Historique Ce jeudi 18 septembre, les Écossais décident de leur destin et de celui du Royaume-Uni. Ce scrutin pourrait conduire à l'éclatement du Royaume-Uni et à la formation d'un nouveau pays en Europe. Au total, 4,29 millions d'électeurs sont appelés aux urnes et les observateurs tablent sur une participation massive, de l'ordre de 80 %. Signe de l'importance de ce scrutin, Barck Obama est venu mercredi à la rescousse du non. Sur Twitter, il écrit : "Le Royaume-Uni est un partenaire extraordinaire pour l'Amérique et une force pour le bien dans un monde instable. J'espère qu'il restera fort, robuste et uni" La Une du Times, flanquée du drapeau britannique, qualifie la journée de jeudi de «jour J pour l’Union»: «L’éclatement du Royaume-Uni […] pourrait être imminent», peut-on lire dans l’éditorial du quotidien londonien. «Quelque chose d’inestimable se perd dans la division, quelque chose tout aussi précieusement culturel et intangible que concrètement économique et purement politique… nous demandons aux Ecossais de toutes les tendances de voter?+ Non?+ à l’indépendance – et de le faire avec une fierté toute nationale». Seul le Glascow’s Sunday Herald se prononce pour l’indépendance: dans sa dernière édition avant le vote, le journal écossais affiche en Une une mosaïque composée de centaines de selfies de partisans du oui formant le drapeau écossais. Le Guardian présente quant à lui en Une une vue aérienne de l’Ecosse entourée d’une mer ayant submergé les autres parties du Royaume-Uni. «Le jour de vérité. Les 4.285.323 électeurs écossais ont 15 heures pour décider du destin de leur pays», peut-on lire dans l’éditorial, qui veut convaincre les Ecossais de rejeter l’indépendance et d’aider à «reforger notre union» ensemble. La Une du journal Scotsman est aussi barrée du titre «Le jour de vérité», qui est accompagné d’une photo d’un bureau de vote. La participation devrait atteindre des records. Les Unes de plusieurs journaux étaient riches en symboles. «Oui ou non. Aujourd’hui l’Ecosse écrit une nouvelle page», peut-on lire sur la Une du Scottish Sun, qui figure une page blanche avec des mains tenant des stylos. En Une du Daily Mirror, un homme tient l’Union Jack, le drapeau britannique, sans la couleur bleue qui y représente normalement l’Ecosse. «Notre jour de vérité. Ne nous quittez pas de cette manière… Ne laissez pas le soleil se coucher sur nos 307 années d’histoire commune. Votez?+ Non?+ et préservez une Grande-Bretagne vraiment grande», est-il écrit. Le Scottish Daily Mail présente les drapeaux écossais et britanniques noués ensemble. L’Union Jack «est le socle de nos plus grands triomphes et nous a unis pendant les heures les plus sombres. Aujourd’hui, garantissons l’avenir de l’Ecosse au sein de la remarquable et glorieuse famille de nations qu’est le Royaume-Uni», peut-on lire en Une. La Une du journal Metro, qui souhaite rester impartial, est quant à elle barrée du mot «Votez»: «Au lieu de donner les leçons sur les vertus ou les risques de l’indépendance, nous vous appelons simplement tous à prendre part à l’un des moments les plus importants de la longue et illustre histoire de notre pays», peut-on lire dans l’éditorial. Le journal conclut: «C’est pour cette raison que Metro dit simplement… votez».
Quels soutiens ?
Ces derniers mois, le camp du "non" a reçu le soutient d'Hillary Clinton, Barack Obama, du Premier ministre chinois Li Keqiang ou de J.K. Rowling, l'auteure britannique de la saga Harry Potter. Quant aux indépendantistes, ils se vantent de présenter une liste de soutiens prestigieux parmi lesquels les artistes Annie Lennox (chanteuse d’Eurythmics), Alan Cumming (acteur dans la série The L World et The Good wife), Peter Mullan (acteur et réalisateur), et le plus connu d’entre eux, Sean Connery, l'ancien James Bond.
Dates clés
Mai 1707 : Union du royaume d’Ecosse et du Royaume d’Angleterre 1997 : Référendum en Ecosse sur la « devolution », la création d’une institution dévolue. Le “oui” l’emporte. Le Parlement écossais est crée. 1999 : L’Ecosse (de même que l’Irlande du Nord et le Pays de Galles), disposent d’un Parlement régional élu semi-autonome. Le Parlement et l’exécutif écossais gèrent, entre autres, l’éducation, la santé, l’environnement et la justice. La fiscalité, la defense et les affaires étrangères restent du ressort de Westminster. Mai 2011 : Victoire du SNP (Parti national écossais) qui obtient la majorité absolue des sièges au Parlement écossais (69 sur 129). Octobre 2012 : Le Premier ministre britannique David Cameron et le Premier ministre écossais Alex Salmond signent l’accord d’Edimbourg portant sur l'organisation en 2014 d'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. 18 septembre 2014 : Référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. La question posée aux Écossais sera « Should Scotland be an independent country? » (« L'Écosse devrait-elle être un pays indépendant ? »).