Fil d'Ariane
Après le refus de Rome d'accueillir les 629 personnes secourues par SOS Méditerranée au large de la Libye et en l'absence d'un geste de Malte ou encore de la France malgré la proposition Corse, l'Aquarius poursuit sa route vers Valence l'espagnole, seul port disposé à lui offrir l'hospitalité.
Mais la nuit de jeudi à vendredi la mer agitée a obligé le navire à changer de cap pour se préserver du mauvais temps et épargner les rescapés malades et épuisés. Sept jours après le sauvetage de ces candidats à l'Europe, l'Aquarius est finalement passé entre l'Île de beauté et la Sardaigne où un ravitaillement en mer par les gardes-côtes italiens a tout de même eu lieu.
C'est une absence encore de moyens cruciaux pour sauver des vies
Sophie Beau, D.G. de SOS Méditerranée
Sur l'Aquarius et les deux autres bateaux des gardes-côtes italiens qui composent la flotille, les équipes de Médecins Sans Frontières dispensent des soins aux rescapés souffrant de brûlures, de déshydratation ou du mal de mer.
Mais la route vers Valence est encore longue et pour sauver ceux-là, combien d'autres périront au large des côtes libyennes s'interroge Sophie Beau, la Directrice Générale de SOS Méditerranée : "Pendant que l'Aquarius va aller faire 1500 km, pour pouvoir débarquer les personnes à Valence, qu'est-ce qu'il se passe sur la zone de naufrage ? Un bateau des gardes-côtes italiens ainsi que l'Aquarius ne sont pas sur place. L'Aquarius étant le plus gros bateau et le seul à rester de manière continue sur la zone de sauvetage depuis 28 mois. C'est une absence encore de moyens cruciaux pour sauver des vies, et nous avons encore l'exemple de jeudi soir, ce sont de nouvelles victimes qui se produisent sous nos yeux, et c'est des morts qui sont annoncées."
D'après MSF, jeudi, deux migrants se sont noyés lors de l'un des derniers sauvetages de l'Aquarius au large de la Libye.