Fil d'Ariane
« J'ai pris la décision d'une opération militaire spéciale ». En direct à la télévision nationale, Vladimir Poutine annonce lancer une « opération spéciale » en Ukraine pour « démilitariser et dénazifier » son voisin pro-occidental et défendre les régions séparatistes et russophones.
Le 24 février marque le début de l'invasion russe en Ukraine.
De puissantes explosions sont entendues à Kiev, Odessa et Kharkiv dans l'est de l’Ukraine. Des unités militaires russes pénètrent dans la région de Kiev à partir de la Biélorussie. Ils se dirigent notamment vers l'aéroport militaire d'Antonov à Hostomel, aux portes de la capitale ukrainienne, qu'ils prennent d'assaut en quelques heures.
Dmytro Kouleba, le ministre des affaires étrangères annonce sur Twitter le début d'une "invasion de grande ampleur de la Russie". "De paisibles villes ukrainiennes sont en train d'être attaquées. C'est une guerre d'agression. L'Ukraine se défendra et gagnera. Le monde peut et doit arrêter Poutine. Il est temps d'agir maintenant", tweete le ministre.
Putin has just launched a full-scale invasion of Ukraine. Peaceful Ukrainian cities are under strikes. This is a war of aggression. Ukraine will defend itself and will win. The world can and must stop Putin. The time to act is now.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) February 24, 2022
Environ 100 000 personnes ont déjà fui leur foyer en Ukraine, et plusieurs milliers d'autres ont quitté le pays tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ordonne la mobilisation générale de ceux soumis "à la conscription militaire et des réservistes" dans toutes les régions du pays.
Le lendemain, après avoir tiré plus de 160 missiles sur des objectifs militaires ukrainiens, l'armée russe se rapproche significativement de Kiev avec l'intention d'y installer à la place un gouvernement favorable à Moscou, selon des sources militaires occidentales. Le président ukrainien affirme alors que les forces russes visent aussi des zones civiles.
Le 26 février, les forces russes pénètrent en profondeur dans le territoire ukrainien depuis le nord, l'est et le sud, mais se heurtent à la résistance de l'armée ukrainienne. À l'aéroport d'Hostomel, théâtre de violents affrontements, les Russes perdent de nombreux blindés, véhicules militaires et hélicoptères. C'est un lourd échec militaire.
Moscou revendique le contrôle de certains centres urbains comme Melitopol et Kherson, au Nord de la Crimée annexée, sans que cela soit confirmé par des sources occidentales.
Marioupol, ville d'importance stratégique pour la Russie, est assiégée par les Russes dès le 5 mars. Sa prise permettrait en effet la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et Kherson. L'ONG Médecins sans frontières parle d'une situation humanitaire "catastrophique" à l'intérieur de la ville.
L'armée russe occupe aussi la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d'Europe, dans le sud-est de l'Ukraine, où des frappes de son artillerie, ont provoqué un incendie, selon les Ukrainiens. Moscou nie en être à l’origine. Cette attaque constitue « une immense menace pour toute l'Europe et le monde » réagit l'ONU.
Le 14 mars, la journaliste russe Marina Ovsyannikova interrompt le journal télévisé diffusé en direct sur la chaîne de télévision publique du pays avec une pancarte hostile au Kremlin. « Arrêtez la guerre. Non à la guerre ! » crie-t-elle, munie d’une pancarte indiquant : « Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent. » . La séquence a fait le tour des réseaux sociaux, et a été notamment relayeé par le correspondant à Moscou de Radio France, Sylvain Tronchet.
Petite perturbation dans la mécanique bien huilée de la télévision d'Etat russe. Pendant l'émission "Vremya" (Le temps) de la 1ere chaîne, une productrice est passée dans le dos de la présentatrice avec une pancarte. Elle a été arrêtée. pic.twitter.com/lVGBw77qcx
— Sylvain Tronchet (@SylvainTronchet) March 14, 2022
Le 16 mars, le Conseil de l'Europe, garant de l'État de droit sur le continent, exclut officiellement la Russie en raison de sa guerre lancée contre l'Ukraine. Cette décision historique est prise au lendemain de l'annonce par Moscou que le pays claquait la porte de cette organisation.
