Émirats arabes unis : attaque des Houthis yéménites en pleine visite du président israélien

Alors que le président israélien se rend pour la première fois aux Émirats arabes unis, les rebelles yéménites houthis ont mené leur troisième attaque du mois contre le pays. Cet envoi d'un missile balistique n'a pas fait de victimes. 
            
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Attaques houthis Emirats arabes unis
Le 17 janvier, les Houthis yéménites avaient déjà mené une attaque de drones contre la capitale des Émirats Abu Dhabi. Planet Labs PBC via AP.
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Les Émirats arabes unis ont intercepté lundi 31 janvier, pour la troisième fois ce mois-ci, un missile balistique lancé par les rebelles yéménites houthis. Cette attaque survient pendant la première visite du président israélien dans le pays du Golfe.

Pas de victimes, le site d'envoi détruit

"Les défenses anti-aériennes ont intercepté et détruit un missile balistique lancé par les terroristes houthis visant notre pays", a affirmé le ministère émirati de la Défense dans un communiqué. Les débris du missile sont tombés dans une zone non peuplée, ont ajouté les autorités sans préciser dans quelle région du pays. Elles ont aussi indiqué qu'aucune victime n'était à déplorer.

Le site d'où a été lancé le missile houthi, à al-Jawf dans le nord du Yémen, a été détruit, selon le ministère. Il a publié une vidéo de l'explosion dans laquelle on peut voir des panaches de fumée noire. 

Le porte-parole militaire des Houthis Yahya Saree a affirmé de son côté qu'Abou Dhabi avait été visé par plusieurs missiles balistiques et Dubaï avec des drones.

Cette attaque coïncide avec la première visite officielle du président israélien, Isaac Herzog, aux Émirats depuis que les deux pays ont normalisé leurs relations en 2020. Le cabinet d'Isaac Herzog a assuré qu'il "poursuivrait sa visite comme prévu".

Troisième attaque du mois

Dimanche 30 janvier, le président a exprimé le soutien israélien aux "exigences de sécurité" des Émirats et condamné "toute atteinte à (leur) souveraineté par des groupes terroristes", faisant vraisemblablement référence aux attaques des rebelles yéménites.

L'attaque de lundi est la troisième contre les Emirats depuis début janvier. Le 17, une attaque de drones et de missiles avait fait trois morts à Abou Dhabi, et le 24, deux tirs de missiles balistiques avaient été interceptés par les forces américaines basées dans la capitale émiratie.

En représailles, de nouvelles frappes ont été menées par la coalition sur le territoire yéménite, comme en témoignent des habitants et des journalistes locaux.

Les Émirats sont "totalement prêts à faire face à toute menace" et à prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger (le pays)", a réaffirmé lundi le ministère émirati de la Défense. Les Houthis ont eux appelé de nouveau les "citoyens, résidents et compagnies étrangères (aux Emirats) à rester loin (...) des infrastructures stratégiques car elles risquent d'être visées prochainement".

Les Émirats font partie d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient depuis 2015 le gouvernement du Yémen contre les Houthis. Le pays a retiré ses troupes du Yémen en 2019, mais reste un acteur influent dans le conflit.

Nouvelle page de la guerre

"Nous condamnons la dernière attaque de missile des Houthis contre Abou Dhabi", a tweeté lundi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. "Alors que le président israélien se trouve aux Émirats pour établir des ponts et promouvoir la stabilité dans la région, les Houthis continuent de mener des attaques qui menacent les civils".

Le conseiller présidentiel émirati, Anwar Gargash, a de son côté indiqué que les Émirats tenaient à leurs "objectifs et à (leur) vision stratégique pour contribuer à la construction d'une région stable et prospère". "La provocation ne fonctionnera pas", a-t-il affirmé.

 Mahdi al-Mashat, un haut responsable politique des Houthis, a indiqué que les attaques contre les Émirats montraient la "détermination des Houthis à mettre à exécution leurs menaces, tant que les Émirats poursuivent leur agression (au Yémen)".

La multiplication des attaques des Houthis contre les Émirats ouvre une nouvelle page dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.  

En plus de sept ans de guerre, tous les acteurs du conflit ont été accusés de "crimes de guerre" par des experts de l'ONU. Mise en cause pour de multiples "bavures", la coalition a reconnu des "erreurs" mais accuse les rebelles, soutenus par l'Iran, d'utiliser les civils comme boucliers humains. L'ONU tente depuis plusieurs années de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377 000 morts et poussé une population de 30 millions d'habitants au bord de la famine au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

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