Ignoré dans les régions rebelles
Ce qui n'a pas empêché les internautes de s'interroger sur son camp. "La première réaction des Syriens après sa victoire a été : c'est un chabih (milicien pro-régime) ou c'est un rebelle", affirme Alaa al-Atrache sur Twitter. Mais, pour Sherin Bakro, "Hazem a rendu les gens heureux et ce soir les tirs sont des balles de joie et non de mort".
Mais, en Syrie, sa victoire a été célébrée dans le camp du régime et ignorée chez les rebelles. L'agence officielle Sana a sobrement annoncé la victoire d'"Hazem, le fils d'Alep" qui "a gagné grâce à sa voix très spéciale capable d'interpréter différents types de chanson".
Dans un reportage diffusé dimanche par la télévision officielle, une quinquagénaire exprimait l'espoir que le "vote unanime des Syriens en faveur de Hazem Cherfif se retrouvera aussi dans la lutte contre le terrorisme". Dans la phraséologie officielle, le mot "terrorisme" désigne tous les insurgés hostiles au régime.
A Damas, la victoire a provoqué une explosion de joie, comme dans le café "al-Machraka" où les consommateurs brandissaient des drapeaux syriens. "Cela donne de l'optimisme aux habitants d'Alep et à tous les Syriens. Nous espérons que cette petite victoire en annoncera des grandes", a assuré Yara, un client.
"Cet événement prouve que nous sommes toujours en vie, toujours là bien que le monde nous ait oubliés", a affirmé Ahmed Abou Zeid, un habitant des quartiers d'Alep contrôlés par le régime. "Quant à ceux qui nous ont reprochés d'avoir oublié les martyrs, je leurs dis : "donnez-nous deux heures de bonheur et après nous sommes prêts à mourir le sourire aux lèvres", a ajouté ce jeune de 24 ans.
Dans la partie rebelle d'Alep-est, l'ambiance était radicalement différente. "Personne n'a suivi le programme. L'électricité était coupée et la majorité des gens n'avaient même pas entendu parler de cette compétition", assure Zein, un habitant.