Edward Snowden, persona grata dans l'Union européenne

Le Parlement a appelé les pays de l'Union européenne à "abandonner toute poursuite" à l'égard d'Edward Snowden, et à lui "assurer une protection". Cet Américain à l'origine de révélations sur les pratiques du renseignement des Etats-Unis est réfugié en Russie depuis 2013.
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Edward Snowden
Edward Snowden en direct de Moscou lors d'un forum de l'Union Américain des Libertés civile à Hawaii, le 14 février 2015. 
(@AP/Marco Garcia)
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Dans une résolution réclamant davantage de garanties pour les données personnelles des Européens, l'Union européenne a demandé jeudi 29 octobre aux Etats membres d'"offrir une protection" à l'ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden.

Protéger les lanceurs d'alerte

Ils doivent "empêcher en conséquence son extradition ou sa restitution par une tierce partie, en signe de reconnaissance de son statut de lanceur d'alertes et de défenseur international des droits humains", ont demandé les eurodéputés. Ce point précis de la résolution, concernant directement Edward Snowden, a été adopté à une courte majorité (285 voix pour, 281 contre, 72 abstentions), par le biais d'un amendement introduit par les Verts et la gauche radicale (GUE).

Snowden ​ a qualifié ce vote d'"extraordinaire" sur son compte Twitter :

Il a ajouté que c'est une "main tendue par des amis" :
 

La résolution dans son ensemble, qui n'a pas de pouvoir contraignant, mais qui constitue un message politique, a, quant à elle, été votée par 342 députés, tandis que 274 se sont prononcés contre et 29 se sont abstenus.

Cadrer le renseignement dans l'UE

Les députés s'y félicitent du récent arrêt de la Cour de justice de l'UE, qui a invalidé le cadre juridique (appelé "Safe Harbor") des transferts de données personnelles à des fins commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, dans une affaire impliquant Facebook. Ils ont invité la Commission européenne à faire un rapport sur les conséquences de cet arrêt "d'ici à la fin de 2015". Le Parlement européen s'est par ailleurs dit "inquiet par rapport aux récentes lois dans certains Etats membres qui étendent les capacités de surveillance des organes de renseignement", visant notamment la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.