Fil d'Ariane
Selon un sondage pour la chaîne ZDF, le SPD est crédité de 26% contre 24% pour les chrétiens-démocrates de la chancelière qui essuient de lourdes pertes par rapport à 2017, selon Paul Ziemiak, secrétaire général de la CDU. Les premières estimations donnent les deux partis au coude-à-coude.
L'union conservatrice CDU-CSU, menée par Amin Laschet, obtiendrait 25%, comme les sociaux-démocrates, selon une autre enquête à la sortie des urnes pour la chaîne publique ARD.
Ces premiers sondages ont été accueillis par une explosion de joie au siège du SPD à Berlin. "Il est clair que le SPD" l'a emporté, s'est félicité le secrétaire général du parti, Lars Klingbeil, en revendiquant la formation du futur gouvernement.
Mais malgré leur résultat "décevant", les conservateurs entendent bien former eux aussi le prochain exécutif, a prévenu dans la foulée, Armin Laschet, qui s'est exprimé au côté de Mme Merkel.
Cette compétition qui se profile risque de plonger la première économie européenne dans une longue période de paralysie politique et de tractations entre partis.
Correspondance de David Philippot peu après 18h depuis le quartier général des sociaux-démocrates à Berlin
Nous avons le mandat pour former un gouvernement. (La tête de liste) Olaf Scholz va devenir chancelier
Lars Klingbeil, secrétaire général du SPD
Les sociaux-démocrates allemands du SPD revendiquent la formation du prochain gouvernement, a annoncé dimanche leur secrétaire général, Lars Klingbeil, tandis que les conservateurs ont reconnu "des pertes amères" de suffrages dans leur résultat aux législatives, selon leur secrétaire général.
"Nous avons le mandat pour former un gouvernement. (La tête de liste) Olaf Scholz va devenir chancelier", a estimé M. Klingbeil alors que,
Une part importante des électeurs ayant voté par correspondance, cette première tendance pourrait cependant être corrigée au fil de la soirée après les premiers dépouillements.
Les Verts et leur candidate Annalena Baerbock, un temps favoris du scrutin, manquent le coche avec, selon ces sondages, entre 14 et 15%. Maigre motif de satisfaction: ils battent leur record de 2009, quand ils avaient obtenu 10,7% des voix, et progressent de six points par rapport à 2017.
Les libéraux du FDP, quatrième avec environ 12%, apparaissent comme les "faiseurs de roi" incontournables pour bâtir une future coalition.
L'extrême droite de l'AfD, dont l'entrée au Bundestag avait été le principal fait saillant du précédent scrutin de 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand. Mais avec entre 10 et 11%, ce parti islamophobe miné par des conflits internes, est en léger recul par rapport il y a quatre ans (12,6%).
Si le SPD confirme son avance sur la CDU. Le social-démocrate tendance centriste Olaf Scholz va devoir bâtir une coalition à trois partis, une première dans l'histoire contemporaine allemande.
Les tractations risquent ainsi de durer plusieurs mois, au grand dam des partenaires de la première économie européenne, qui craignent une paralysie de l'UE jusqu'à début 2022.
Les Verts, qui n'ont pas caché durant la campagne leur disponibilité pour entrer dans un gouvernement social-démocrate, devraient faire partie de l'attelage.
L'identité de la troisième force d'appoint reste elle totalement incertaine. Les libéraux du FDP, clairement marqués à droite, sont un partenaire possible dans le cadre d'une coalition dite "feu tricolore".
Autre partenaire possible, la gauche radicale de Die Linke, qui rassemble selon ces sondages, environ 5%, n'est pas assurée de passer la barre des 5% et d'ainsi sauver son groupe au Bundestag.
Olaf Scholz s'est montré ouvert à des discussions avec ces deux formations en désaccord sur pratiquement tous les sujets.
Quoi qu'il arrive, les chrétiens-démocrates subissent un revers sans précédent depuis 1949 avec au moins huit points de moins qu'en 2017, déjà un niveau historiquement bas pour les conservateurs.
Pour la première fois en 72 ans, dans une Allemagne de plus en plus fragmentée, l'union conservatrice tombe sous la barre des 30%.
Ce revers jette une ombre sur la fin de règne de Mme Merkel, dont la popularité reste au zénith au terme de quatre mandats mais qui s'est avérée incapable de préparer sa succession.