Ils ne seront finalement qu’une poignée de candidats, autorisés à se présenter à l’élection présidentielle russe du 4 mars 2012. L’un des plus vieux opposants au Kremlin, démocrate authentifié de l’ère post perestroïka et glasnost, Grigori Iavlinsky, le fondateur historique du Parti Iabloko (social démocrate) et ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev, a été retoqué par la commission électorale au motif que 200 000 des 2 millions de signatures (nécessaires) de citoyens déposées pour valider sa candidature étaient des photocopies ou des courriels. La loi électorale russe exige en effet que les partis non représentés à la Douma (assemblée législative) récoltent 2 millions de soutiens pour pouvoir être en lice à la présidentielle. Avant lui, la demande d’Edouard Limonov, dirigeant sulfureux du parti national-bolchévique (extrême droite), avait elle aussi été invalidée. Seuls quatre prétendants à la magistrature suprême, outre l’actuel Premier ministre – représentant du parti majoritaire « Russie unie » -, sont donc admis à faire campagne : le milliardaire
Mikhaïl Prokhorov (pro ou anti Poutine, on ne sait trop, proche de ses sous en tout cas...) et les dirigeants des trois formations représentées à la Douma, le communiste Guennadi Ziouganov, le populiste Vladimir Jirinovski et le chef du parti Russie juste, Sergueï Mironov. L’actuel président (et ancien et peut-être futur Premier ministre du futur et ex Président Poutine) Dmitri Medvedev reconnaît lui même que la loi électorale est mal faite et qu’il faudrait abaisser le nombre de parrainages nécessaires aux candidats indépendants à 300 000…
HEUREUX ÉLUS La présidentielle aura donc lieu en petit comité, et le résultat ne fait guère de doute. Vladimir Poutine devrait l’emporter. Toute la question étant de savoir si ce sera au premier tour comme en 2000 avec 53% des suffrages exprimés, ou en 2004 avec 71%. Le Kremlin laisse entendre qu’il pourrait y avoir un deuxième tour. (Depuis 1991 et la fin de l’Urss, seule la présidentielle de 1996 s’était déroulée en deux phases et Boris Eltsine avait été réélu, tandis qu’en 2008, Dmitri Medvedev avait été porté à la tête de l’Etat, dès le 2 mars avec 70% des voix.) Mais on ne sait si c'est une menace ou bien un souhait. Ce qui est certain c'est que Vladimir Poutine cherche à donner des gages de bonne pratique démocratique. Certains dans l’opposition pensent même que le futur président fera tout pour ne pas être élu immédiatement, quitte, disent-ils en plaisantant, à bourrer les urnes dans l’autre sens.