Que peut-on attendre de ces élections ?
J’aurais envie de dire rien.
Ces élections sont un peu un théâtre d’ombres puisque cette Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, tel est son nom, se réunit en fait une ou deux fois par an pour un ou deux jours. Sa seule prérogative constitutionnelle, en apparence importante, est d’élire le Président du conseil d’état, c’est à dire le chef de l’Etat, lequel est en même temps chef du Gouvernement et chef des Armées.
Mais il est bien évident , si on regarde ce qui s’est passé à Cuba depuis l’instauration de cette Assemblée en 1976, que ni Fidel Castro en son temps, ni son frère et successeur Raul n’ont la possibilité d’être contestés. Donc il faut revenir à la réalité des choses, et cette réalité à Cuba c’est, d’une part, le parti Communiste qui prend l’ensemble du pays et de la population dans un maillage extrêmement serré, et , d’autre part, au sein même de ce parti Communiste, la réalité c’est le pouvoir d’une dizaine d’officiers généraux et supérieurs qui sont membres du bureau politique dont ils représentent un petit tiers (de même, soit dit en passant, qu’ils détiennent 60 à 65 % de l’économie cubaine) et à la tête de tout cela il y a Raul Castro qui a une double légitimité aujourd’hui : d’une part il est le frère et successeur de Fidel , le fondateur de ce régime, et d’autre part il a été pendant 53 ans Ministre des forces armées, c’est à dire qu’il a la connaissance absolument intime de l’ensemble des forces armées mais aussi des services de sécurité de l’île.