En décembre 1979, une nouvelle constitution est adoptée. Elle abolit la monarchie et met en place une République islamique. Elle repose sur deux sources de légitimité : la souveraineté du peuple et la volonté divine. Le président est élu pour quatre ans. Mais ses décisions sont soumises au guide suprême, Ali Khamenei, nommé à vie. C'est lui qui concentre tous les pouvoirs. Il peut être révoqué par l'Assemblée des experts mais cela ne s'est jamais produit. Aujourd'hui, pour la présidence, deux hommes se font face : le président sortantAhmadinejad et le réformateur Moussavi. Le président Ahmadinejad commémorant le 17e anniversaire de la mort de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, fondateur de la République islamique, en 2006 (AFP).
Qui gouverne vraiment la République islamique d'Iran ?
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Retour sur les fondements du régime iranien et sur le partage du pouvoir. Sujet de Karine Barzegar et Séverine André19 juin 2009 - 2'23
Enfants de la Révolution, rivaux politiques
biographies des deux rivaux
Mahmoud Ahmadinejad, l'ultra conservateur
Réélu le 12 juin dernier pour 4 ans encore, ce fils de forgeron né au sud-est de Téhéran est au pouvoir depuis 2005. Après sa victoire surprise d’il y a 4 ans, Mahmoud Ahmadjinejad, âgé aujourd’hui de 52 ans s’est lancé dans une politique à la fois populiste, pro-islamique et antioccidentale.
Hossein Moussavi, le conservateur modéré
l’ancien Premier ministre (1981-1989) à qui l’on doit la relance du programme nucléaire, est de retour après 20 ans d’absence de la scène politique. A 68 ans, il est également apprécié des cercles intellectuels. Cet Architecte de formation dirige l’académie des Arts d’Iran, tandis que son épouse est aux commandes de l’université Al-Zahra pour filles de Téhéran.
Ahmadinejad - Moussavi : quelles différences ?
MAHMOUD AHMADINEDJAD MIR HOSSEIN MOUSSAVI RELIGION ET SOCIÉTÉ Mahmoud Ahmadinejad appartient comme plus de 80 % de la population à la mouvance islamique Chiite. Une branche de l’islam établie au début du XVI è siècle comme religion officielle en Iran. La République islamique d’Iran est menée par un Guide religieux désigné à vie et qui est garant de la stabilité des institutions. Mahmoud Ahmadinejad a reçu l’appui du guide Ali Khamenei trois semaines avant l’échéance présidentielle. Un soutien qui marque leur appartenance commune à l’aile ultraconservatrice de la Révolution. Les ultraconservateurs prônent « une société islamique exemplaire », où toutes les institutions sont aux mains des conservateurs religieux qui imposent un contrôle rigoureux des mœurs. Le candidat malheureux à l’élection présidentielle, est un conservateur modéré. Il a été l’un des fondateurs du parti islamique, mais il appartient au camp des réformateurs. Il se définit comme tel, soutenu par les jeunes des villes et les femmes auxquelles il promet d’assurer l’égalité des sexes. Il a été conseiller des présidents Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997), un conservateur pragmatique, puis Mohammad Khatami (1997-2005), un réformateur.ÉCONOMIE L’actuel président se définit comme un homme du peuple. Il avait été élu en 2005 grâce aux classes populaires auxquelles il avait beaucoup promis. Mahmoud Ahmadinejad a cultivé ce côté populiste pendant 4 ans en distribuant des pétrodollars aux couches défavorisées. Une pratique qui selon certains économistes de son pays, a favorisé l’inflation forte que connaît l’économie iranienne, sans pour autant en rayer le chômage et la pauvreté du quotidien de ses concitoyens. Mir Hossein Moussavi s’est engagé à ramener la stabilité dans une économie secouée par l’inflation. Il s’était il met en avant l’économie du temps de la guerre contre l’Irak. Il imposa un système de rationnement de la nourriture et un contrôle des prix. Face au président candidat, il a promis d’assainir les comptes en supprimant « la politique dispendieuse et inflationniste » de son concurrent. RELATIONS INTERNATIONALES - ISRAËL Le président Ahmadinejad est résolument un antioccidental. On retient principalement ses diatribes contre l’existence d’Israël et contre la politique américaine vis-à-vis de l’Iran. Avec les Etats-Unis, Ahmadinejad hérite et perpétue les tensions qui existent déjà depuis la révolution de 1979. Un bras de fer permanent que les rhétoriques réciproques traduisent si bien depuis 30 ans : L’Iran qualifie les Etats-Unis de « Grand Satan », et l’Iran est désigné comme l’un des pays voyous de « l’axe du mal » par les néoconservateurs américains. Du coup, le président iranien consolide ses relations avec la Russie. Mais depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, des essais de détente semblent s’amorcer, sans grande illusion toutefois. A l’opposé du président de la République, Mir Hossein Moussavi annonçait pendant la campagne, vouloir changer l’image « extrémiste » de son pays face à Israël et à l’Occident. Une politique, selon lui, avait contribué à isoler l’Iran. NUCLÉAIRE M. Ahmadinejad défend le droit de son pays au développement du nucléaire civil, ainsi que le Traité de Non Prolifération l’y autorise. L’Europe et les Etats-Unis l’admettent, sauf qu’ils le soupçonnent de mener un programme militaire parallèle. Mir Hossein Moussavi s’aligne clairement sur la ligne politique de son pays en matière de nucléaire. Il est favorable au développement du nucléaire militaire par l’Iran.