La magie Obama n'opère plus Comparé à un Roosevelt, un Lincoln ou un Kennedy en début de mandat, Barack Obama, élu en 2008, réélu en 2012, n'a pas échappé à l'
usure du pouvoir. Sa côte de popularité, aujourd'hui, est tombée à 40%. Au-delà de l'alternance traditionnelle en cours de mandat entre démocrates et républicains, c'est l'ampleur de la victoire républicaine qui risque de surprendre. Il est vrai qu'aucun président de l'après-guerre n'était arrivé au pouvoir dans un contexte aussi difficile. Par ailleurs, "il n'a pas su exploiter dans l'exercice du pouvoir le charisme qui l'a porté tout au long de ses campagnes électorales," affirme François Durpaire, historien des États Unis, sur France Inter. Si bien qu'il est aujourd'hui
désavoué au sein même de son propre camp dans les Etats où la course au Sénat est la plus serrée, comme dans l'Arkansas, en Louisiane, dans l'Iowa et en Caroline du Nord. Et pourtant, le locataire de la Maison-Blanche affiche un bilan économique à faire pâlir d'envie un chef d'Etat européen : à 6 %, le chômage a diminué de moitié et la croissance - 3,5 % au 3ème trimestre 2014 - a augmenté de 8% depuis 2008, tandis que le déficit du budget est tombé à moins de 3 % du PIB. Et pourtant, au-delà de ces chiffres macroéconomiques, le salaire moyen est en baisse et les inégalités se creusent. Dans les 6 Etats qui risquent de basculer dans le camp républicain au Sénat (voir carte ci-desus), le revenu des ménages a baissé, et le vote sanction est probable.