Fil d'Ariane
Il y a un an, le 7 mai 2017, Emmanuel Macron célébrait sa victoire au Louvre. Les images de sa marche solitaire, très protocolaire, vers cette ancienne résidence royale avaient suscité beaucoup de commentaires. Le président français se veut moderne et cherche à réinventer la fonction de chef de l'État. Dans une ligne très "start-up nation", il veut incarner le PDG sympathique.
Mais à côté de cette volonté affichée de modernité, ses apparitions et déclarations revêtent un aspect très monarchiste. Pour Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux, Macron est un mélange entre Charles De Gaulle et François Mitterrand. Il s'affiche sans complexe et applique un pouvoir très vertical et autoritaire.
Après cette première année à l'Elysée, 55% des Français ont une opinion négative du bilan d'Emmanuel Macron, selon les sondages. Un score à nuancer puisqu'il est de loin supérieur à son prédécesseur, François Hollande, à la même période et meilleur aussi que celui de Nicolas Sarkozy.
Pour grossir les rangs des mécontents, ses opposants mettent les bouchées doubles et se mobilisent. Dernier exemple en date, le samedi 5 mai, lors de la "Fête à Macron", une grande manifestation à Paris pour contester l'action du président.
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Car le style Emmanuel Macron, c'est aussi des réformes menées au pas de charge : de la SNCF aux retraites en passant par la baisse des allocations logement et la loi "Asile et immigration", le candidat qui se clamait "ni de droite ni de gauche" apparaît de plus en plus comme un président de droite. Toujours d'après les sondages, un Français sur deux qualifie son mode de gouvernement d'"autoritaire".
Sur la scène internationale, Emmanuel Macron séduit. Il parle un anglais courant, sa jeunesse lui attire une forte sympathie et ses formules marquent comme lors du dernier sommet sur le climat où il avait prononcé cette phrase : "Make our planet great again." La tournure avait fait mouche mais sa dernière visite à Donald Trump a suscité des moqueries.
Après sa visite aux États-Unis, les obstacles se multiplient : des mouvements de contestation à travers le pays, la situation en Syrie, les divergences autour de l'accord du nucléaire iranien... Serait-ce la fin des beaux jours pour Emmanuel Macron ?