Fil d'Ariane
L'ex-président catalan Carles Puigdemont et cinq autres dirigeants indépendantistes ayant fui à l'étranger ne risquent plus d'être extradés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre. Toutefois l'ancien président catalan n'est pas libre de rentrer dans son pays, car le mandat national, lui, reste bien en vigueur.
Ce pourrait être le dernier épisode de l'imbroglio judiciaire autour des séparatistes catalans. La Cour suprême vient de l'annoncer : Carles Puigdemont est libre de facto, ainsi que les quatre autres dirigeants en exil en Belgique. Libres de se déplacer à l'étranger, sauf s'ils se rendent en Espagne où les charges à leur encontre courent toujours.
Félicitations ! Vous êtes libres dans l'Europe libre !
Joachim Torra, président catalan
Hormis Carles Puigdemont, actuellement en Allemagne où il avait été arrêté fin mars, cette décision concerne quatre membres de l'ex-gouvernement catalan - Toni Comin, Lluis Puig, Meritxell Serret, qui se sont exilés en Belgique, et Clara Ponsati, qui vit en Ecosse - et Marta Rovira, la dirigeante du parti de gauche indépendantiste ERC, qui serait en Suisse.
"Félicitations ! Vous êtes libres dans l'Europe libre ! Nous savions que nous avions raison, aujourd'hui nous le constatons de nouveau. Pour la deuxième fois, l'État espagnol est contraint de retirer ses mandats d'arrêt comme s'il s'agissait d'un menu à la carte. La crédibilité de la justice espagnole est en lambeaux," déclare Joaquim Torra, le président séparatiste catalan. L'ex-président catalan estime, lui, que cette décision est la "démonstration de l'immense faiblesse" du dossier du juge Llarena.
La décision du juge n'est pas une surprise. Elle intervient une semaine apres celle de la justice allemande de n'autoriser l'extradition de Carles Puigdemont vers l'Espagne
que pour le chef d'inculpation de malversation, et non pour rébellion, passible de trente ans de prison. Et si le magistrat a levé son mandat d'arrêt, c'est parce que le leader catalan,n'aurait donc pu être jugé que pour malversations de fonds, un délit mineur.
Si cette décision donne espoir aux Catalans, qui étaient des milliers à manifester dans les rues de Barcelone le weekend dernier pour demander la libération des indépendantistes, elle montre aussi les failles de la justice espagnole.