Le 17 mars, le théâtre de Marioupol, qui abritait un millier de civils selon les autorités ukrainiennes, est bombardé par l'armée russe. Une attaque particulièrement choquante, car le théâtre abritait des enfants. Des photos satellites montrent que le mot “enfants” était écrit au sol en russe en immenses lettres blanches, devant et derrière le théâtre, bien visible depuis le ciel, pour signaler leur présence.
Le 19 mars, le ministère russe de la Défense déclare avoir utilisé des missiles hypersoniques pour détruire un entrepôt d’armements dans l’ouest de l’Ukraine. Il s'agit d'une première sur un théâtre de guerre.
Au 23 mars, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé la vie de millions de personnes. Plus de 3,5 millions d’Ukrainiens dont 1,5 million d'enfants ont fui leur pays. Des milliers de ressortissants africains, bloqués en Ukraine, cherchent aussi à quitter le pays.
Le 28 mars, des mercenaires russes du groupe Wagner sont déployés dans l'est de l'Ukraine, selon le ministère britannique de la Défense. Plus de 1000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.
Le 2 avril, les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils sont retrouvés gisant dans une rue de Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev que les soldats ukrainiens viennent de reprendre aux forces russes.
L'un des hommes a les mains liées et les corps sont éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. Tout"pointe vers des civils ciblés délibérement", affirme l'ONU. L'armée russe, elle, dément avoir tué ces civils et accuse l'Ukraine d'avoir fabriqué les images "à l'intention des médias occidentaux".
Faute d'avoir pu atteindre leurs objectifs de progression dans la région Kiev, les armées russes se retirent le 7 avril. "Les forces russes près de Kiev et de Tchernihiv ont achevé leur retrait de la région pour se reconsolider et se repositionner en Biélorussie et en Russie", déclare le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby. Le porte-parole du Pentagone affirme lui que le président russe Vladimir Poutine n'a atteint « aucun de ses objectifs stratégiques ».
Mr Putin has achieved exactly zero of his objectives inside Ukraine. He didn’t take Kyiv. He didn’t topple the government. He didn’t remove Ukraine as a nation state. pic.twitter.com/0TpVlrkhps
— Brig. Gen. Patrick Ryder (@PentagonPresSec) April 6, 2022
Le 26 avril, des explosions en Transnistrie, une république auto-proclamée russophile, font craindre une extension du conflit en Moldavie. Les autorités convoquent alors une réunion du conseil de sécurité nationale.
Après des déconvenues sur le terrain, les Russes investissent le cyber et poursuivent une guerre de l'information à travers des trolls qui relaient la propagande du Kremlin. D'après une étude du gouvernement britannique datant du 1er mai, les internautes russes agissent depuis une ancienne usine de Saint-Pétersbourg et ciblent des dirigeants occidentaux en relayant "des mensonges sur les réseaux sociaux et dans les commentaires de sites à large audience".
L'Union européenne, elle, multiplie les sanctions envers la Russie et finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers russes.
Face à la catastrophe humanitaire que traverse son pays depuis le début de la guerre, le président Zelensky lance une campagne mondiale de financement participatif le 5 mai.
We launched United24 @U24_gov_ua global initiative.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 5, 2022
Its 1st component is an online platform to raise funds in support of . Other projects & programs will be added soon.
You can make a donation in 1 click from any country.
Together we will win!#united24 #thepoweroffreedom pic.twitter.com/notUt1P3ZF
Le nouveau journal indépendant russe Novaïa Gazeta.Europe, dirigé par le prix Nobel de la Paix Dmitri Mourato, paraît dans les kiosques en Lettonie à partir du 6 mai. Ce journal "est une publication créée par des journalistes russes libres qui se sont retrouvés en émigration forcée. Il s'agit de leur point de vue indépendant sur les événements de la guerre en Ukraine et les développements en Russie", a indiqué la maison d'édition.
Le 12 mai marque la date du premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe. Vadim Shishimarin, un soldat russe de 21 ans, est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé.
Le 31 mai, l'Union européenne exclut la Sberbank, la principale banque russe, de Swift, une plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.
Le 3 juin marque les 100 jours de la guerre en Ukraine. Du côté de Moscou, on estime avoir atteint "certains résultats" en 100 jours tandis que le président Zelensky affire que "la victoire sera nôtre".
Les forces russes ont avancé dans l'Est et au Sud, le long des mers Noire et d'Azov, contrôlant un corridor côtier reliant l'est russe à la Crimée. Afin d'empêcher tout débarquement russe, les Ukrainiens ont miné sa côte du côté d'Odessa.
