En Suisse, première fermeture de centrale nucléaire

La centrale nucléaire de Mühleberg, en Suisse a définitivement arrêté son activité, ce vendredi 20 décembre, après 47 ans de service. Située dans la région de Berne, c’est la première des cinq centrales du pays a être éteinte. 

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Mühleberg centrale
La centrale nucléaire de Mühleberg ferme définitvement ce vendredi 20 décembre.
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C’est un symbole pour la transition énergétique en Suisse. Pour la première fois, une centrale nucléaire va fermer, celle de Mühleberg. Le processus menant à l'arrêt définitif du réacteur unique de l’une des plus anciennes centrales du pays et son démantèlement sera long, afin d’éviter tout incident. 

La déconnexion se fera manuellement, mais il faudra attendre le 6 janvier pour un démantèlement total du réacteur. Les travaux dureront une quinzaine d’années. Une fois le réacteur éteint, les barres d’uranium seront stockées dans un bassin de refroidissement durant cinq ans, pendant que les machines seront minutieusement désossées. Le reste des déchets radioactifs seront envoyés en camion vers le centre de stockage à Vurenlingen. Il faudra attendre une quarantaine d’années pour que l’activité radioactive de ces déchets diminue.

Pour la ministre de l’Energie et de l’Environnement, Simonetta Sommaruga qui se réjouit de la fermeture, "c'est une journée historique”. Elle poursuit : “Je sens surtout les chances et les opportunités que ça donne pour les énergies hydrauliques et solaires. Aujourd'hui, on dépense des milliards de francs chaque année pour acheter du pétrole et du gaz. Les investissements dans le solaire dans notre pays, c'est bien pour notre économie et le travail".

Sortir du nucléaire

Depuis la catastrophe de Fukushima, en 2011, la Confédération a décidé de sortir progressivement du nucléaire, et ce, au profit d’énergies renouvelables dites “indigènes”, comme l’énergie hydraulique, le solaire, l’éolien ou encore la géothermie. En 2017, les Suisses ont accepté la loi sur l’énergie, stratégie énergétique 2050 qui prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Néanmoins, ce n'est pas la raison pour laquelle la centrale de de Mühleberg s'arrête. En effet cette centrale était la seule à avoir une exploitation limitée dans le temps. Pour BKW, l’exploitant de la centrale, les coûts nécessaires pour répondre aux exigences de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) étaient trop élevés pour la maintenir en activité. Même son de cloche pour Simonetta Sommaruga, qui répondait à la RTS : "Les investissements pour la sécurité des centrales sont très coûteux. C'est la raison de l'arrêt de Mühleberg, et ça ira dans la même direction pour les autres centrales du pays. C'est la sécurité qui compte. Aussi longtemps que les centrales sont sûres, elles peuvent continuer à opérer".