Ni les protestations de la société civile, ni les réserves des autorités judiciaires ou du Conseil d'Etat, ni les inquiétudes d'organisations internationales (
Amnesty, OXFAM, Greenpeace...), ni la (molle) opposition du Parti Socialiste (PSOE) n'ont finalement fait réellement fléchir Mariano Rajoy.
Légèrement atténué mais confirmé dans ses grandes lignes et sa philosophie répressive, son projet sur la «
sécurité citoyenne » a été adopté par son gouvernement conservateur le 11 juillet, après neuf mois de controverses et dans la torpeur de l'été. Celle-ci se révélant propice aux réformes à problèmes et le
Parti Populaire au pouvoir (droite) disposant de la majorité absolue au parlement, le vote définitif pourrait intervenir dans les prochaines semaines.
Pour le ministre de l'intérieur, le nouveau dispositif - qui couvre un vaste champ mêlant les perquisitions, fouilles, manifestations de rue et ... prostitution - garantira «
plus et mieux la sécurité citoyenne, avec d'avantage de sécurité juridique ». Pour ses opposants qui l'ont qualifiée de «
loi-muselière », c'est un monstre juridique liberticide. Son objectif, estime Joaquim Bosch, porte parole de l'association de magistrats «
Juges pour la démocratie » est de donner
« au gouvernement un instrument pour faire taire les critiques sociales ».