Mais ce à quoi Merkel ne s’attendait pas c’est que l'opposition choisisse un candidat idéal. Avec Joachim Gauck, les Verts et le SPD misaient sur un défenseur des droits civiques reconnu et sans étiquette. Gauck est célèbre pour son engagement dans la Révolution pacifique à Rostock en 1989, puis la direction de l'administration fédérale des archives de la Stasi après la chute du Mur. L’homme est connecté directement au passé allemand, il parle ouvertement, il n’évite pas les controverses et il est populaire.
"Yes we Gauck" Et ce qui est arrivé ensuite, la chancelière fédérale s'y attendait encore moins. "Yes we Gauck" a titré le journal à scandales "Bild" faisant allusion au slogan de campagne de Barack Obama "Yes we can". Gauck est devenu le "roi des coeurs" en peu de temps. Sur Facebook, des groupes se sont créés comme
“Joachim Gauck comme président de la République fédérale” (36.358 membres actuellement) et
"Joachim for President" (13.688 fans actuellement). Gauck s’est aussi imposé dans les médias, tandis que Wulff restait dans l’ombre. C’est ensuite au tour d’une partie du FDP de préférer Joachim Gauck à Christian Wulff. Et parmi toutes ces louanges, Angela Merkel n’est pas en reste. Elle-même a encensé Joachim Gauck lors de son 70ème anniversaire, en janvier dernier, avec ces mots : “Parce que nous avons besoin sans cesse de débats, parce que nous devons parler sans cesse l'un avec l'autre, c'est bon de vous avoir, Monsieur Gauck. Car vous mettez le doigt là où ça fait mal, mais vous pouvez aussi être optimiste et dire que ça va aller. Nous avons besoin des deux. Merci d’être là. Merci de rester encore.” La chancelière est depuis abondamment citée dans les médias…
Une élection à plusieurs tours... Gauck et Wulff sont restés côte-à-côte dans la dernière ligne droite. La CDU et le FDP auraient vécu une défaite historique si Christian Wulff avait perdu l'élection à la présidence de la République fédérale ce mercredi. Cela aurait été la première fois dans l'histoire de la République fédérale qu'un candidat d’une coalition échouerait alors que cette même coalition possède la majorité absolue à l'Assemblée fédérale : 644 représentants CDU-FDP sur 1244 représentants de partis. Certes, Gauck a pu conquérir certains coeurs, cependant pour devenir président de la République fédérale, cela ne suffit pas. Le candidat de la coalition s'est imposé. Au troisième tour...
Hanna Irmisch 30 juin 2010