Etablissements français à l’étranger : pourquoi font-ils recette ?

Pourquoi les établissements français à l'international enregistrent-il un succès croissant ? Quelle est la stratégie de la France ? Réponses d'Olivier Brochet, directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, organisatrice de cette troisième édition de la Semaine des lycées français jusqu'au 22 novembre. 
 
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Réseau des établissements d'enseignement français à l'étranger
source : AEFE
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A l’heure de la fin du "soft power" (diplomatie douce) décrété par Jean-Yves Le Drian cet été, la France mise sur de nouveaux « outils » pour accroître son influence : ses établissements scolaires à l’étranger. Et le défi est de taille. Le président français souhaite multiplier par deux le nombre d’élèves scolarisés dans ces lycées d’ici à 2030. 

Un objectif à portée de main ? 

Pour certains, il ne serait même pas suffisamment ambitieux, comme en Tunisie, où ce chiffre devrait être atteint en trois ans et non en dix ! Mais globalement, les évolutions sont contrastées, avec d’année en année, une extension du réseau français à l’étranger.

En 2019, il a accueilli 15 000 élèves de plus à la rentrée, soit une hausse de 4 % par rapport à 2018. Une hausse tirée par le développement de l’enseignement du français en Asie surtout, Inde et Chine en tête, mais aussi dans les pays francophones originellement et africains. Au Togo, 46 % élèves supplémentaires ont pu être accueillis grâce à l’ouverture d’un nouvel établissement. En Centrafrique, ce sont 22 % d’élèves en plus.

Les chiffres de l’enseignement français à l’étranger :

  • 522 établissements 
  • 356 000 élèves de la maternelle à la terminale 
  • 139 pays
  • 92,7% de taux de réussite au baccalauréat
  • 77% avec mention
  • 37% d’élèves français

Des élèves aux profils variés

La raison principale de cette croissance : l’ouverture des écoles aux populations locales. Ce sont elles qui occupent désormais l’essentiel des bancs (41%), là où l’on rencontrait auparavant principalement des enfants d’expatriés français et étrangers. C’est le cas notamment dans les nombreux lycées français de la Mission Laïque au Liban, en Turquie, en Inde ou encore dans les pays d’Europe Centrale.  

Selon Olivier Brocher, directeur de l'AEFE : "Dans les lycées français à l'étranger, il y a environ un tiers d'enfants français et deux tiers d'enfants étrangers. Au lycée français de Kinshasa, par exemple, il y a 45 nationalités"
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Excellence et plurilinguisme

L’argument avancé par l’AEFE pour recruter encore davantage, au-delà des frontières « classiques » de la francophonie : l’excellence de l’enseignement « à la française » et un univers d’apprentissage plurilingue (contrairement aux pays anglo-saxons). Le réseau d’établissements français à l’étranger compte 168 sections internationales, soit environ 30 % des sections internationales du système éducatif français.

Qu’est-ce que l’AEFE ? 

L’AEFE, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, est un établissement public sous tutelle du ministère des Affaires étrangères, créé par la loi du 6 juillet 1990. Il anime et gère le réseau d’enseignement français à l’étranger avec la double mission d’assurer la continuité du service public d’éducation pour les enfants français hors de nos frontières et de contribuer à la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger.

Si plus de la moitié de ces élèves, une fois leur bac en poche, ne poursuivent pas leurs études supérieures en France, ils n’en restent pas moins de bons ambassadeurs de la culture et de l’éducation françaises. Ce réseau de 600 000 anciens élèves compte entre-autres : Ingrid Betancourt (Colombie), Jodie Foster (Etats-Unis), Marjane Satrapi (Autriche), Jonathan Littell (Etats-Unis), Atiq Rahimi (Afghanistan)…