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Elections aux Pays-Bas : qui est Geert Wilders ?

Près de 12,9 millions de Néerlandais sont appelés à voter ce mercredi 15 mars 2017 pour des législatives, qui font figure de baromètre du populisme en Europe. Tous les yeux sont braqués sur la formation du député islamophobe Geert Wilders. Qui se cache sous cette chevelure blonde péroxydée ?

Après avoir passé 20 ans au Parlement, Geert Wilders pourrait vivre le sacre dont il rêve lors des législatives du 15 mars 2017. Faire de son parti, le Parti pour la liberté (PVV), la plus grande formation politique des Pays-Bas. Et même s'il n'arrivait qu'à la deuxième place, ce serait là son plus grand succès depuis sa création en 2006.

S'il paraît quasiment certain qu'il ne figurera pas au gouvernement, la majorité des autres partis ayant juré de ne pas collaborer avec lui, il deviendra néammoins une voix de l'opposition avec qui il faudra compter, pour ne pas dire "la" voix de l'opposition. Ce qui lui permettra de pousser ses chevaux de bataille en haut de l'agenda politique.

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Geert Wilders lors du débat télévisé face à Mark Rutte, Rotterdam (Pays-Bas), 12 mars 2017.

 
©Yves Herman POOL via AP

En croisade contre l'islamisation

A 53 ans, l'élu péroxydé se considère en croisade contre "l'islamisation" de son pays et compare le Coran à "Mein Kampf" d'Adolf Hitler.

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Scène de prière dans une mosquée d'Amsterdam (Pays-Bas)
©AP Photo/Muhammed Muheisen

"Je ne dis pas que tous les musulmans sont mauvais ou sont des terroristes, cela serait ridicule", a-t-il affirmé récemment à l'AFP. "Mais je crois que dans tous les pays où l'islam est la religion dominante, on peut observer un manque de liberté, de démocratie, d'Etat de droit..."

Dans le programme de son parti, qui tient sur une page A4, il promet d'interdire l'accès de son pays aux immigrés musulmans et de fermer les mosquées. Ses propos virulents lui ont façonné une renommée internationale, jusqu'aux listes noires d'Al-Qaïda. Il vit sous protection policière permanente.


Adoré et détesté, il divise un pays qui se targue d'une longue tradition de tolérance multiculturelle. Né en 1963 à Venlo, dans le sud-est des Pays-Bas, il grandit dans une famille catholique, entouré d'un frère et deux soeurs.

C'est dans les années 1980 qu'il commence à s'intéresser à la politique, a récemment rapporté son frère Paul au magazine allemand Der Spiegel : "il n'était pas vraiment de gauche ou de droite, ni xénophobe".

"Mais il était fasciné par le jeu politique, les luttes pour le pouvoir et l'influence", assure-t-il au sujet de son frère, passé maître dans l'art d'utiliser les médias, tout en les accusant de partialité.

Son dégoût pour l'islam semble s'être développé lentement. Il passe du temps en Israël, où il est témoin des tensions avec les Palestiniens. Il est bouleversé par l'assassinat en 2002 du populiste Pim Fortuyn, dont il est l'héritier politique direct, et deux ans plus tard, du réalisateur anti-islam Theo van Gogh.

"Je me souviens de mes jambes qui tremblaient sous le choc", rapporte-t-il dans un livre en 2012. "Je peux dire honnêtement que j'ai ressenti de la colère, pas de la peur".

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Geert Wilders est très friand des selfies avec ses supporters, comme ici à Heerlen, (Pays-Bas), 11 mars 2017.
 
©AP Photo/Muhammed Muheisen

Discrimination

Au fil des ans, son ton se durcit. Il promet de ne pas être réduit au silence, malgré une condamnation pour discrimination l'année dernière après avoir promis "moins de Marocains" aux Pays-Bas.

Ce procès a renforcé sa visibilité, quelques mois après le Brexit et alors que Donald Trump remportait la course à la présidentielle. Il était d'ailleurs invité à la Convention républicaine et les donations reçues pour sa campagne viennent principalement de l'activiste David Horowitz, dont la fondation a versé quelque 130.000 euros à Geert Wilders en 2015 et 2016.

A l'époque, les sondages le créditent de 36 sièges sur les 150 de la chambre basse du parlement néerlandais. Le fossé a depuis été comblé et le VVD du Premier ministre libéral Mark Rutte est repassé de peu en tête.

Longtemps assez proches, les deux hommes sont opposés depuis l'abandon par le PVV en 2012 du gouvernement de Mark Rutte qui, en partie pour des raisons stratégiques, a promis de ne plus jamais collaborer avec celui qui est parfois surnommé "Capitaine péroxyde".

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Marionnettes défilant lors du carnaval de Dusseldorf (Allemagne), de gauche à droite Adolf Hitler, Geert Wilders, Marine Le Pen et Donald Trump.  (27 février 2017).
©AP Photo/Martin Meissner

Pour certains, Geert Wilders est une figure isolée. Marié à une citoyenne hongroise, il n'a pas d'enfant. Son parti est officiellement une association avec un seul membre : lui-même. Et sa sécurité limite ses contacts avec le monde extérieur.

"Son monde est devenu très petit", assure son frère : "parlement, événements public et son appartement". "Il ne peut aller nulle part ailleurs".

Coude à coude


Il y a quelques semaines encore, la victoire semblait promise au populiste néerlandais Geert Wilders. Mais les derniers sondages publiés aux Pays-Bas lui sont désormais moins favorables, et le font reculer à la deuxième place, derrière le "Parti populaire pour la liberté et la démocratie" (VVD) du Premier ministre Mark Rutte.

Un récente enquête accorde en effet 14,6 % des intentions de votes au PVV, derrière le VVD (conservateur) à 16,4 %. Toutefois, un tel score n’empêchera pas le parti populiste de remporter un nombre significatif de sièges. Il est question d’environ 25 élus, soit plus du double des 12 qu'il compte actuellement.