Selon plusieurs experts, 10 000 à 12 000 militaires russes auraient trouvé la mort dans la guerre. L'Ukraine pourrait compter autant de pertes, soit entre 15 000 et 20 000 soldats tués.
Avec la menace russe à l'Est, l'Ukraine et la Moldavie tentent d'accéler leur processus d'adhésion à l'Union européenne. Le 17 juin, la Commission européenne recommande d'accorder aux deux nations le statut de candidat à l'Union européenne. Il s'agit d'un premier feu vert qui devra être ensuite approuvé à l'unanimité des Vingt-Sept avant l'ouverture de longues négociations en vue de son adhésion.
Au 23 juin, selon l'Unesco, plus de 150 sites culturels ont été partiellement ou totalement détruits en près de quatre mois de guerre en Ukraine.
À Lyssytchansk, dans le Donbass, la "fréquence" des bombardements est "énorme" d'après le gouverneur régional, Serguiï Gaïdaï, le 29 juin.
"Nous assistons à un pic d'intensité dans les combats", a-t-il poursuivi, précisant qu'"environ 15.000 civils" se trouvaient encore dans cette ville de près de 100.000 habitants avant la guerre, "mais que leur évacuation était trop dangereuse à ce stade".
Le 4 juillet , l'Otan engage le processus d'adhésion de la Suède et de la Finlande, une décision historique pour les deux pays nordiques dictée par la guerre menée par la Russie en Ukraine.
La guerre en Ukraine a profondément bouleversé le marché du blé mondial, la Russie et l'Ukraine représentant 30% du commerce mondial du blé à eux deux. Le 22 juillet, les deux pays bélligérants arrivent à signer un accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire. Un accord qui devrait soulager les pays dépendants des marchés russe et ukrainien.
Le lendemain, le port d'Odessa, crucial pour l'exportation des céréales, est la cible de tirs de missiles russes. "Cette attaque jette un doute sérieux sur la crédibilité de l'engagement de la Russie à l'égard de l'accord d'hier et sape le travail de l'ONU, de la Turquie et de l'Ukraine pour acheminer des denrées alimentaires essentielles vers les marchés mondiaux", déclare le secrétaire d'État américain Antony Blinken. L’Ukraine, elle, accuse Poutine d'avoir "craché au visage" de l'ONU et de la Turquie.
Le 1er août, un premier navire, le Razoni, quitte enfin le port d'Odessa en direction de Tripoli, au Liban. Il transporte alors quelque 26 000 tonnes de maïs.
Selon un rapport d’Amnesty du 4 août, l’armée ukrainienne a mis des civils en danger en établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et en lançant des attaques depuis des zones peuplées pour repousser l'invasion russe. "Moscou tente de discréditer les formes armées ukrainiennes aux yeux des sociétés occidentales avec son réseau d'agents d'influence. C'est une honte qu'une organisation comme Amnesty participe à cette campagne de désinformation et de propagande". réagit le conseiller à la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.
Deux jours plus tard, la responsable d'Amnesty International en Ukraine, Oksana Pokaltchouk, annonce sa démission.
Today, Moscow tries to discredit the Armed Forces of in the eyes of Western societies and disrupt weapons supply using the entire network of influence agents. It is a shame that the organization like @amnesty is participating in this disinformation and propaganda campaign. 2/2
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) August 4, 2022
Le 29 août, les forces ukrainiennes lancent une contre-offensive dans le Sud, destinée à repousser les troupes russes de l'autre côté du fleuve Dniepr et à reprendre la ville occupée de Kherson, selon les autorités locales. La bataille s'annonce toutefois longue et difficile pour Kiev, les Russes ayant eu plusieurs mois pour fortifier et renforcer leurs positions.
Au 8 septembre, la progression ukrainienne est qualifiée de "régulière" par le chef d'état-major américain. L'armée ukrainienne, profitant du redéploiement de troupes russes vers Kherson pour faire face à sa contre-offensive, mène une attaque surprise dans le Nord-Est, reprenant d'importants territoires dans la région de Kharkiv.
Le 10 septembre, un dirigeant séparatiste prorusse, Denis Pouchiline, reconnait que la situation est "difficile" dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Le lendemain, l'armée ukrainienne annonce avoir repris près de 6000 km2 aux Russes.
