Elections régionales : ce qu'il faut savoir avant les résultats du premier tour

Les Français votent depuis ce matin, 8 heures, pour le premier tour des élections régionales. A 17h, le taux de participation était de 43,01%. Ce scrutin se déroule sous haute surveillance car le pays est en état d’urgence depuis les attentats du 13 novembre. Voici ce qu’il faut savoir avant les premiers résultats, à 20 heures. 
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Régionales ce qu'il faut savoir


(AP Photo/Bob Edme)
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Pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017, 44,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 1 757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21 456 candidats répartis sur 171 listes. C’est le premier scrutin dans le cadre des régions redécoupées en 2015. 

A 17h, plus de 43% de participation

A 17h ce dimanche, le taux de participation était de 43,01% a annoncé le Ministère de l'Intérieur sur Twitter. En 2010, à la même heure, il était de 39,29%. L'abstention sur la journée est estimée entre 49,5 % et 49,8 %, selon trois instituts de sondage. Les Franciliens ont jusqu’à 20h pour voter, contrairement au reste du pays où les bureaux ferment à 18h ou 19h. 

 

Un premier tour sous haute sécurité 

Trois semaines après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, des mesures de sécurité renforcées entourent ce premier tour du scrutin. L’état d'urgence en vigueur sur tout le territoire s'est fait sentir, aussi bien dans les métropoles régionales qu'à Paris, où des vigiles chargés de la sécurité procédaient à la fouille des sacs à l'entrée des bureaux de vote, tandis que des policiers armés et des militaires patrouillaient. 

Le Premier ministre Manuel Valls a voté dimanche peu après 11H00 dans le bureau n°2 de l'hôtel de ville d'Evry (Essonne), en affirmant que "le bulletin de vote" était "une arme" contre le terrorisme.

Le FN en force, la gauche en difficulté...

Le Front national, qui avait échoué à s'imposer à la tête d'un département en mars dernier, est pour la première fois en mesure de l'emporter dans plusieurs régions. C’est le cas du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la présidente et tête de liste du FN dans la région Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont, et en Provences-Alpes-Côte d'Azur (Paca), où sa nièce Marion Maréchal-le Pen, a voté à Carpentras (Vaucluse). Selon une enquête Ipsos/Sopra Steria réalisée pour le Cevipof et Le Monde, au premier tour, le FN remporterait 30% des voix. Le parti semble donc en bonne position pour ce scrutin. 

A l'inverse, la gauche est en difficulté pour ces régionales. Les listes PS-PRD obtiendraient 22 % des suffrages au premier tour. L'électorat de gauche s’annonce particulièrement faible dans certaines régions comme Provences-Alpes-Côte d’Azur et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les deux régions où le FN a le plus de chance de l’emporter. Malgré le regain de popularité dont bénéficie François Hollande depuis les attentats de Paris, l’électorat de gauche ne semble pas se mobiliser davantage. 

La droite, quant à elle, est créditée de 27% d’intentions de vote et trois régions pourraient bien basculer à droite : l'Ile-de-France avec Valérie Pécresse, les Pays de la Loire avec Bruno Retailleau, et le Centre-Val de Loire avec l'UDI Philippe Vigier. 

Se maintenir ou pas pour le 2ème tour 

La question du maintien ou du retrait des listes arrivées en troisième position à l'issue du premier tour dans les régions où le FN peut l'emporter en triangulaires dominera les débats de ce dimanche soir. 

A 21H00, le PS doit réunir un bureau national extraordinaire, après avoir consulté ses partenaires et têtes de listes, puis faire connaître sa position. La droite entend pour sa part se maintenir quoi qu'il arrive.

Pour le Parti socialiste, il s'agira notamment d'évaluer le poids du "bloc de gauche" - l'addition des voix PS, PRG, EELV, Front de gauche... - et sa capacité à l'emporter au second tour face à la droite et ses alliés centristes d'une part, le FN d'autre part.

Des décisions difficiles à prendre, le retrait d'une liste signifiant pour un parti de n'avoir aucun élu au conseil régional pendant près de six ans.

Seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionner avec celles en ayant obtenu 10%.