Un ex-interprète afghan de l'armée française a été tué lors d'un attentat-suicide à Kaboul. Menacé de mort, sa demande de visa avait été rejetée. Un sort sur lequel deux journalistes français ont enquêté pendant deux ans.
Mohammed Qader Daoudzai a passé deux ans aux cotés des soldats français de 2011 à 2012. Il participait à la formation de l'armée afghane et aux projets de développement.
Son travail et son sérieux sont reconnus à plusieurs reprises par ses supérieurs dans l'armée. Pas suffisant pour que les autorités françaises acceptent sa demande de visa alors même qu'il alertait sur les dangers qui pesaient sur sa vie.
Dans un communiqué, la diplomatie française s'est défendue d'avoir failli à son devoir, vis à vis des anciens auxiliaires afghans, précisant que plus d'une centaine de visas ont déjà été accordés.
800 auxiliaires en Afghanistan
Mais ils sont près de 800 à avoir travaillé avec les militaires français. Considérés comme des traitres par les talibans, beaucoup ont reçu des menaces. Abandonnés à leur sort, comme ont pu l'être les harkis algériens.
Mi-octobre, les autorités françaises ont entamé un troisième processus de relocalisation pour une centaine de ces anciens auxiliaires. Qader Daoudzai devait déposer son dossier le lendemain de l'attaque du bureau de vote, dans laquelle il a trouvé la mort.