Le 16 septembre, quelque "quatre cent cinquante tombes" sont découvertes près d'Izioum, dans la région de Kharkiv, par les Ukrainiens qui ont repris la ville. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky accuse les forces russes d'être des "meurtriers" et des "tortionnaires".
"Voulez-vous faire partie de la Fédération de Russie ?". Le 20 septembre, les autorités installées par Moscou dans les régions de Lougansk, de Donetsk, de Kherson et de Zaporijjia, annoncent la tenue de "référendums" d'annexion à la Russie du 23 au 27 septembre. Ces scrutins, sur le modèle de celui qui a formalisé l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014, sont qualifiés de "fictifs" par les pouvoirs occidentaux.
Le lendemain, le 21 septembre, le président russe Vladimir Poutine annonce la "mobilisation partielle" des 300 000 réservistes russes en âge de combattre, ouvrant la voie à une escalade majeure dans le conflit en Ukraine. Le chef du Kremlin se dit par ailleurs prêt à utiliser "tous les moyens" de son vaste arsenal contre l'Occident.
Cette annonce provoque la fuite de milliers de Russes. Avec environ 17000 entrées, les garde-frontières finlandais annonce le 26 septembre avoir enregistré le week-end le plus chargé de l'année concernant les entrées depuis la Russie. En Géorgie, les arrivés de Russes ont aussi doublé, à 10 000 par jour.
Le 30 septembre, l'annexion des quatre régions est actée. Les dirigeants signent aux côtés de Vladimir Poutine les documents devant un public composé de membres du gouvernement, de députés et de sénateurs, et d'autres membres de l'élite politique russe.
Le mois d'octobre est marqué par de nombreuses avancées de l'armée ukrainienne. Le 1er octobre, des soldats ukrainiens entrent dans la ville de Lyman, un important noeud ferroviaire dans l'est de l'Ukraine, selon la Défense ukrainienne. Le 5 octobre, l'Ukraine revendique des avancées dans la région de Lougansk, après des percées dans le nord de la région méridionale de Kherson et dans la quasi-totalité de la région de Kharkiv.
Le 8 octobre, le pont russe de Crimée, infrastructure clé et symbolique; est partiellement détruit par une énorme explosion attribuée à l'Ukraine. Ce pont en béton, construit à grands frais sur ordre de Vladimir Poutine pour relier la péninsule annexée au territoire russe, sert notamment au transport d'équipements militaires de l'armée russe combattant en Ukraine.
Le 29 octobre, la Russie annonce suspendre sa participation à l'accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes après l'attaque de drones ayant visé dans la matinée des navires russes en Crimée. Ces exportations restent vitales pour l'approvisionnement alimentaire des pays pauvres. Washington accuse alors la Russie de se servir de "l'alimentation comme d'une arme".
La progression militaire ukrainenne continue dans la région de Kherson. Le 9 novembre, le ministre russe de la Défense ordonne le retrait des forces russes de la rive droite du fleuve Dniepr. Ce repli sonne comme un cinglant revers pour Moscou, d'autant plus que Kherson est la seule capitale régionale conquise par les forces russes depuis le début de leur offensive en Ukraine.
Des dizaines d'habitants se retrouvent pour célébrer la libération de leur ville. C'est la première scène de liesse populaire dans la capitale en près de neuf mois de guerre.
Le 16 novembre, un "projectile de fabrication russe" atteint la Pologne dans la nuit et a tué deux personnes dans le sud-est du pays et fait deux morts. L'origine du tir reste encore incertaine. L'OTAN estime cependant qu'il s'agissait probablement d'un missile du système ukrainien de défense anti-aérienne.
Depuis l'été, les combats font rage autour de Bakhmout. Moscou tente inlassablement de conquérir la ville sans y parvenir malgré l'appui du groupe paramilitaire Wagner. Début décembre, La bataille vire à l'obsession pour une ville aujourd'hui en bonne partie détruite.
Le 15 décembre, l'armée russe frappe Kherson "à plus de 16 reprises", annonce le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que la ville a été libérée par Kiev le 11 novembre. Les violents bombardements privent la ville d'électricité.
Le président russe Vladimir Poutine admet le 20 décembre que la situation est "extrêmement difficile" dans les quatre régions du sud et de l'est de l’Ukraine dont Moscou revendique l'annexion sans les avoir entièrement conquises. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, juge alors "nécessaire" d'augmenter les effectifs de son armée à 1,5 million de militaires et d'augmenter l'âge limite du service militaire.
