Il reste moins de 50 jours avant le début des élections européennes. La Commission européenne vient de lancer début avril un nouveau site internet « Les Décodeurs de l’Europe ». Le but ? Lutter contre les rumeurs qui circulent sur les institutions européennes.
«
L’Europe coûte trop cher à la France », «
l’Europe détruit nos emplois » ou encore «
l’Europe nous empoisonne avec les pesticides »… Bref, dans les cafés, au travail ou à la maison, on a tous entendu ou déjà prononcé ce genre de discours. Des informations complètement fausses, selon la Commission européenne qui a mis en place un nouveau site internet début avril 2019 : «
Les Décodeurs de l’Europe ».
« L’Europe veut interdire les frites belges »
Le but ? Casser les clichés qui circulent sur l’Union européenne et surtout mieux informer le citoyen sur ce qui se passe dans les couloirs des institutions. Pour la représentation de la Commission européenne en France, «
la construction européenne fait l’objet de toute sorte d'idées fausses qui alimentent rumeurs ou fantasmes. Par exemple, la rumeur comme quoi l’Europe veut faire interdire les frites belges. C’est faux ».
Le nouveau site propose plusieurs thèmes, de l’économie en passant par la justice ou encore l’environnement. Avec un effort notable pour la mise en forme du site, avec l’aide du dessinateur Nicolas Vadot. Son personnage, muni d’une règle, mesure le nombre de bobards qui circulent sur l’Europe. «
On a voulu rendre l’Europe moins ennuyeuse et jouer sur l’humour », reconnaît la cheffe de la Représentation de la Commission européenne en France Isabelle Jégouzo.
Autre effort ? La création d’une
web-série avec 10 épisodes courts. Des acteurs se mettent dans la peau d’une famille ordinaire. Un père par exemple, qui lit son journal au petit-déjeuner, et se plaint à ses proches que l’Europe ne lutte pas contre l’évasion fiscale. Ce à quoi, son fils rétorque : «
l’Europe a lancé des procédures contre Apple ou Starbuck qui ne payent pas leur impôts ».
"Les Décodeurs de l’Europe" sans journalistes
Derrière les « Décodeurs de l’Europe », pas de journalistes. Seulement l’équipe de la Commission européenne, qui assure vouloir «
lutter contre les fake-news » mais qui avoue aussi qu’il n’y aura pas de fact-checking, c’est-à-dire de la vérification d’un fait ou d’un propos. Et donc pas de croisement des sources.
En cette période pré-électorale, pas question non plus pour la Commission européenne de parler de politique, au risque de sortir de son rôle. C’est donc bien une campagne de communication en vue des élections européennes. Le Parlement européen avait lancé, lui aussi, il y a quelques mois, deux sites internet «
cettefoisjevote » et «
ce que l’Europe fait pour moi ». Avec pour objectif ? Convaincre les citoyens qu’il ne faut plus s’abstenir. Est-ce efficace ? Seuls les résultats aux élections le diront. En 2014, le taux de participation en France s’élevait à 42% seulement.
Comment s’informer et éviter les infox ?
Outre les sites officiels des institutions, d’autres plateformes sont mises en place depuis le début de l’année. Les citoyens européens peuvent se rendre par exemple sur une plateforme «
FactCheckEu », consortium de 19 médias européens, comprenant notamment « Les Décodeurs » du
Monde et « CheckNews » de
Libération.
Cette plateforme propose aux internautes de poser leurs questions, pour vérifier l’information cherchée. «
Ce sera uniquement sur des sujets ayant trait aux élections ou aux problématiques évoquées dans les débats, par exemple, sur les migrants, etc. », explique Jules Darmanin, coordinateur éditorial de ce projet. Le site devrait fermer après les élections européennes.