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Le Premier ministre sortant David Cameron avec son épouse Samantha retournent dans leur résidence officielle au 10 Downing Street à Londres, le 8 mai 1945. Le parti conservateur est donné gagnant des dernières élections législatives.
Le Premier ministre conservateur David Cameron est assuré de sa réélection ce vendredi 7 mai. Cette victoire l'autorise à soumettre à référendum l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, tandis que les nationalistes écossais réalisent un raz-de-marée de nature à galvaniser leurs ardeurs indépendantistes.
Conforté par une victoire aux législatives aussi surprenante qu'inespérée, le chef de file des Tories est attendu au palais de Buckingham par la reine Elizabeth II à 11H30 GMT, pour recueillir son assentiment formel en vue de former le prochain gouvernement.
Les conservateurs étaient crédités par la BBC de 329 députés, soit trois au-dessus de la majorité requise, hors de portée des travaillistes menés par Ed Miliband réduits à 239 sièges. Le chef de file du Labour doit présenter sa démission dans la journée.
En Écosse, les résultats définitifs ont confirmé le triomphe des indépendantistes du SNP qui ont raflé 56 des 59 sièges de députés en jeu dans leur région autonome jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable.
Une très grande nuit pour les conservateurs.
David Cameron
Peu avant 05h00 GMT, David Cameron s'est félicité de la tournure "positive" des événements au sortir "d'une très grande nuit pour les conservateurs", sans encore formellement revendiquer la victoire.
Quelques minutes plus tôt, le dirigeant travailliste Ed Miliband a reconnu "une nuit très décevante pour son parti", depuis Doncaster où il a été réélu.
Si les dernières projections se vérifiaient, David Cameron pourrait même former, après cinq ans de coalition avec les libéraux-démocrates, un gouvernement 100% conservateur, sans avoir besoin de trouver un seul allié, comme ce fut le cas en 2010 avec Nick Clegg. Ce dernier a annoncé, dès vendredi 8 mai, sa démission à la tête du parti Libéral-démocrate.
Avant le scrutin, bookmakers et sondeurs n'accordaient qu'une chance sur cinquante pour qu'un tel scénario, inespéré pour les conservateurs, se réalise.
Le sondage sortie des urnes prédisant un tel séisme avait d'ailleurs été accueilli avec des pincettes jeudi à 21h00 GMT tant il différait des prévisions des enquêtes d'opinion qui pronostiquaient un résultat ultra-serré depuis des mois. Mais il s'est progressivement matérialisé en cours de nuit, attestant d'une cuisante défaite des travaillistes et d'une déroute des libéraux-démocrates.
Le Labour est surtout victime du tsunami nationaliste qui a déferlé sur l'Ecosse. Le SNP décuple presque sa représentation à la Chambre des Communes."Le lion écossais a rugi cette nuit", s'est félicité son ancien leader Alex Salmond.
Le triomphe du SNP est symbolisée par l'élection de Mhairi Black, une étudiante de 20 ans qui devient la plus jeune députée de Westminster depuis 1667, aux dépens du député sortant et cadre du Labour, Douglas Alexander.
David Cameron avait été critiqué pour son manque d'engagement en début de campagne. Réélu, il aura à coeur de remplir sa principale promesse de campagne: l'organisation d'ici 2017 d'un référendum sur le maintien ou pas du pays dans l'Union européenne. Une perspective qui inquiète ses partenaires européens en raison de la possibilité d'un "Brexit" (pour "British Exit").
La nouvelle de la victoire des conservateurs aux dépens des travaillistes s'est traduite par un bond de la livre britannique face au dollar et à l'euro vendredi 8 mai sur les marchés asiatiques. La Bourse de Londres évoluait également en nette hausse ce vendredi 8 mai au matin.
Une éventuelle sortie de l'UE pourrait avoir des répercussions profondes sur le maintien de l'Ecosse, largement pro-européenne, au sein du Royaume-Uni.
Toute la journée de jeudi 7 mai, les militants SNP sortant de l'isoloir à Glasgow, Edimbourg ne faisaient pas mystère de leur volonté "de revanche". Ils aspirent à la tenue d'un nouveau référendum d'indépendance, après un premier rendez-vous manqué en septembre.
Le parti populiste et europhobe United Kingdom Independance Party (Ukip), sorti triomphant des élections européennes de 2014 est victime du mode de scrutin législatif uninominal à un tour. Coup dur pour son chef de file Nigel Farage qui est battu par son adversaire conservateur dans sa circonscription du South Thanet (Kent). Nigel Farage a également annoncé ce vendredi 8 mai sa démission de la tête de son parti n'ayant pas réussi à gagner son siège au Parlement.
De son côté, Cameron devra contenir le mécontentement de la frange eurosescptique de son parti et tenir à distance les prétendants à sa succession, alors qu'il a annoncé pendant la campagne qu'il ne briguerait pas de troisième mandat.
L'un deux, le bouillant maire de Londres Boris Johnson, s'est fait élire député à Uxbridge, une étape essentielle pour prétendre à la direction du parti.