Ecosse : l'indépendance en débat ?

A six semaines du référendum tous les projecteurs sont braqués sur deux hommes aux visions opposées sur l’avenir de l’Ecosse : Alex Salmond, le Premier ministre écossais partisan de l'indépendance, et Alistair Darling qui défend le maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni. Mardi 5 août, avait lieu à Glasgow le premier débat télévisé. Un face-à-face très attendu qui a donné un camp déjà vainqueur.
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Ecosse : l'indépendance en débat ?
Alex Salmond (à gauche) pour l'indépendance et Alistair Darling (à droite) contre la sortie de l'Ecosse du Royaume-Uni.
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Sur la scène du Conservatoire royal d'Écosse à Glasgow, les deux opposants ont débattu en direct pendant deux heures devant 350 personnes présentes dans le public. Sa gouaille et son charisme n'ont pas suffi hier soir. Le Premier ministre écossais pro-indépendance, Alex Salmond, n’a pas été assez convainquant. Face à lui, l’ancien ministre des Finances travailliste, Alistair Darling s’est montré plus offensif. Le porte-drapeau des partisans du « non », pourtant présenté comme moins bon orateur, est sorti vainqueur dans plusieurs sondages après ce premier débat.  Même la presse favorable à l’indépendance a reconnu la supériorité d’Alistair Darling : « Je ne pense pas que c'était la meilleure soirée pour Alex Salmond », a déclaré le commentateur politique du Sunday Herald.
Ecosse : l'indépendance en débat ?
Alex Salmond présente son plan pour l'indépendance de l'Ecosse, le 25 janvier 2012 ©AFP / ANDY BUCHANAN
Economie Au cœur du débat : l’économie. Alistair Darling a marqué des points face à son adversaire sur la question de la monnaie en rappelant la faiblesse économique de l’Ecosse (lire note décryptage ). Face aux indépendantistes désireux de garder la livre sterling, le chef de la campagne du « Better Together » (Mieux ensemble, ndlr) a poussé le camp du « oui »  dans ses retranchements en l’accusant de ne « pas avoir de plan B ». Car Londres n’a cessé d’exprimer ses doutes sur une union monétaire qui perdurerait entre l’Écosse indépendante et le Royaume-Uni. De son côté, Alex Salmond n’a pas réussi à savoir si Alistair Darling considérait oui ou non l’Écosse capable d’être « un petit pays qui réussit ». Il a aussi souligné que, selon lui, le gouvernement britannique avait trop dépensé sur les armes nucléaires et pas assez pour le peuple écossais.
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Alistair Darling( deuxième à gauche) a donné le coup d'envoi du mouvement «Better Together» («Mieux ensemble») ©AFP
Parlement                   « Si l'Écosse part, il n'y aura aucun retour en arrière possible, il n'y aura pas de deuxième chance. Dire non merci ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de changement », a déclaré lors du débat Alistair Darling. Ce dernier faisait allusion à un transfert de pouvoir au Parlement écossais en cas de victoire du « non ». Preuve d’ailleurs que le référendum agite le Royaume, mardi 5 août, à Westminster, les leaders des trois principaux partis du Parlement : le conservateur David Cameron, le libéral-démocrate Nick Clegg et le travailliste Ed Miliband ont rédigé une déclaration commune. Les trois partis s’engagent à fournir des pouvoirs accrus au Parlement écossais « en particulier dans les domaines de la responsabilité fiscale et de la sécurité sociale » en cas de maintien au sein du Royaume-Uni après les élections générales de mai 2015. Un engagement, résumé par le slogan "dévolution plutôt que séparation", relayé depuis plusieurs mois par les antennes écossaises des trois partis.
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Le Premier ministre écossais, Alex Salmond, et sa vice-Première ministre, Nicola Sturgeonavec un exemplaire de leur livre blanc sur une Écosse indépendante © AFP/Andy Buchanan
Indépendantistes perdants ?   Si l’échange entre les deux opposants était cordial au départ, ils se sont échauffés ensuite, obligeant le modérateur à intervenir à plusieurs reprises.  Pour l’heure, les indépendantistes sont toujours très en retard dans les sondages. Selon des données compilées par le Financial Times, fin juillet : 48% des quatre millions d'électeurs voteraient « non » au référendum du 18 septembre sur l’indépendance de l’Écosse contre 36% « pour ». 6% restent encore indécis. Prochain rendez-vous pour un deuxième débat télévisé le 25 août sur la chaîne publique anglaise BBC, avant le référendum tant attendu.

Quels soutiens ?

Ces derniers mois, le camp du "non" a reçu le soutient d'Hillary Clinton, Barack Obama, du Premier ministre chinois Li Keqiang ou de J.K. Rowling, l'auteure britannique de la saga Harry Potter. Quant aux indépendantistes, ils se vantent de présenter une liste de soutiens prestigieux parmi lesquels les artistes Annie Lennox (chanteuse d’Eurythmics), Alan Cumming (acteur dans la série The L World et The Good wife), Peter Mullan (acteur et réalisateur), et le plus connu d’entre eux, Sean Connery, l'ancien James Bond.

Dates clés

Mai 1707 : Union du royaume d’Ecosse et du Royaume d’Angleterre 1997 : Référendum en Ecosse sur la « devolution », la création d’une institution dévolue. Le “oui” l’emporte. Le Parlement écossais est crée. 1999 : L’Ecosse (de même que l’Irlande du Nord et le Pays de Galles), disposent d’un Parlement régional élu semi-autonome. Le Parlement et l’exécutif écossais gèrent, entre autres, l’éducation, la santé, l’environnement et la justice. La fiscalité, la defense et les affaires étrangères restent du ressort de Westminster. Mai 2011 : Victoire du SNP (Parti national écossais) qui obtient la majorité absolue des sièges au Parlement écossais (69 sur 129). Octobre 2012 : Le Premier ministre britannique David Cameron et le Premier ministre écossais Alex Salmond signent l’accord d’Edimbourg portant sur l'organisation en 2014 d'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. 18 septembre 2014 : Référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. La question posée aux Écossais sera « Should Scotland be an independent country? » (« L'Écosse devrait-elle être un pays indépendant ? »).

Si l'Ecosse était indépendante

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