Suit une discussion entre l'association et le médecin traitant de la personne demandant à mourir, pour évoquer sa situation et savoir s'il ferait l'ordonnance pour la substance létale, le pentobarbital. Le médecin traitant n'est pas obligé d'accepter. S'il ne le souhaite pas, l'association délègue l'un de ses médecins pour discuter avec la personne demandeuse et, si elle persiste dans son souhait de mourir, une date est fixée pour lui apporter la substance et l'aider à partir.
Le jour venu, la personne est généralement chez elle, entourée de ses proches. Parfois dans des maisons de retraite, exceptionnellement à l'hôpital, si la personne ne peut pas rentrer chez elle. Mais, insiste Jérôme Sobel, "on n'a pas de clinique". Il poursuit : "On insiste à chaque fois sur le fait qu'elle a le droit de changer d'avis jusqu'à la dernière seconde. Si elle a une crainte ou si elle souhaite modifier sa décision, elle a le droit, et on repartirait comme si elle n'avait jamais fait de demande. Elle a le choix de sa vie ou de sa mort jusqu'à la dernière seconde." Pour son dernier geste, le patient peut être amené à ouvrir la valve d'une perfusion, ou à boire la substance.
Une fois la personne décédée, l'association informe la police judiciaire. Celle-ci délègue des inspecteurs en civil et un médecin légiste. Les témoins sont interrogés, un rapport est envoyé au procureur. Ce dernier décide alors d'un non-lieu, l'assistance médicalisée au suicide n'étant pas répréhensible par la loi. Cette assistance est gratuite, la seule condition étant l'adhésion à l'association, à hauteur de 40 francs suisses par an.
Au total, il existe en Suisse cinq associations comme Exit-ADMD. Faut-il toujours passer par elles ? "Il faut une ordonnance, répond Jérôme Sobel. Si des médecins traitants veulent prendre en charge leurs patients, c'est tant mieux. On ne tient pas à ce qu'ils se défaussent systématiquement sur des associations comme la nôtre."
Silvan Luley, l'un des responsables d'une autre association,
Dignitas, indique : "70% de nos adhérents qui ont demandé la préparation d'un suicide assisté, après avoir reçu notre communication qu'un médecin suisse est prêt, par principe, à leur établir une ordonnance, ne nous contactent plus jamais : ils ont obtenu ce qu'ils cherchaient, à savoir une option, une nouvelle chance de choisir."