Reste que la majorité s’attend à un revers : selon l’enquête du CSA, les listes de gauche recueilleraient 41% d’intentions de vote dans les communes de plus de 3500 habitants (47,6% en 2008), tandis que les listes de la droite et du centre arriveraient en tête avec 49% des intentions de vote (44,6% il y a six ans). Mais la gauche rêve encore d'éviter la débâcle en mettant en avant le bilan de ses élus locaux et en pointant du doigt les affaires récentes qui touchent Jean-François Copé, le président du parti, et Nicolas Sarkozy, l’ancien chef de l’Etat, qui vient de lancer une violente
contre-attaque dans Le Figaro. Si les socialistes conservent Paris, où Anne Hidalgo est donnée gagnante, et Lyon, où Gérard Collomb devrait être réélu, s’ils remportent une ville symbole, comme Marseille, ou quelques villes moyennes comme Avignon, ils auront limité les dégâts. La "vague bleue" A l’inverse, l’UMP cherche à "nationaliser" au maximum le scrutin et appelle ses électeurs à infliger un revers électoral sévère à la gauche, pour sanctionner sa politique économique et surtout fiscale. L’UMP a longtemps prédit une "vague bleue" sur la France. Mais en raison des affaires et des divisions puissantes qui traversent la formation, le parti n’ose plus utiliser cette expression. Les derniers sondages montrent pourtant des intentions de vote en progression en faveur de la droite. Jean-François Copé affiche pour ambition de remporter une cinquantaine de villes de plus de 9000 habitants. Le politologue Martial Foucault, directeur du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po, ne prédit pas non plus de "vague bleue" : selon ses calculs, à l’issue du second tour, une trentaine de communes de plus de 30 000 habitants sur 236 devrait basculer à droite. Selon lui, la situation pourrait revenir à celle prévalant en 2001. L’UMP espère reconquérir des villes perdues en 2008, comme Strasbourg, Reims ou Metz. Symboliquement, il est important pour elle de ne pas perdre Marseille, dirigée depuis dix-huit ans par Jean-Claude Gaudin, 74 ans, qui brigue un quatrième mandat.