C'est le dernier acte de la dissolution de l'organisation séparatiste ETA au Pays Basque français. Sept ans après avoir abandonné sa lutte armée de 60 ans ayant fait plus de 800 morts, elle cesse son activité politique.
L'ETA achève ce vendredi 4 mai 2018 son processus de dissolution lors d'une "conférence" aux allures de cérémonie d'adieux à Cambo-les-Bains (dans les Pyrénées-Atlantiques).
Aboutissement d'une lente scénographie, cette conférence est censée clore toute une série d'annonces qui, depuis plus d'un mois, martèlent le même message via plusieurs canaux médiatiques : ETA (Euskadi Ta Askatasuna, soit "Pays Basque et Liberté"), créée en 1959, s'autodissout, un an après avoir rendu les armes le 8 avril 2017.
La dissolution de l'organisation séparatiste basque ETA doit maintenant déboucher sur la "réconciliation", a estimé vendredi à la Conférence de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) l'avocat sud-africain Brian Currin, membre du Groupe international de contact pour la paix au Pays Basque.
L'autodissolution de l'ETA annoncée quelques heures avant est aussi "un engagement à prendre part au processus démocratique" des institutions espagnoles, "ce qui nécessitera la réconciliation", a-t-il expliqué.
La clôture de ce processus historique de dissolution met ainsi fin à la dernière insurrection armée d'Europe occidentale, qui a fait plus de 800 morts et des milliers de blessés en quatre décennies.
Fermeté de Madrid et de l'Europe
Le gouvernement espagnol reste intransigeant. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a rendu vendredi hommage à toutes les victimes "sans distinction" du groupe séparatiste basque ETA, et promis que tous "ses crimes seraient jugés".
"Les condamnations continueront à être exécutées" et "il n'y aura pas d'impunité", a-t-il déclaré au lendemain de la dissolution officielle du groupe armé.
Fermeté également du côté de l'Union européenne, qui s'est félicitée vendredi de la décision de l'organisation séparatiste basque ETA de mettre fin à toutes ses activités et de s'auto-dissoudre.
"La Commission a été informée de la décision de l'ETA de se démanteler de façon permanente. Nous nous en félicitons", a commenté son porte-parole Margaritis Schinas lors d'un point presse.
"Il n'y a pas de place dans l'UE pour le terrorisme, les armes et les fusils. L'UE est fondée sur l'Etat de droit", a rappelé le porte-parole, dans la première réaction de Bruxelles à l'annonce de l'ETA (Euskadi Ta Askatasuna, soit "Pays Basque et Liberté) jeudi.