En Guadeloupe, la crainte d'un large échouement de sargasses cette année

L'île française de la Guadeloupe dans l'Atlantique a indiqué craindre "une année noire" concernant les échouements de sargasses, une algue brune envahissant les littoraux de la Caraïbe et dont la quantité a atteint un niveau record au large.
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Des travailleurs embauchés par des habitants de la côte enlèvent les sargasses dans la baie de Soliman, près de Tulum, au Mexique, le 3 août 2022. 
Des travailleurs embauchés par des habitants de la côte enlèvent les sargasses dans la baie de Soliman, près de Tulum, au Mexique, le 3 août 2022. 
AP Photo/Eduardo Verdugo
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"On s'attend à une année noire", explique Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe en charge des questions environnementales.

Selon le bulletin mensuel du l'Université de la Floride du Sud (USF), la quantité de sargasses, une algue brune envahissant les littoraux de la Caraïbe dans l'océan Atlantique, a doublé de décembre à janvier, établissant un "record" à 8,7 millions de tonnes.

Après leur échouement sur les rivages, ces algues libèrent en pourrissant des émanations nauséabondes et toxiques, interdisant l'accès à de larges pans du littoral. Les tapis de sargasses étouffent en outre la biodiversité, gênent la navigation et nuisent au tourisme.

Pour l'heure, ce sont les communes qui gèrent les échouements mais l'intensification du phénomène et les petits moyens de ces communes ne permettent pas une bonne gestion. Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe en charge des questions environnementales.

Le précédent record remonte à 2018, avec 6,5 millions de tonnes, selon l'USF. Cette année-là, les échouements massifs de sargasses avaient eu de nombreuses conséquences sur la vie économique des zones touchées.

Face à ce fléau, le gouvernement français a adopté en mars 2022 un plan Sargasses doté de 36 millions d'euros sur quatre ans.

"Pour l'heure, ce sont les communes qui gèrent les échouements mais l'intensification du phénomène et les petits moyens de ces communes ne permettent pas une bonne gestion", a précisé Mme Gustave Dit Duflo.

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D'autant que des équipements coûteux vont être testés, notamment des barrages destinés à éviter les échouements sur les plages et à faciliter une collecte en mer.

Reste en outre la question de la valorisation des algues, et auparavant de leur stockage car, selon l'élue, les terrains d'épandages sont saturés, avec le risque d'une salinistation des eaux et de leur contamination à l'arsenic.

Les causes de la prolifération des sargasses depuis une douzaine d'années n'ont pas été établies avec certitude et continuent de faire l'objet d'études.