Fil d'Ariane
"C'est une course contre la montre. Il faut agir dès le début de l'épidémie pour éviter une propagation du virus". Pour Peter Piot, l'heure est à l'action. L'OMS a relevé d'un cran le risque régional autour de la RDC ce vendredi 18 mai, passant de"modéré" à "élevé". Campagnes de communication auprès des populations et vaccination : l'objectif est d'endiguer l'épidémie.
Les principaux problèmes concernent la logistique car la ville de Bikoro est très difficile d'accès : il faut presque tout amener par hélicoptère. Il est nécessaire d'informer la population et d'expliquer qu'il faut, par exemple, modifier les rites funéraires. C'est très dangereux de toucher le corps d'une victime de Ebola.
Peter Piot
Deux cas ont été recensés en zone urbaine, à Mbandaka, ville portuaire de 1,2 million d'habitants "qui pourrait être la route du virus pour Kinshasa" alerte le professeur Piot qui tempère aussitôt : "je suis optimiste car les Congolais ont été très efficaces lors des deux dernières épidémies d'Ebola". De plus pour l'instant, "l'épidémie est circonscrite à une région" poursuit Peter Piot, qui dirige aussi l'École de médecine tropicale de Londres.
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Les laboratoires Merck et Johnson and Johnson ont chacun développé un vaccin. Plus de 4 000 doses du vaccin de Merck, "testé en Guinée-Conakry" comme l'assure le professeur Piot, sont arrivées à Kinshasa. Un vaccin qui attend encore d'être homologué.
Le personnel sur place est en train d'organiser une chaîne du froid pour acheminer ce vaccin dans les régions affectées où l'accès à l'électricité est limité. Ce vaccin doit être stocké à -70 degrés.
Peter Piot
Ebola avait fait plus de 11 300 morts entre 2013 et 2016 en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. C'est la neuvième fois que le virus touche la RDC. Depuis sa réapparition dans le nord-est du pays début mai, 25 personnes sont mortes sur un total de 45 cas.