L'opposition lance un appel à l'aide de l'Inde et des États-Unis. Sur décision du président maldivien, Abdulla Yameen, dont la répression a plongé l'archipel dans le chaos politique, le président de la Cour suprême des Maldives a été arrêté et l'état d'urgence déclaré.
La scène se passe peu avant l'aube ce mardi 6 février. La police pénètre dans le bâtiment de la cour suprême à Malé. Le président de la haute juridiction et un autre juge sont ensuite arrêtés. Tous deux accusés de corruption.
La veille, c'est l'ancien président des Maldives et demi-frère de l'actuel chef de l'Etat qui était interpelé à son domicile. Maumoon Abdul Gayoom, 80 ans, est allié non pas du pouvoir mais de l'opposition :
Je ne sais pas quelles accusations ils ont (contre moi). Je n'ai rien fait qui mérite une arrestation. Je vous demande de rester aussi inébranlables dans votre détermination. Nous n'abandonnerons pas le travail réformateur que nous sommes en train de faire. Je souhaite du succès à tous les citoyens des Maldives.MAUMOON ABDUL GAYOOM ancien président des Maldives
Ces arrestations témoignent du climat de répression qui s'abat sur l'archipel. Dans une lecture télévisée, l'adjointe du président Abdulla Yameen a annoncé l'instauration de l'état d'urgence pour 15 jours. Une mesure qui permet à la police d'arrêter et maintenir en détention plus facilement des suspects.
Le tour de vis s'est accéléré la semaine dernière lorsque le président a refusé de se plier à plusieurs décisions de la Cour suprême en faveur de l'opposition. Décisions qui ordonnaient la libération de prisonniers politiques, la réintégration de certains députés démis de leur mandat et qui cassaient la condamnation d'un ancien président aujourd'hui en exil Mohammed Nasheed.
Ce mardi matin, l'opposant -qui ne cache pas son intention de se représenter aux prochaines élections malidviennes- en a appelé via les réseaux sociaux à la réaction internationale. Il réclame l'intervention de l'Inde et des Etats Unis pour faire pression sur le gouvernement.
Dans un communiqué, Washington s'est dit troublé par l'instauration de l'état d'urgence et enjoint le régime au respect de la loi.