dynamique de sa campagne l’a confirmé. Son style, ses discours, sa manière même de danser en serrant les poings sont devenus iconiques. On savait que Trump était un surdoué de la TV réalité. Sa campagne de 2024, avec plus de 900 meetings, l’a encore fait progresser. La profusion d’insultes, les coups bas, les accusations infondées… tout cela est pardonné par ses partisans. A bien des égards, Donald Trump est une idole.

Un triomphe masculin

On l’a beaucoup écrit et dit, à juste titre: Donald Trump a surjoué le personnage de l’homme fort, le seul à être capable d’impressionner les tyrans ennemis des États-Unis et de «protéger les femmes», alors que l’on connaît son passé de coureur de jupons invétéré. Or cette virilité affichée, revendiquée, a fonctionné. Et pas seulement auprès de l’électorat masculin. Beaucoup de femmes ont voté Trump. Beaucoup trop, en tout cas, pour que Kamala Harris puisse l’emporter, elle qui comptait sur le soutien féminin.

Un triomphe nommé Elon

Le Grand Chelem de ce 5 novembre, c’est le milliardaire Elon Musk qui le réalise. Le candidat pour lequel il s’est battu et a investi près de 50 millions de dollars va refaire son entrée à la Maison-Blanche. Or, Elon Musk y sera aussi. Donald Trump a loué ses capacités dans son discours à West Palm Beach. Elon Musk a réussi à apporter à Trump cette modernité, et cette dimension de génial inventeur que n’a jamais eu l’ex-promoteur immobilier. Le fondateur de SpaceX, spécialiste en fausses nouvelles, a réussi haut la main sa première épreuve électorale.