UKIP à la rescousse du "non" Depuis le sondage du 7 septembre qui donnait le "oui" gagnant, la tendance s'est inversée et le "non" est à nouveau donné vainqueur. Selon
YouGov, 50% des Ecossais sondés comptent voter contre l'indépendance ; 45% pour ; près de 4% demeurent indécis et environ 2% ne comptent pas voter. Mais ses partisans ont eu peur de la défaite et ils se sont mobilisés in extremis ce vendredi 12 septembre avec, pour la première fois, le dirigeant du parti Ukip, le populiste et europhobe Nigel Farage. Peine perdue pour beaucoup d'Ecossais, tant son impopularité est grande dans la région. "Farage vient aussi? Hahaha! C'est fantastique. On le déteste encore plus que les autres. Ca va encore profiter au oui", déclarait à l'AFP Ian, chauffeur de taxi. Entouré des députés européens de sa formation, Nigel Farage affirme haut et fort que l'indépendantiste Alex Salmond (SNP) ne fait pas campagne pour l'indépendance, mais pour un nouveau type d'assujettissement, à l'Union européenne cette fois : "M. Salmond veut que ses lois soient décidées à Bruxelles", a dénoncé à la BBC le responsable du Ukip, avant d'exhorter à la radio LBC la reine Elizabeth II à sortir pour une fois de son impartialité politique, afin de soutenir l'Union. Quant au chef des travaillistes, Ed Miliband, il faisait équipe avec l'ancien Premier ministre Gordon Brown à Edimbourg et à Glasgow. Comme les chefs des deux autres grands partis de Westminster, le conservateur David Cameron et le libéral-démocrate Nick Clegg, Ed Miliband est monté au front en catastrophe cette semaine, sans forcément recevoir un accueil très chaleureux dans le Nord. Afin de faire pression contre les indépendantistes, Londres n'a pas hésité à publier des statistiques alarmistes : pour assurer son équilibre démographique, l'Ecosse indépendante aurait besoin, d'ici 2035, d'un apport de 500 000 immigrants, soit l'équivalent de la ville d'Edimbourg. C'est le
constat du ministère des Finances britannique, soucieux de ne pas se priver d'une économie riche fondée sur le tourisme, les finances, le pétrole et l'agroalimentaire. Une économie qui assurerait aux Ecossais indépendants le 14e PIB brut du monde par habitant, soit plus que la France ou la Grande-Bretagne.