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David Cameron ne doit toujours pas en revenir. Le coude-à-coude annoncé par tous les instituts de sondage, entre son camp - le Parti conservateur - et celui de son principal rival, le Parti travailliste d'Ed Miliband, n'a pas eu lieu. Le jour du scrutin, les sondages insistaient sur la quasi égalité des deux grands partis : "Les deux partis sont à égalité dans les sondages de YouGov, ICM et Survation, où ils atteignent chacun respectivement 34%, 35% et 31,4%. A l'inverse, le Labour (Parti travailliste, ndlr) a deux points d'avance dans un sondage Panelbase, avec 33% d'intentions de vote contre 31% aux conservateurs", relaient alors les agences de presse.
En réalité, le Parti conservateur écrase finalement largement ses concurrents, au point d'obtenir la majorité absolue au Parlement soit 326 sièges sur 650. David Cameron s'offre ainsi un deuxième mandat au 10 Downing Street.
Pourquoi les électeurs ont-ils fait mentir les résultats des sondages une fois dans l'isoloir ? Les réponses de Jon Henley, éditorialiste du quotidien The Guardian.
Jon Henley : Quelque chose de complètement inattendu : cela fait 5 semaines que l’on a plusieurs sondages par jour, et aucun n’avait prévu ce résultat !
J.H : Il y a trois facteurs pour expliquer cela. En premier, nous n’avons pas assez observé les électeurs traditionnellement du côté du "Labour", le Parti travailliste, et qui ont basculé du côté du parti nationaliste europhobe Ukip. Ce parti, le Ukip, a quand même raflé 13% des voix.
Ensuite, personne n’a vu venir à quel point les Lib-Dem (parti Libéral-démocrate, ndlr) qui font partie de la précédente coalition, allaient subir une punition des électeurs.
Enfin, et surtout, personne n’a vu venir la tactique de campagne électorale de David Cameron et des conservateurs, qui n’ont cessé de marteler le chaos économique, la catastrophe que représenterait un gouvernement travailliste, soutenu par les indépendantistes de l’Ecosse. Ces trois facteurs sont passés sous les radars des sondages, et tout le monde s’est trompé.
> Lire notre article sur le bilan économique de David Cameron.
J.H : C’est un véritable tremblement de terre politique. Les démissions s’enchaînent et le parti libéral-démocrate de Nick Clegg est détruit. Il est passé de 57 députés à 8.
Mais la claque la plus dure est pour les travaillistes d'Ed Miliband. Ce parti fait face à un problème de définition de son identité dans notre XXIème siècle. Est-ce qu’il faut virer à gauche, à l’image des indépendantistes écossais du parti SNP qui sont plus à gauche que les travaillistes ? Ou est-ce qu’il vaut mieux pour le Parti travailliste revenir vers le centre, être de nouveau un parti de centre-gauche, à l’image de Tony Blair ? C'est là toute la question…