Fil d'Ariane
Plusieurs associations se sont réunies pour racheter un zoo de Bretagne et le transformer en centre de réhabilitation d’animaux sauvages saisis lors du démantèlement de trafics. La cagnotte qu'elles ont lancée la semaine dernière vient
de dépasser son objectif, affichant dimanche près de 650.000 euros récoltés.
Les sept ONG, réunies dans une coalition baptisée Rewild ("réensauvager") avaient signé la semaine dernière un compromis de vente pour le rachat du zoo de Pont-Scorff, près de Lorient. Leur objectif est de préparer le retour à la nature dans leurs pays d’origine des animaux enfermés et transformer l'établissement en centre de réhabilitation pour animaux victimes du traffic avant leur retour en milieu sauvage.
Mercredi 18 décembre, Rewild lançait un appel aux dons pour rendre possible un "pari fou" et inédit. Ils avaient jusqu'au 31 mai pour réunir la somme nécessaire.
Soutenue dès le départ par le journaliste Hugo Clément, à la tête d'une nouvelle émission sur les luttes écologistes, puis relayée sur les réseaux sociaux par des personnalités comme l'animateur Stéphane Bern ou le comédien Pierre Niney, l'initiative a reçu un coup de pouce décisif avec un don de 250.000 euros de l'investisseur Marc Simoncini, fondateur de Meetic, annoncé sur Twitter.
Hugo, je m’engage à compléter avec la somme nécessaire en fin de collecte. Vous pouvez donc considérer que le zoo est racheté. @Rewild_rescue MP https://t.co/h0CUTHK8QA
— Marc Simoncini (@marcsimoncini) December 21, 2019
"On est très contents, on n'aurait pas parié qu'on aurait ce succès aussi vite", a déclaré à l'AFP Lamya Essemlali, coprésidente de Rewild.
"L'urgence, c'est de réaménager les lieux pour que les animaux aient de meilleures conditions. Nous allons aussi mener un check-up de santé de tous les animaux", a-t-elle continué.
La cagnotte va toutefois rester ouverte en ligne pour lever les fonds nécessaires au fonctionnement du zoo le temps de mettre en place le projet économique prévu (restaurant, visites en réalité virtuelle, centre de formation).
Quant aux personnels, les 17 salariés seront repris "pour ceux qui veulent tenter l'aventure" souligne Lamya Essemlali.
"Maintenant, le challenge, ça va être de faire vivre le zoo, l'objectif c'est que les gens continuent à nous soutenir", a souligné Lamya Essemlali, alors que le budget de fonctionnement est estimé par les repreneurs à 100 000 euros par mois et qu'il y aura "raisonnablement 5 à 6 mois sans rentrée d'argent".
Le zoo abrite entre autres des lions, éléphants, girafes, pandas roux ou encore des loups. La situation de chaque animal doit être examinée avec "pour priorité un retour à la nature si possible", selon les promoteurs du projet, qui veulent aussi transformer l'établissement en "centre de réhabilitation" pour animaux saisis lors du démantèlement de trafics. "Le trafic d’animaux étant le troisième plus lucratif après les armes et la drogue et la deuxième cause de disparitions d'espèces", relève Lorane Mouzon, également co-présidente de Rewild.