Fil d'Ariane
La première décision du nouveau président des États-Unis a été de nommer une femme comme future secrétaire générale de la Maison-Blanche. Susie Wiles. Elle sera la patronne de la transition. Mais d'autres noms circulent déjà.
Donald Trump lors de son discours durant la nuit électorale, 6 novembre 2024.
Il sait. Et c’est la grande différence avec 2016. Il y a huit ans, Donald Trump était un homme seul. Un président élu qui voyait les CV s’accumuler sur son bureau de sa résidence à Mar-a-Lago, en Floride, sans connaître toujours les personnes concernées. Aujourd’hui, tout est différent. La preuve: deux jours après son élection, le futur locataire de la Maison-Blanche vient déjà de désigner celle qui sera sa principale collaboratrice, Suzie Wiles, 67 ans. C’est elle qui dirigeait sa campagne. Et d’autres noms semblent déjà programmés pour être dans le cockpit de l’Amérique, version 2024.
Cette lobbyiste politique de 67 ans, ancienne collaboratrice de plusieurs parlementaires républicains, a les deux meilleures références possibles pour Donald Trump, le résident de Mar-a-Lago et le prophète du mouvement «MAGA» (Make America Great Again). Elle a fait toute une partie de sa carrière en Floride, où se trouve le golf de Trump. Et elle a travaillé dans les années 80 pour la campagne victorieuse de Ronald Reagan, l’acteur président qui inventa ce slogan. Preuve de son adoubement: elle a pris la parole à West Palm Beach, dans la nuit du 5 au 6 novembre, après l’élection. C’est la première fois qu’une femme occupera ce poste à la Maison-Blanche. Bien joué, de la part d’un candidat qui a tout misé sur une campagne masculine et virile.
Donald Trump a trouvé son Joe Biden. La comparaison entre JD.Vance, futur vice-président, et le Chef de l’État sortant peut sembler très bizarre. Et pourtant. Le sénateur de l’Ohio, âgé de 40 ans, est bien parti pour devenir, comme Biden, une figure incontournable de la vie politique américaine. Depuis sa résidence du «Number One Observatory Circle» à Washington, JD.Vance, brillant avocat sorti d’une famille déshéritée sur laquelle il a écrit un best seller («Hillbilly Elegy), aura sans doute la charge de l’Amérique fracassée. S’il réussit, le parti républicain sera à lui puis Donald Trump ne pourra pas se représenter en 2028.
L’ex-candidat indépendant, fils de Bobby Kennedy (tué en 1968 alors qu’il se présentait à la présidence), a bâti sa réputation sur la pandémie de Covid 19. Cet ex-avocat spécialisé dans l’environnement a alors accusé l’industrie pharmaceutique d’avoir imposé les vaccins et détroussé l’État. C’est à lui que Donald Trump veut confier le Département fédéral de la santé, mais aussi le contrôle de trois agences publiques: Le Centre for Disease Control (centre de contrôle des maladies), la Food and Drug Administration (agence de contrôle de l’alimentation et des médicaments) et le National Institutes of Health (instituts nationaux de la santé). Lors de son premier mandat, Donald Trump avait été très critiqué pour avoir ménagé la famille Sackler, propriétaire des laboratoires Purdue Pharma et Mundipharma, producteur d’un opioïde responsables de millions d’addictions, l’oxycontin. En 2024, la justice a rejeté la proposition de la dynastie de payer six milliards de dollars pour interrompre toutes les procédures.
Il a dirigé la CIA durant le premier mandat de Donald Trump. Puis il a pris la tête du département d’État. Le californien Mike Pompeo, 60 ans, semble assuré de revenir aux affaires, mais plutôt dans le costume du ministre de la Défense. Logique: pour Donald Trump, les diplomates n’ont aucune importance. Seuls comptent lui-même, faiseur de «deals» en chef, et les militaires qui doivent être loyaux à son égard. Objectif numéro un de Pompeo: faire cesser la guerre en Ukraine. Donc faire pression sur le gouvernement ukrainien et sur Volodymyr Zelensky.
Il pourrait devenir le secrétaire chargé du commerce. Ou il pourrait hériter, comme le milliardaire Elon Musk qui surpervisera les coupes dans le budget fédéral, d’une mission consacrée à la réindustrialisation. Vivek Ramaswany, d’origine indienne, aurait un bon profil pour tenir tête aux chinois dans les négociations. Il a été candidat à la primaire républicaine. Il est le seul de ses anciens adversaires que Trump a épargné, et sollicité. Le bulldozer anti-importations en provenance d'Europe et d’Asie, ce pourrait être lui.