À partir du 22 décembre, les efforts de l'armée russe en Ukraine se concentrent sur la capture de la totalité de la région de Donetsk, dans l'Est du pays, selon son chef d'état-major Valéri Guerassimov.
"La situation sur la ligne de front s'est stabilisée, les principaux efforts de nos troupes se concentrent sur l'achèvement de la libération du territoire de la République populaire de Donetsk" affirme-t-il. Cependant le moral des troupes russes est en berne. C’est en tout cas ce que laissent entendre plusieurs conversations de soldats russes avec leurs proches, interceptées par les services secrets ukrainiens et publiées dans le quotidien britannique, The Guardian.
Le 31 décembre, alors que l'armée russe vise plusieurs villes ukrainiennes en tirant 20 missiles, les soldats de Vladimir Poutine subissent de lourdes pertes militaires à Makiïvka, dans l'Est. Même le ministère russe de la Défense, fait extrêmement rare, reconnait 89 de ses soldats ont été tués dans une frappe réalisée à l'aide d'un système lance-missile HIMARS. L'arme a été fournie par les États-Unis à l'Ukraine et permet des bombardements loin derrière les lignes ennemies.
Le 11 janvier, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, affirme que ses combattants ont pris le contrôle de la ville ukrainienne de Soledar après des intenses semaines de combats.
"Tout ce qui se passe aujourd'hui en direction de Bakhmout ou de Soledar est le scénario le plus sanglant de cette guerre", déclare Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne. Même le Kremlin, généralement discret sur les pertes militaires, admet que les Russes payent un "prix assez élevé" pour avancer à Soledar.
Le 22 janvier, en bientôt un an d'affrontements, la guerre en Ukraine a fait près de 180 000 morts ou blessés dans les rangs de l'armée russe, et 100 000 côté ukrainien sans compter les 30 000 civils tués, selon des estimations du chef de l'armée norvégienne. Il s'agit d'une des guerres les plus meurtrières pour la Russie. À titre de comparaison, la guerre en Tchétchénie a fait aux alentours de 4700 morts.
La conflit entre la Russie et l'Occident se déplace sur le continent africain. La Russie fustige les "tactiques coloniales" de l'Occident afin de faire "pression sur les continents en développement". Le Kremlin salue cependant les pays en Afrique qui se sont abstenus de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, comme l'Angola ou le Mali.
Quelques jours après, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, renchérit en accusant l'Occident de vouloir mettre fin à "la question russe". "N'est-ce pas du racisme, du nazisme et une tentative de résoudre la question russe?", a-t-il questionné. Ces propos font volontairement écho à "la solution finale de la question juive", soit l'Holocauste orchestré par les nazis.
Le 8 février : Le président ukrainien Zelensky effectue une visite surprise au Royaume-Uni, à Paris puis Bruxelles. Le chef d'État ukrainien est notamment venu pour demander aux États européens d'accélerer leur livraison d'armes
"Je vous demande, à vous et au monde - des mots simples mais pourtant très importants : des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté", a-t-il déclaré du haut des marches de Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique.
Le 14 février, le patron de l'organisation paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine évoque une boucherie dans la ville ukrainienne de Bakhmout, théâtre de combats acharnés depuis des mois. Présent à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, le chef de guerre estime que la ville ne tomberait pas avant "mars ou avril". Il accuse par ailleurs la "bureaucratie militaire" de freiner l'offensive.
Le 20 février, le président américain Joe Biden effectue à son tour une visite surprise à Kiev. Il y promet de nouveaux armements et un soutien "indéfectible" à son allié ukrainien. La visite a eu lieu la veille du discours sur l'état de la nation de Vladimir Poutine, dans lequel il incombe la responsabilité du conflit aux "élites occidentales" et au "régime de Kiev".
"Pour assurer la sécurité de notre pays, pour éliminer les menaces venues d'un régime néonazi existant en Ukraine depuis le coup d'Etat de 2014, il a été décidé de mener une opération militaire spéciale. Et nous allons régler pas à pas, soigneusement et méthodiquement, les objectifs qui se posent devant nous" a-t-il martelé, avant d'accuser les pays occidentaux de d'avoir pour objectif d'"infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toutes".